On cherche, on trouve
Des résultats de recherche sur la productivité selon les sexes, sur les effets secondaires de l'anesthésie, sur des traces d'impact météroritique et plus...
Rivalité au boulot
Dans un milieu de travail mixte, pour les mêmes tâches à accomplir, l’effet de concurrence augmentera de façon importante la productivité des hommes, mais pas celle des femmes, qui auront plutôt tendance à s’isoler. Dans le même sens, les uns et les autres hausseront leur productivité à la suite d’une augmentation de la rémunération à la tâche, mais cette hausse sera plus forte chez les hommes. Ce sont là les principaux résultats d’une étude menée par les professeurs Bernard Fortin et Guy Lacroix, du Département d’économique, par la chercheuse postdoctorale Julie Beugnot et par une collègue française. Pour y parvenir, les auteurs de l’étude ont observé le comportement de 189 étudiants à qui ils demandaient de faire, contre rémunération, des multiplications par calcul mental dans différents contextes. Un environnement compétitif créait une forte émulation chez les hommes, alors que les femmes y restaient insensibles.
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Mémoire gelée
Les gens qui subissent une chirurgie sous anesthésie générale sont parfois confus à leur réveil. Pas étonnant, étant donné que certains anesthésiques suppriment l’expression d’un gène, nommé Arc, qui joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire. Une équipe internationale vient de découvrir que la mise en veilleuse de ce gène ne dépend pas directement des anesthésiques, mais plutôt de l’hypothermie qu’ils induisent. La démonstration des chercheurs, faite sur des souris, indique que l’expression du gène revient à la normale en moins de 24 heures. Alexis Bretteville, François Marcouiller, Carl Julien, Franck Petry, Noura El-Khoury, Françoise Morin, Jean Charron et Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine, figurent parmi les signataires de l’étude, parue dans Scientific Reports.
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Une énigme tombée du ciel
Un météorite de 4,1 km de diamètre s’est écrasé tout près de Sept-Îles… il y a plusieurs millions d’années. C’est l’explication la plus vraisemblable d’une anomalie repérée sur le lit du Saint-Laurent en 2001. L’assemblage des données recueillies au cours de sondages à haute résolution, effectués en 2005, 2006 et 2013, montre un cratère d’impact météoritique classique: cercle presque parfait au centre duquel se trouve un noyau surélevé et présence de trois cercles concentriques. De plus, un échantillon prélevé à la surface du cratère indique que la température y a atteint celle que peut produire l’écrasement d’un météorite (1600ºC). La confirmation de cette hypothèse et la datation de l’événement viendront de forages subséquents. L’étude, qui paraît dans Meteoritics and Planetary Science, est signée par les professeurs Patrick Lajeunesse (Géographie) et Jacques Locat (Géologie et génie géologique) ainsi que par des collègues canadiens et américains.
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Une autre ruse du VIH
Le virus du sida (VIH) est un petit futé. Il utiliserait la machinerie cellulaire de son hôte pour fabriquer certaines molécules, des microARN, qui empêchent les cellules infectées de se faire hara-kiri. Ce faisant, il achèterait du temps pour boucler son cycle de réplication, suggère une étude publiée dans Retrovirology. Ces microARN modulent en effet la synthèse de quatre gènes impliqués dans la mort, normalement rapide, de toute cellule infectée –l’apoptose. Cette découverte ouvre la porte à une nouvelle stratégie de lutte contre le VIH: une neutralisation des microARN du virus. L’article est signé par Dominique Ouellet, Jimmy Vigneault-Edwards, Kevin Létourneau, Lise-Andrée Gobeil, Isabelle Plante et Patrick Provost (Faculté de médecine, Centre de recherche du CHUQ au CHUL) et par deux chercheurs américains.
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La coupe ou le feu?
Les coupes forestières modernes sont censées calquer les feux de forêt afin de maintenir les processus naturels de l’écosystème. Les deux processus rasent les peuplements forestiers et préparent le terrain à la régénération. Mais les animaux y voient-ils une différence? Pour tirer la question au clair, une équipe de la Chaire industrielle CRSNG en sylviculture et faune a sondé des populations de lièvre d’Amérique et d’écureuil roux. Anne Allard-Duchêne, David Pothier, Angélique Dupuch et Daniel Fortin ont comparé l’abondance de ces deux mammifères dans des territoires post-feux et post-coupes au nord de Baie-Comeau. Résultat: les deux espèces utilisent différemment les peuplements de même âge selon qu’il y a eu coupe ou feu. Par exemple, la densité maximale des écureuils survient 60 ans après un feu et 40 ans après une coupe, et l’abondance relative des lièvres est deux fois plus élevée après une coupe qu’après un feu. Un accroc au cycle naturel…
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