Semer l’appartenance pour récolter le savoir
Jacques Castonguay stimule sans relâche les diplômés pour que leur sentiment d’appartenance fleurisse et se transforme en appui au développement du savoir.
Par Catherine Gagné
Lorsqu’on parle de mobiliser bénévolement des donateurs au profit de l’Université, Jacques Castonguay fait figure de leader. Le cheval de bataille de ce détenteur d’une maîtrise en administration des affaires: la valorisation du savoir, qui passe obligatoirement par une culture d’appartenance à l’alma mater chez tous les diplômés.
«Dans un contexte de société numérique, où les découvertes foisonnent et où la notion de distance est complètement redéfinie, il devient essentiel d’avoir accès à de la formation universitaire de qualité», croit M. Castonguay.
Selon lui, il est de la responsabilité de tous les diplômés d’appuyer le développement d’un tel savoir et l’accès aux connaissances. M. Castonguay est par ailleurs convaincu que chaque faculté a le devoir de favoriser le développement d’un sentiment d’appartenance à l’Université chez les étudiants dès leur entrée.
La complicité mène à l’action
Dans son cas, ce sentiment s’est affirmé à partir de 1982 à l’occasion des retrouvailles de sa promotion, FSA 1967. Le succès de cette soirée lui a donné l’élan pour en organiser d’autres, plus intimes. C’est ainsi qu’une cinquantaine de membres de sa promotion se sont réunis tous les cinq ans depuis 1987, tissant des liens de plus en plus serrés.
Ces soirées ont favorisé la naissance d’idées et de projets. Grâce à son flair, Jacques Castonguay a su intervenir au moment où plusieurs de ses acolytes étaient mûrs pour faire un don à leur alma mater.
Depuis 2012, il a ainsi réussi à amasser 1,5 M$ en appui à la construction, sur le campus, du Centre FSA-Banque Nationale, un lieu où seront intégrés divers services de formation, de recherche collaborative et de développement des affaires.
La recette de ce succès? «J’ai développé avec plusieurs de mes pairs une belle complicité et un grand degré d’intimité, note le diplômé. Il faut connaître la corde sensible de l’autre et savoir être patient.»
Des modèles inspirants
Donner à son université est une façon de valoriser le savoir, assure M. Castonguay, qui se dit inspiré par de grands philanthropes. Il cite en exemple le Montréalais Lorne Trottier, cofondateur de Matrox, ainsi que Bill Gates. «Les gens qui réussissent ont le pouvoir de contribuer à la réussite des autres en donnant une partie de leur fortune accumulée, peut-être 5%», estime le diplômé. C’est ce qu’il appelle le «don intergénérationnel».
Jacques Castonguay est conscient que le concept de retraite est en train de changer, que les cycles de formation-travail-repos au cours de la vie ne seront plus linéaires, mais en boucle. C’est pourquoi il faut transmettre à la génération qui suit un coffre à outils bien rempli.
Sa quête auprès des diplômés n’est pas terminée et d’autres tiendront comme lui le flambeau. M. Castonguay interpelle aussi les facultés, qu’il aimerait voir plus proactives pour transmettre aux étudiants non seulement un savoir, mais aussi un sentiment de fierté à l’égard de ce qu’ils apprennent et de l’institution qui leur a permis de le faire. Il souhaite qu’une graine soit ainsi semée dans le cœur de chaque étudiant, et que les facultés et l’Université donnent à ces jeunes les outils pour la cultiver.
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