Des bactéries antikilos
Certains probiotiques pourraient aider les femmes à perdre des kilos et, après coup, à garder la ligne.
Par Jean Hamann
Il n’existe pas de solution miracle pour perdre du poids, mais l’arsenal des petits trucs s’est enrichi d’une nouvelle arme. Une étude publiée dans le British Journal of Nutrition par des chercheurs de l’Université et du Centre de recherche Nestlé à Lausanne montre que le recours à un probiotique peut aider les femmes à maigrir.
Ce probiotique est une souche de Lactobacillus rhamnosus qui aiderait à rééquilibrer la flore de l’intestin, flore qui diffère chez les personnes minces et les personnes obèses. Pourquoi une telle différence ? Une alimentation riche en graisses et pauvre en fibres favorise certaines bactéries au détriment des autres. «Nous avons voulu savoir si un apport en probiotiques pouvait aider à rétablir un équilibre au profit des bactéries bénéfiques», explique la première auteure de l’étude, Marina Sanchez, professeure au Département de kinésiologie. Pour mettre cette idée à l’épreuve, les chercheurs ont recruté 125 hommes et femmes présentant un surplus de poids. Ils les ont soumis à un régime amaigrissant de 12 semaines, suivi d’une période de 12 semaines visant le maintien du poids. Pendant tout ce temps, la moitié des participants devait avaler quotidiennement deux capsules contenant des Lactobacillus rhamnosus alors que l’autre moitié recevait un placebo.
Bactéries sexistes?
Au terme des 12 semaines de régime, la prise de probiotiques n’avait fait aucune différence chez les hommes. Mais chez les femmes, la perte de poids atteignait 4,4 kg dans le groupe probiotique contre 2,6 kg dans le groupe placebo. «Nous ignorons pourquoi le probiotique n’a pas produit d’effet chez les hommes, peut-être en raison du dosage ou de la durée trop courte de l’étude», avance Marina Sanchez. La suite recelait une autre bonne nouvelle. Au terme de la période de maintien, le poids des femmes du groupe placebo était resté stable, mais la perte s’était poursuivie dans le groupe probiotique pour atteindre 5,2 kg.
Selon la chercheuse, les probiotiques re-tenus pour l’étude agiraient en modifiant la perméabilité de la paroi intestinale. Ceux qu’on trouve dans les produits laitiers vendus au Canada pourraient avoir un effet similaire, croit-elle. Marina Sanchez rappelle toutefois que, pour que ces bactéries bénéfiques s’installent et prolifèrent dans la jungle intestinale, il faut leur fournir une nourriture adéquate. En deux mots, cela signifie adopter une alimentation pauvre en graisses et riche en fibres.
L’étude publiée dans le British Journal of Nutrition est signée par Marina Sanchez, Jean Doré et Angelo Tremblay, du Département de kinésiologie, Vicky Drapeau, du Département d’éducation physique, André Marette, Geneviève Chevrier et Emmanuelle St-Amand, du Département de médecine, et par neuf chercheurs du Centre de recherche Nestlé à Lausanne.
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