Jeunes, minces et en mauvaise santé?
L’imagerie médicale met en lumière des problèmes cardiovasculaires latents chez de jeunes adultes apparemment en bonne santé.
Par Jean Hamann
Votre alimentation et vos habitudes de vie laissent à désirer, mais parce que vous êtes jeune et que vous n’avez pas d’embonpoint, vous vous croyez immunisé contre les maladies qui frappent les quadragénaires rondouillards? Une étude publiée dans la revue Atherosclerosis par des chercheurs de la Faculté de médecine pourrait troubler votre belle insouciance.
L’équipe dirigée par le professeur Éric Larose a scruté 425 personnes de 18 à 35 ans, non obèses et apparemment en bonne santé, sous différentes coutures: poids, tour de taille et autres mesures anthropométriques, pression artérielle, profil lipidique et taux de glucose. Ces indicateurs, couramment utilisés par les médecins pour établir le risque de diabète ou de maladie cardiovasculaire d’un patient, étaient en deçà des limites normales pour tous les participants. «Selon ces paramètres, nos sujets présentaient un risque cardiométabolique faible», souligne le Dr Larose.
Des graisses cachées
Les chercheurs ont creusé l’affaire un peu plus loin en quantifiant l’abondance de tissus adipeux dans différentes parties du corps des participants grâce à un appareil d’imagerie par résonance magnétique. Le portrait qui en est ressorti laisse entrevoir des lendemains qui déchantent pour certains. Les données montrent que l’abondance de tissu adipeux viscéral est en lien direct avec les marqueurs de risque cardiométabolique, même chez les jeunes sans surplus de poids.
Ces graisses viscérales sont le fruit de mauvaises habitudes alimentaires et de sédentarité. «Comme médecin, on voit ces jeunes et on ne détecte rien, rapporte-t-il. De leur côté, ils ont l’impression que tout va bien, même s’ils n’ont pas une saine alimentation et qu’ils ne font pas les 150 minutes d’activité physique prescrites par semaine. Notre étude montre qu’ils accumulent de l’adiposité viscérale et que le risque qui pèse sur eux augmente.»
L’étude a été menée par Elianne De Larochellière, Julie Côté, Karine Bibeau, Marie-Kristelle Ross, Véronique Dion-Roy, Philippe Pibarot, Jean-Pierre Després et Éric Larose, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, ainsi que par Guillaume Gilbert, de Philips Healthcare Canada.
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