Rendre hommage à la femme de sa vie
Un donateur s’inspire du lien étroit qu’avait son épouse avec l’Université Laval pour créer un fonds à son image.
Catherine Gagné
Paul Letendre est, comme il le dit si bien, un enfant de la Révolution tranquille. Cette étape importante de l’histoire du Québec, où tout devenait possible, illustre parfaitement, selon lui, à quel point l’enseignement supérieur et sa valorisation peuvent démultiplier le développement des connaissances.
Pour cet homme volubile et dynamique, l’accès à la liberté et à l’éducation doit être valorisé sans retenue. Cette croyance profonde, il la partageait avec sa femme Christiane LeBel. Mme LeBel a été membre du personnel de l’Université Laval et a exercé ses talents sur le campus durant 25 ans avant d’être fauchée par le cancer, à la mi-quarantaine, en 1999. Elle a notamment été l’adjointe des recteurs Michel Gervais et Jean-Guy Paquet, ainsi que celle du vice-recteur à la recherche, Yves M. Giroux. Reconnue pour son doigté, son savoir-faire et son calme imperturbable, la dame croyait profondément en la mission de l’Université Laval.
C’est pour cette raison que Paul Letendre a choisi de faire un legs à l’établissement. Dans son propre testament, il a prévu la création des Bourses de leadership scientifique de 2e et 3e cycles Christiane-LeBel-et-Paul-Letendre, à la Faculté des sciences et de génie. Pourquoi cette faculté? «Parce que mon épouse aurait aimé étudier les mathématiques», fait valoir M. Letendre. Son don planifié, précise-t-il, représente beaucoup plus qu’une somme d’argent. En plus d’être porteur pour la société, il prend son sens dans l’amour du donateur pour son épouse. «Christiane était la femme de ma vie, confie-t-il. Sans elle, je ne serais pas l’homme que je suis. Mon don à l’Université Laval est une façon de la faire revivre.»
L’éducation, phare de la société
Originaire d’Asbestos, en Estrie, Paul Letendre est le cinquième d’une famille de six. Fils de médecin, il reconnaît que l’argent n’a jamais manqué dans sa famille, mais l’éducation et le partage y étaient bien davantage valorisés. Arrivé à Québec en 1962, il entreprend un parcours qu’il qualifie d’atypique: «Je suis un délinquant fonctionnel, affirme-t-il avec le sourire. J’ai fréquenté la Faculté de droit à l’Université Laval, mais mon implication sociale était si importante qu’elle s’est transformée en emploi à temps plein.»
Rapidement, Paul Letendre gravit les échelons de la fonction publique pour devenir, en 1994, adjoint exécutif du sous-ministre au ministère de l’Environnement. En 2013, après un changement de cap, il rejoint la Régie de l’énergie jusqu’à sa retraite, prise en 2015, à l’âge de 70 ans. «Sans conseiller aux gens de suivre mon exemple, je me considère chanceux d’avoir travaillé dans des domaines qui m’ont fait avancer et permis de réaliser une carrière stimulante.»
Le donateur demeure persuadé que l’enseignement supérieur est le phare d’une société. «Au fil des siècles, ce sont les institutions qui la composent qui nous ont fait avancer. Les universités sont au cœur de ce développement. Il faut poursuivre dans la voie de l’excellence, et je crois que l’Université Laval peut y contribuer bien plus que je n’y arriverais à moi seul», avance-t-il.
M. Letendre est convaincu que son épouse, par son travail au rectorat, a contribué à sa façon à faire du campus le lieu d’excellence qu’il est aujourd’hui. Par son propre geste, il souhaite nourrir les idées novatrices qui façonneront l’Université dans l’avenir.
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