Réveil au chant du coq
Le chargé de cours Pierre Greco signe le premier long métrage d’animation réalisé à 100% dans la capitale.
Par Matthieu Dessureault
Tous les matins depuis sept ans, les habitants de Saint-Victor se font tirer du lit par le coq du maire. Exaspérés, ils décident de troquer l’oiseau contre l’âne paresseux du village voisin. Voici la prémisse du film Le coq de St-Victor, une comédie désopilante réalisée par Pierre Greco, chargé de cours à l’École des arts visuels, et produite par Nancy Florence Savard, de la boîte 10e Ave. Plusieurs personnalités ont prêté leur voix à ce premier long métrage d’animation entièrement réalisé à Québec, dont Anne Dorval, Guy Nadon et Mariloup Wolfe.
Coloré et ludique, Le coq de St-Victor est destiné au jeune public, mais plaira aussi aux parents qui apprécieront notamment sa signature visuelle, résultat de plusieurs mois de travail avec le studio Frima FX. Doté d’un budget de 3 M$, le projet a mobilisé une centaine d’artistes. «La chose la plus importante que j’ai apprise est que la contrainte peut être un excellent moteur de création, confie Pierre Greco. Plusieurs scènes ont dû être simplifiées pour des raisons de production, mais le résultat est de loin supérieur à ce qui avait été prévu.»
Sorti en format DVD au mois de juin après avoir été projeté en salle l’hiver dernier, son film a reçu le prix du public au Festival international des films pour enfants de Montréal et le prix de la meilleure réalisation au Festival de cinéma pour enfants de Québec. Il a aussi été vendu dans plus de 40 pays, dont les États-Unis, la Chine et le Brésil.
Il faut dire que Pierre Greco n’est pas un novice dans le milieu. Au fil de sa carrière, il a touché autant à l’animation qu’à la fiction, à la publicité et au documentaire. Sa filmographie compte la série W, diffusée à Télétoon et vendue dans plusieurs pays, ainsi que le long métrage Un petit vent de panique.
Depuis trois ans, il transmet ses connaissances du scénarimage (story-board) comme chargé de cours à l’École des arts visuels. Un travail qu’il ne quitterait pour rien au monde. «C’est important pour moi d’enseigner, dit-il, car la connaissance est la base sur laquelle nous développons nos passions. Le story-board est le meilleur moyen pour écrire un dessin animé. Quand on fait un story-board, les scènes se précisent, changent ou même se transforment complètement. C’est étonnant le nombre de gags qu’on peut trouver à cette étape!»
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