Pour la sécurité alimentaire d’Haïti
Un projet d’urgence permet la production et la distribution en Haïti de semences de sorgho tolérantes au puceron.
Par Jean Hamann
En mai, Patrice Dion, professeur au Département de phytologie, et la Fondation Chibas-Haïti ont reçu un coup de pouce pour répondre d’urgence à la prolifération du puceron jaune en Haïti. L’annonce d’une subvention de 1,4 M$ d’Affaires mondiales Canada a été faite en mai à Bas-Boën, en Haïti, et a permis une première distribution de semences de sorgho tolérantes au puceron cet été.
Sauver le sorgho
Le puceron jaune (Melanaphis sacchari) est un ravageur du sorgho ainsi qu’un vecteur de virus chez la canne à sucre. «Il est apparu en Haïti en 2015 et, depuis, il a proliféré dans toutes les zones du pays, signale Patrice Dion. Les variétés locales de sorgho sont très sensibles aux attaques de cet insecte.» En septembre 2016, Haïti a sollicité l’aide du Canada pour organiser la lutte contre le puceron qui menace la sécurité alimentaire de la population haïtienne.
Le sorgho vient au troisième rang en importance parmi les céréales cultivées en Haïti et environ le tiers des agriculteurs en produisent. «Il s’agit de la seule céréale consommée par les ménages pauvres pendant la saison sèche, soit de janvier à avril, précise le chercheur. À ce moment, la famille a consommé tout le maïs qu’elle avait produit et le sorgho, qui est récolté en novembre et en décembre, lui permet de continuer à s’alimenter en attendant la récolte du printemps.»
Dans le cadre d’un projet de l’Université Laval baptisé AKOSAA, également financé par Affaires mondiales Canada, l’équipe de Patrice Dion et la Fondation Chibas-Haïti ont développé des variétés haïtiennes de sorgho tolérantes au puceron jaune. La subvention annoncée au printemps aura permis de produire très rapidement les semences de lignées tolérantes, soit 500 tonnes d’ici la fin de l’année.
Déjà cet été, une partie de ces semences a été distribuée, et une autre partie le sera en décembre, avec le concours d’organisations canadiennes, haïtiennes et internationales. «Nous accordons priorité aux victimes du cyclone Matthew, qui a dévasté la zone sud du pays en 2016, dont la sécurité alimentaire est maintenant compromise», souligne le chercheur.
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