La formation continue selon trois diplômés à l’étranger
Des diplômés témoignent de la tendance à la formation continue en Autriche, en République démocratique du Congo et en Chine.
Alexis Bédard-Fiset
Ces témoignages s’inscrivent dans la suite de l’article Aller à l’école pour toute la vie.
Autriche: une pratique peu répandue
Julie-Anne Roberge (Études internationales et langues modernes, 2014) est établie à Vienne depuis 2013. Enseignante d’anglais et de français à son compte, elle se consacre aussi à la location d’appartements pour touristes.
En plus de ses activités professionnelles, la diplômée fréquente les Massive Open Online Courses (MOOC), dont la popularité a explosé au cours des dernières années dans plusieurs universités du monde. Récemment, elle en suivi deux sur le développement durable, l’un élaboré à l’Université Laval et l’autre à l’Université de Tokyo.
Au départ, Julie-Anne Roberge avait ciblé ces formations dans le but de se préparer à joindre la cohorte d’un nouveau programme de maîtrise devant voir le jour à l’Université de Vienne. Même si celui-ci n’a finalement pas été instauré, la jeune professionnelle a apprécié le fait d’approfondir ses connaissances sur un de ses sujets de prédilection tout en respectant les aléas de son horaire.
Cela dit, elle constate que, dans son pays d’adoption, la formation continue donnée à l’université ne semble pas encore démocratisée, malgré une offre importante. «Toutes les universités publiques autrichiennes en offrent. Par contre, ce n’est pas une pratique répandue au sein de la population», déclare la diplômée.
République démocratique du Congo: un atout pour l’aide internationale
Depuis 2018, William St-Michel (Droit 2007, 2013) est conseiller juridique pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. À ses yeux, la formation continue qu’il reçoit ou qu’il donne revêt un caractère essentiel dans son domaine. «Il m’est toujours apparu important de demeurer au fait des derniers développements et de partager mon expérience et mes connaissances», déclare-t-il.
Le diplômé a suivi des cours avancés sur le droit des conflits armés à l’Institut international de droit humanitaire, en Italie. Il se consacre aussi à la rédaction d’articles scientifiques ainsi qu’à l’organisation d’ateliers de réflexion à l’intention du personnel de la justice militaire congolaise. «J’élabore des cas pratiques afin de susciter une réflexion sur les différents crimes qui ont pu être commis», précise-t-il. Selon le jeune avocat, agir à titre de formateur est très bénéfique pour son propre parcours. «Les questions que me posent les participants provoquent et nourrissent chez moi des réflexions qui me poussent à fouiller davantage mon sujet», précise-t-il. En réalisant ce genre d’exercice, il a toujours en tête les défis inhérents à son mandat de travail. «Dans la mesure de mes moyens, je participe aux efforts de renforcement des capacités et du maintien de la paix en gardant à l’esprit le besoin de pérenniser les acquis. En effet, l’aide internationale ne peut servir que d’assistance temporaire, sinon elle crée un cycle de dépendance dont personne ne sort gagnant», conclut-il.
Chine: une tendance valorisée
Conseiller aux affaires politiques et publiques au Bureau du Québec à Shanghai depuis 2017, François Dansereau (Études internationales 2014) est un habitué de la formation continue. Il doit y consacrer un nombre d’heures prescrit pour maintenir son adhésion au Barreau du Québec à titre d’avocat. Néanmoins, ce type d’apprentissage n’est pas qu’une obligation pour le diplômé, qui étudie aussi le chinois dans une école de langues. «Cela est d’une grande aide pour moi dans mes tâches quotidiennes et dans mon intégration, explique-t-il. Les connaissances acquises font également de moi un employé plus polyvalent et me donnent des outils supplémentaires pour améliorer mon travail.» François Dansereau raconte qu’il arrive parfois des situations comiques en classe. «En chinois, une même syllabe peut prendre plusieurs sens complètement différents selon la prononciation. À de nombreuses reprises, ma professeure n’a pu s’empêcher de sourire alors que je prononçais un mot de la mauvaise façon, donnant à la phrase une signification tout à fait inattendue», confie-t-il.
Par ailleurs, sa volonté de consolider certaines aptitudes professionnelles s’arrime à une vision très répandue en Chine. «Le travail et l’éducation sont des valeurs très chères à la société chinoise, remarque le conseiller. Si elle est liée au travail, la formation continue est donc vue positivement et encouragée, dans une optique de développement de compétences.»
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