Martin Scorsese sur le campus
L’Université a accueilli deux congrès catholiques d’envergure, avec comme tête d’affiche une légende du cinéma.
Par Matthieu Dessureault
On aurait pu entendre une mouche voler, le 21 juin, au Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack. Plusieurs centaines de personnes s’étaient déplacées pour assister à un entretien avec Martin Scorsese. Le célèbre réalisateur américain participait au congrès de l’Association catholique mondiale pour la communication SIGNIS. Sa présence coïncidait avec le lancement d’un autre congrès, celui de la Catholic Press Association. Les deux associations, qui réunissent des communicateurs catholiques de différents horizons, lui ont remis plus tard dans la journée un prix d’excellence cinématographique.
Rédemption, amour et sacrifice
Quiconque connaît le parcours de Martin Scorsese ne s’étonnera pas de sa participation à l’événement. Issu d’une famille italienne catholique, le réalisateur de 74 ans n’hésite pas à mettre de l’avant ses croyances religieuses. Sa filmographie, qui comprend les plébiscités Casino, Taxi Driver et Les Affranchis, reflète sa vision de la rédemption, de l’amour et du sacrifice, entre autres thèmes. «Ce qui relie mes films depuis toutes ces années est mon rapport à l’image. Il faut aller au-delà des images. Celles-ci doivent avoir une signification, spirituelle ou autre, et ne doivent pas être une distraction», a-t-il dit.
Le cinéaste a bien entendu parlé de son plus récent film, Silence, qui raconte le destin tragique de missionnaires jésuites au Japon au 17e siècle. Tout au long du tournage, et même avant, il a été conseillé par des prêtres. La discussion, animée par l’auteur Paul Elie, a également été l’occasion de revenir sur La dernière tentation du Christ, qui avait soulevé l’ire du milieu catholique à la fin des années 1980. La réalisation du film n’a pas été une mince affaire. À ses producteurs, qui lui demandaient pourquoi il tenait tant à faire cette adaptation du roman de Nikos Kazantzakis, Martin Scorsese a simplement répondu: «Parce que je veux mieux connaître Jésus!» Avec simplicité, le réalisateur a aussi raconté son enfance dans un quartier pauvre de New York. Asthmatique, il ne pouvait pratiquer de sport. Ses parents l’emmenaient donc régulièrement au cinéma. C’est là que certains films américains et italiens l’ont marqué. «La salle de cinéma était comme un sanctuaire. J’ai compris que le cinéma pouvait affecter l’âme. Il nous imprègne et nous permet de vivre plusieurs expériences.»
En plus de cet entretien avec Martin Scorsese, la programmation du congrès de SIGNIS comptait une série de plénières et d’ateliers. De nombreux experts du cinéma, du journalisme, de la radio, de la télévision et des nouveaux médias ont abordé divers aspects de la communication catholique.
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