Les Grands diplômés, cuvée 2014
L'ADUL rend hommage à huit de ses membres dont les activités professionnelles font honneur à l'Université.
Par Pascale Guéricolas
Jean Bousquet
(Génie forestier 1984; Sciences forestières 1989)
Avec plusieurs articles dans des publications très prestigieuses à son actif, Jean Bousquet brille parmi l’élite des chercheurs en biologie des plantes et des arbres. Ce professeur au Département des sciences du bois et de la forêt a même été le premier au monde à publier, avec son équipe, les détails du génome de l’épinette blanche et de celui de l’épinette de Norvège, en 2013, dans la revue savante Nature. Bien que passionné de recherche fondamentale, il s’intéresse aussi à la transmission de ses découvertes sur la génétique des arbres. Responsable de la Chaire de recherche du Canada de génomique forestière et environnementale, il sait que la sélection d’espèces mieux adaptées à leur environnement peut faire gagner un temps précieux et favoriser un reboisement efficace des parcelles qui viennent de subir une coupe. Jean Bousquet met aussi ses connaissances au service de la foresterie urbaine. À plusieurs reprises, il a défendu sur la place publique l’importance de certains boisés en plein cœur des villes. Sans compter qu’il s’implique avec passion au sein du comité d’aménagement du campus de l’Université.
***
Marc Dauphin
(Médecine 1975)
Marc Dauphin adore inventer des solutions. Une créativité qu’il a mise au service de sa profession pendant près de quatre décennies. D’abord médecin dans les Forces armées canadiennes, puis médecin de famille dans le Bas-du-Fleuve, il est ensuite devenu urgentologue à Rimouski et, pendant 11 ans, à Sherbrooke. En 2007, ce réserviste et spécialiste de l’évacuation des blessés par avion prend le commandement d’un hôpital international à Kandahar, au plus fort des attaques des Talibans dans le sud de l’Afghanistan. Sous sa direction, l’établissement hospitalier a fracassé plusieurs records internationaux, dont celui du taux de survie. En effet, 98% des soldats blessés traités dans cet hôpital ont ensuite pu rentrer à la maison. Marc Dauphin n’est cependant pas revenu indemne de cette aventure éprouvante. Comme bien d’autres soldats, le retraité souffre de certains symptômes du stress post-traumatique. Son nouveau combat: contribuer, en faisant connaître son expérience, à briser les tabous autour de cette condition. Il a notamment écrit un livre relatant sa difficile expérience en Afghanistan, Combat Doctor.
***
Gilles LeVasseur
(Administration 1987)
Élevé dans un milieu francophone minoritaire, d’abord à Toronto puis à Ottawa, Gilles LeVasseur milite depuis toujours pour le respect des droits linguistiques. Rien d’étonnant dans ces conditions que, tout en menant une carrière au ministère de la Justice du gouvernement fédéral, cet avocat se soit engagé aux côtés de certaines municipalités ontariennes pour promouvoir l’affichage bilingue. Il a également mis ses compétences et sa fougue au service de nombreuses associations francophones, défendant par exemple le droit des Ontariens à se faire soigner en français. Gilles LeVasseur a publié plusieurs livres sur les droits linguistiques des francophones en Ontario et sur l’administration du droit des affaires dans les provinces de Common Law au Canada. Autre corde à son arc: il agit aujourd’hui comme avocat de droit militaire pour les Forces armées canadiennes. Spécialiste du droit des sociétés et du droit des affaires, il partage sa riche expérience avec les étudiants de plusieurs établissements universitaires canadiens, dont l’Université d’Ottawa où il est professeur à temps partiel depuis plus de 25 ans.
***
Claude Marcoux
(Informatique 1982)
L’entrepreneuriat, Claude Marcoux est tombé dedans lorsqu’il était enfant… Très tôt, ce fils de cartographe a mis la main à la pâte de l’entreprise paternelle en mettant au propre des cartes savamment dessinées, avant de s’orienter vers l’informatique, un domaine plein d’avenir au tournant des années 1980. Il figure d’ailleurs parmi les premiers diplômés du baccalauréat en informatique de gestion, en 1982. L’année suivante, il entre au service de CGI qui ne compte alors que 90 employés. Quelque 30 ans plus tard, 68 000 personnes travaillent pour cette entreprise spécialisée en technologies de l’information et de la communication! Une telle expansion a bien servi la carrière de Claude Marcoux, aujourd’hui chef des opérations canadiennes de CGI. S’il a beaucoup investi dans son travail, cela n’a pas empêché ce gestionnaire d’expérience de s’intéresser au sort des plus jeunes, surtout ceux qui ont du mal à réussir leurs études. Depuis de nombreuses années, Claude Marcoux s’implique dans plusieurs organisations comme Forces Avenir ou la Fondation Jean-Michel Anctil, qui valorisent l’éducation.
