On cherche, on trouve
Des résultats de recherche sur le recours à l'EPO pour aider les prématurés, les fringales nocturnes, le traitement de la douleur et plus...
L’EPO à la rescousse de prématurés
Pour traiter l’anémie, certains bébés nés prématurément reçoivent déjà de l’érythropoïétine –la tristement célèbre EPO illégalement utilisée dans le monde du sport. Voilà que des chercheurs de la Faculté de médecine ouvrent la porte à l’usage de cette hormone naturelle pour venir en aide aux nouveaux-nés éprouvant des troubles respiratoires. Pour l’instant testée chez des souris, l’EPO accélérerait le développement du système de contrôle du rythme respiratoire. Elle pourrait un jour être injectée dans ce but aux enfants prématurés, estiment Céline Caravagna, Edith Schneider et Jorge Soliz.
***
Fringale dévastatrice
Les gens qui cèdent souvent à l’appel nocturne du frigo pourraient mettre leur santé en péril. C’est ce que suggère une étude portant sur le syndrome de fringale nocturne, soit l’ingestion de plus de 25% de l’apport calorique quotidien après le repas du soir. La recherche a été menée auprès de 615 personnes obèses par une équipe canado-américaine comprenant Annette Gallant, Vicky Drapeau et Angelo Tremblay, de l’Université Laval. Parus dans Eating Behaviors, les résultats montrent que le syndrome s’exprime davantage chez les personnes qui ont un indice de masse corporelle élevé et une mauvaise santé métabolique (hypertension et taux élevés d’insuline, de glucose et de cholestérol). Pour le moment, les chercheurs ne savent pas si le syndrome est la cause ou l’effet d’un dérèglement métabolique.
***
Combattre le mal par le mal?
Deux chercheurs de la Faculté de médecine viennent de démontrer qu’il est possible d’atténuer la sensibilité à la douleur par une approche en deux temps qui consiste à réveiller la douleur pour ensuite en empêcher la reconsolidation neurochimique. Grâce à des tests menés sur des souris, Robert Bonin et Yves De Koninck ont réussi à diminuer la durée des épisodes d’hypersensibilité, consécutifs à une injection de molécules de piment fort, de 8 jours à 3 heures. Il s’agit de faire suivre le premier événement douloureux par un second, qui déverrouille l’encodage neurochimique de la douleur, et d’administrer simultanément un produit qui inhibe la synthèse des protéines associées à l’hypersensibilité. Cet inhibiteur se révèle impuissant lorsqu’il est injecté après l’événement douloureux. Ces résultats ont été publiés dans Nature Neuroscience.
***
Se laisser apprivoiser
Peut-on cultiver l’ail des bois? Oui, indiquent les premiers résultats obtenus par Line Lapointe, Antoine Bernatchez et Julie Bussières, du Département de biologie, et publiés dans Agroforestery System. Pour arriver à cette réponse, les chercheurs ont transplanté 3200 plants d’ail des bois dans quatre érablières de la région d’Oka avant de mesurer leur taux de survie et leur réponse aux engrais biologiques. Résultat: deux variétés locales (tricocum et burdickii) parviennent à croître dans ces conditions semi-sauvages et réagissent à la fertilisation par une meilleure croissance des feuilles et des bulbes, ce qui n’est pas le cas de toutes les espèces sauvages. Les chercheurs ont également établi que la densité devait être inférieure à 44 plants/m2. Une telle production pourrait contrecarrer la cueillette illicite d’ail des bois qui entraîne la disparition des rares colonies sauvages.
***
La reconnaissance peut faire la différence
Le déséquilibre entre les efforts demandés à un travailleur et la reconnaissance de ces efforts par ses supérieurs peut se traduire par plus de jours d’absence pour cause de santé mentale, conclut une étude publiée dans la revue Occupational and Environmental Medicine. Ruth Ndjaboué, Chantal Brisson, Michel Vézina, Caty Blanchette et Renée Bourbonnais, du Groupe interdisciplinaire de recherche sur l’organisation et la santé au travail, ont suivi 2086 cols blancs de la fonction publique pendant 9 ans. Leurs compilations indiquent que 28% ressentaient un tel déséquilibre. Par ailleurs, 17% des femmes et 8% des hommes s’étaient absentés au moins une fois en raison d’un problème de santé mentale. En mettant les données en relation, les chercheurs ont établi que le risque d’avoir une première absence pour santé mentale est 38% plus élevé chez les travailleurs qui ressentent un déséquilibre effort-reconnaissance que chez ceux qui s’estiment justement traités.
Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.
commentez ce billet