Quand le basket donne des ailes
Béatrice Turcotte Ouellet s’est inspirée de sa passion pour ce sport afin de favoriser la réussite scolaire.
Catherine Gagné
DAM, ou Diplôme avant la médaille, c’est le nom de l’organisme qu’a fondé Béatrice Turcotte Ouellet (Travail social 2018) alors qu’elle n’avait que 18 ans. Aujourd’hui âgée de 25 ans, la jeune femme a déjà contribué à améliorer la trajectoire de vie d’un grand nombre d’adolescentes et d’adolescents grâce à son initiative. «Durant mes études collégiales, j’étais entraîneuse de basket à l’école secondaire Vanier, raconte-t-elle. J’ai rapidement constaté qu’au sein de mon équipe, plusieurs jeunes avaient déjà redoublé des années scolaires. J’ai donc eu l’idée de mettre sur pied un programme qui les aiderait à améliorer leurs résultats grâce à leur passion pour le basket.»
Simple et efficace, la formule est basée sur les efforts des élèves. Pour prendre part à un match, un élève qui a essuyé un échec scolaire doit obligatoirement recevoir de l’aide aux devoirs. «J’ai pris le pari que les jeunes seront motivés à réussir leurs études s’ils ont la récompense de pratiquer leur sport préféré, explique la diplômée. Et il ne faut pas négliger l’esprit d’équipe. J’ai découvert que les élèves s’entraident, car ils ne veulent pas se passer de bons joueurs. Le sentiment de fierté joue aussi un rôle dans le processus.»
Des petits miracles se réalisent grâce à DAM, ce qui fait chaud au cœur de sa fondatrice. «L’école secondaire Vanier compte beaucoup de jeunes arrivés depuis peu au Québec, raconte-t-elle. Le processus peut être décourageant pour eux. Ils font d’abord partie des classes d’accueil pendant environ deux ans. Une fois intégrés dans les classes normales, ils sont plus âgés que leurs pairs et ne maîtrisent pas toujours le français. Généralement, ils apprécient recevoir l’aide de tuteurs bénévoles. Ces gens croient en eux et cela leur donne confiance. Je pense sincèrement que les jeunes apprennent à voir leur potentiel quand leur entourage le voit aussi. Cette confiance qu’ils acquièrent est vraiment une belle réussite pour nous.» De fait, les statistiques sont éloquentes. Parmi les 239 élèves du secondaire soutenus par DAM depuis 2012, 9 sur 10 obtiennent leur diplôme d’études secondaires ou poursuivent leurs études en vue de l’obtenir. Quant à ceux qui ont déjà redoublé, 80% n’ont pas à reprendre une année scolaire après avoir intégré DAM.
Un programme qui grandit
Béatrice Turcotte Ouellet affirme qu’elle a fait prospérer son organisme tout au long de ses trois années de baccalauréat avec l’aide du Programme de bourses de leadership et développement durable (PBLDD), maintenant Programme de bourses de leadership et d’engagement, lequel lui a permis de se consacrer bénévolement à son projet tout en poursuivant ses études. «Ce levier extraordinaire m’a aidée financièrement, mais il a aussi eu l’effet d’une véritable tape dans le dos qui m’a donné confiance et m’a encouragée à poursuivre. Cette bourse que j’ai reçue a, par extension, des retombées sur tous les jeunes qui terminent leur secondaire grâce à DAM.»
Fort de ses réussites, Diplôme avant la médaille poursuit sur sa lancée. Il est désormais incorporé en tant qu’organisme sans but lucratif. Des subventions gouvernementales et des bailleurs de fonds privés se sont ajoutés comme sources d’appui, sans compter que Centraide Québec et Chaudière-Appalaches l’intègre dans son réseau. Enfin, deux nouvelles écoles ont joint le programme, soit la Polyvalente de Charlesbourg et l’école secondaire La Camaradière.
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