***
Pierre Moisan
(Droit 1985; Relations internationales 1993)
Grand amateur de bandes dessinées et guitariste amoureux du jazz, Pierre Moisan a le profil d’un artiste. Après son baccalauréat en droit, il a choisi un domaine très novateur à l’époque pour exprimer sa créativité, celui des jeux vidéo. D’abord vice-président de Mégatoon, une véritable pépinière de talents à Québec, puis fondateur des Studios ArtMédia, le diplômé veille aujourd’hui sur le développement de Frima Studio en tant que vice-président stratégie corporative. Frima Studio est l’une des plus grandes entreprises canadiennes du domaine et ses jeux, sites Web et capsules sont exportés dans plusieurs pays. Depuis 30 ans, Pierre Moisan carbure d’ailleurs à l’ouverture sur le monde, lui qui a complété sa formation par une maîtrise en relations internationales. Cet attrait pour la diversité, il l’attribue entre autres à son implication dans différentes associations étudiantes comme la CADEUL et le Regroupement des associations étudiantes du Québec, où il a appris à interagir avec les gens les plus divers. Un bagage précieux dans lequel il puise toujours aujourd’hui pour faire rayonner son entreprise à travers la planète.
***
Charles Morin
(Psychologie 1979 et 1982)
Depuis plus de 30 ans, une question poursuit Charles Morin. Pourquoi 10% de la population dort-elle si mal? Le psychologue a commencé à plancher sur cette énigme lors de ses études de doctorat, à la Nova Southeastern University (Floride). Près d’une centaine d’articles scientifiques plus tard, sans oublier ses livres de vulgarisation, le sujet intrigue toujours ce spécialiste mondial des troubles du sommeil. Son travail acharné a déjà permis à de nombreux insomniaques de retrouver le repos. Il a envoyé au tapis quelques mythes tenaces sur l’art de plonger dans les bras de Morphée, en suggérant une approche comportementale souvent plus efficace que la médication. Cette approche scientifiquement éprouvée, il l’a expliquée dans le livre Vaincre les ennemis du sommeil. Le professeur à l’École de psychologie de l’Université Laval et directeur du Centre d’étude des troubles du sommeil à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec reste persuadé de l’importance d’aider efficacement les personnes qui comptent en vain les moutons, ce qu’il considère comme un véritable problème de santé publique.
***
Jacques Plante
(Architecture 1979)
L’architecte Jacques Plante élabore des concepts architecturaux depuis plus de trois décennies, mais il adore toujours autant surprendre ses clients. Les exemples ne manquent pas. À Québec, en rénovant la Caserne Dalhousie qui sert de laboratoire de création à Robert Lepage depuis 1993, il a choisi de laisser apparent le cube noir qui constitue la salle de spectacles, plutôt que de le dissimuler derrière des murs. En 2004, le diplômé a fait preuve de la même audace pour La Tohu, à Montréal. Cette salle ronde adaptée aux spectacles de cirque a l’air de surgir, littéralement, de l’ancienne carrière Miron. Au fil des conceptions de salles de théâtre ou de concert ainsi que de centres de production et de diffusion, Jacques Plante s’est imposé comme un architecte accompli en lieux de spectacles. Il a en quelque sorte inventé sa spécialité au sein de sa propre agence. Aussi professeur depuis 20 ans à l’École d’architecture de l’Université Laval, cet artiste dans l’âme adore tout autant se faire surprendre par les remises en question et découvertes de ses étudiants.
***
Jacques Roberge
(Théologie 1969; Pédagogie pour l’enseignement au collégial 1974; Biologie 1978)
Sans changer d’institution, Jacques Roberge a vécu plusieurs carrières au Séminaire de Québec, où il a d’abord œuvré en éducation. Il est même retourné sur les bancs de l’Université pour s’assurer d’être à la hauteur, tant en pédagogie que dans la matière qu’il devait enseigner, la biologie. Après 25 ans de travail auprès des élèves, il prend un nouveau départ, alors que le Séminaire lui offre de gérer les biens du domaine. Jacques Roberge assure la pérennité de la mise en valeur des riches collections du Séminaire en faisant du Musée de l’Amérique française, où elles sont exposées, une composante du Musée de la civilisation. Il insuffle aussi un renouveau à l’immense domaine foncier du Séminaire sur la côte de Beaupré. Sous sa gouverne, un important parc éolien se met en place sur les terres de la Seigneurie de Beaupré, où l’on pratique déjà coupes forestières, chasse et pêche. Jacques Roberge se considère comme le gardien d’un héritage hors du commun: un grand complexe immobilier, chargé d’histoire.
Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.
commentez ce billet