Trop de sport, c’est comme pas assez
L’excès d’activité physique serait aussi néfaste que la sédentarité.
Par Jean Hamann
Le sport, c’est la santé… à condition de ne pas en abuser, révèle une étude menée auprès de 1245 jeunes par des chercheurs de l’Université Laval et des universités de Lausanne et de Genève. La conclusion peut sembler évidente, mais ces travaux ont le mérite de chiffrer le nombre d’heures d’activité physique hebdomadaire à partir duquel un voyant rouge devrait s’allumer.
Les chercheurs ont mesuré le degré de bien-être de jeunes de 16 à 20 ans à l’aide d’un questionnaire élaboré par l’Organisation mondiale pour la santé. Cet outil comprend cinq questions simples qui portent sur la perception de l’humeur, du stress, du niveau d’énergie, de la fatigue et de l’entrain ressentis au cours des deux dernières semaines.
14 heures: bien-être maximum
L’analyse des données recueillies par les chercheurs montre que le bien-être augmente en fonction du nombre d’heures d’activité physique pratiquée. Le maximum est atteint chez ceux qui s’entraînent environ 14 heures par semaine, ce qui représente le double de la recommandation actuelle pour ce groupe d’âge. Toutefois, au-delà de 17,5 heures, le bien-être décline pour se rapprocher de celui rapporté par les jeunes sédentaires.
«À notre connaissance, il s’agit de la première étude qui lie la pratique intensive du sport à une diminution du bien-être chez les adolescents», commente Richard Bélanger, professeur de pédiatrie à la Faculté de médecine et coauteur de l’étude. «Notre méthodologie ne permet malheureusement pas de déterminer les causes de cette association. Par contre, les risques de blessures associés à la pratique intensive de sport, le manque de repos entre les entraînements ou le stress que ces jeunes ressentent parce qu’ils pratiquent un sport de façon souvent compétitive, en plus des travaux scolaires à réaliser, sont quelques hypothèses à considérer.»
Le chercheur ne remet pas en question la recommandation actuelle de sept heures d’activités hebdomadaires. «Notre message est plutôt que les intervenants doivent savoir que la pratique intensive d’activité physique peut avoir des répercussions négatives sur la santé globale d’un jeune. Il ne faut pas conclure qu’un ado très actif n’a pas de problème. L’excès d’activité physique, tout comme la sédentarité, peut affecter son bien-être.»
L’étude publiée dans Archives of Disease in Childhood est signée par Arnaud Merglen, Aline Flatz, Richard Bélanger, Pierre-André Michaud et Joan-Carles Suris.
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