Enceinte, en forme et en santé
Dans la grande majorité des grossesses, l’exercice physique ne nuit pas au développement du fœtus.
Par Jean Hamann
Les sports et l’entraînement physique peuvent être pratiqués de façon sécuritaire dès le premier trimestre chez les femmes dont la grossesse ne présente pas de risque particulier. Par contre, les femmes prédisposées à une forme d’hypertension de grossesse appelée prééclampsie devraient éviter les activités physiques d’intensité élevée. Voilà les principaux résultats d’une étude qui vient d’être publiée dans le British Medical Journal Open Sport & Exercice Medicine par une équipe de chercheurs dont font partie Michèle Bisson, Jordie Croteau, Emmanuel Bujold et Isabelle Marc, de la Faculté de médecine et du CHU de Québec–Université Laval.
Les chercheurs ont étudié le lien entre l’énergie dépensée dans différentes activités physiques par 1913 femmes pendant leur grossesse et le poids de leur bébé à la naissance. Premier constat: en moyenne, les femmes qui dépensent plus d’énergie dans le sport et l’entraînement physique pendant le premier trimestre donnent naissance à des bébés de plus petit poids que celles qui sont peu actives. Par contre, leur risque de donner naissance à un bébé de petit poids pour son âge gestationnel n’augmente pas pour autant. Second constat: l’exercice réduirait de 17% le risque de donner naissance à un bébé de poids élevé pour son âge gestationnel, ce qui est une bonne chose considérant les complications périnatales associées aux «gros bébés». Troisième constat: les chercheurs n’ont observé aucune corrélation entre le poids du bébé et l’énergie dépensée pendant les deuxième et troisième trimestres.
À la lumière de ces résultats, Isabelle Marc estime que «les femmes dont la grossesse ne présente pas de risque particulier peuvent maintenir, dès le premier trimestre, le niveau d’activité physique qu’elles avaient auparavant. Si elles pratiquaient des activités physiques à une intensité vigoureuse avant de devenir enceintes, elles pourraient continuer de le faire, avec l’accord de leur médecin. Les sports de contact sont toutefois à éviter».
La situation semble différente pour les femmes qui souffriront de prééclampsie pendant leur grossesse. Cette condition médicale, qui survient dans environ 5% des grossesses, augmente le risque d’avoir un bébé de petit poids. Les analyses des chercheurs suggèrent que, chez ces femmes, la pratique d’une activité physique vigoureuse pendant le premier trimestre entraîne aussi une diminution du poids du bébé à la naissance. «Les femmes prédisposées à la prééclampsie devraient donc être prudentes et se limiter à des exercices d’intensité modérée, estime Isabelle Marc. Il faut aussi leur fournir un suivi médical et nutritionnel adéquat afin de s’assurer que le fœtus se développe normalement.»
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