Traitement de cheval
L'hippothérapie aurait des bienfaits pour des enfants traités pour divers problèmes.
Jean Hamann
Une enfant montée sur un cheval avance au petit trot, accompagnée d’un dresseur et d’une ergothérapeute. Le groupe s’arrête devant une station où la jeune cavalière, toujours sur sa monture, ouvre une boîte aux lettres et en retire un toutou. Le groupe se dirige ensuite vers la station suivante où l’enfant doit lancer un ballon dans un panier. Lorsque toutes les stations qui composent ce circuit ont été visitées, l’enfant récompense son cheval en lui donnant une collation qu’elle a elle-même préparée.
Voilà à quoi peut ressembler une séance d’hippothérapie pour un enfant atteint de déficience motrice ou de trouble neurodéveloppemental. Selon une étude réalisée au Département de réadaptation, la grande majorité des parents qui ont participé à une enquête sur le sujet estime que l’hippothérapie a amélioré plusieurs composantes de la vie de leur enfant.
Dans le cadre de son mémoire de maîtrise dirigé par les professeurs Claude Vincent et Andrew Freeman, Alex Potvin-Bélanger a rencontré 26 parents dont les enfants recevaient des traitements d’hippothérapie. Ces enfants, âgés de sept ans en moyenne, étaient traités pour divers problèmes: retard développemental, trouble du spectre de l’autisme, trouble déficitaire de l’attention, dyspraxie ou trouble du langage. Ils avaient participé, en moyenne, à 58 séances d’hippothérapie.
Plus qu’un contact réconfortant
«L’hippothérapie n’est pas de la zoothérapie, précise l’ergothérapeute Alex Potvin-Bélanger. Il ne s’agit pas non plus d’équitation thérapeutique parce que chaque séance est planifiée et supervisée par un professionnel de la santé.» Utilisée depuis une soixantaine d’années par des physiothérapeutes, des ergothérapeutes et même des orthophonistes, l’hippothérapie exploite le mouvement de l’animal pour fournir un apport neuromoteur, cognitif et sensoriel à la personne qui le monte.
Le professionnel de la santé qui fait appel à l’hippothérapie effectue d’abord une évaluation de base de l’enfant, comme il le ferait pour n’importe quelle autre approche de traitement, rappelle Alex Potvin-Bélanger. Il établit ensuite des objectifs thérapeutiques en fonction de cette évaluation, puis il sélectionne les activités les plus appropriées pour les besoins particuliers de son client. Il choisit ensuite un cheval dont les qualités se prêtent bien à la réalisation de ces activités.
Les parents qui ont participé à l’enquête estiment que l’hippothérapie a contribué aux progrès de leur enfant, principalement au chapitre de la communication, du travail scolaire, de la condition physique et psychologique, des relations interpersonnelles et des déplacements. Plusieurs études antérieures avaient rapporté les bienfaits de l’hippothérapie sur certaines composantes physiques – équilibre, musculature, mobilité, spasticité musculaire – et sur l’estime de soi, l’attention, la parole et les comportements. L’étude menée par l’équipe du Département de réadaptation est la première à documenter ces bienfaits du point de vue des parents.
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