Des histoires à raconter
Le milieu de la littérature jeunesse se mobilise pour faire de la lecture un enjeu prioritaire.
Par Matthieu Dessureault
On a tous besoin d’histoires. C’est le titre d’un manifeste lancé en novembre dernier au Salon du livre de Montréal. Cosigné par de nombreux auteurs et organismes du milieu littéraire, ce document présente une série de propositions pour faire de la lecture chez les jeunes une priorité au Québec. Il est destiné aux politiciens, aux éducateurs, aux enseignants, aux libraires, aux bibliothécaires, aux parents, bref à tous ceux qui ont un rôle à jouer en la matière.
Brigitte Carrier est chargée de cours en littérature jeunesse à la Faculté des sciences de l’éducation. Elle est aussi responsable du site Sentiers littéraires qui réunit une sélection d’œuvres francophones choisies pour les 0 à 12 ans. Cette convaincue contribue activement à la promotion et à la diffusion du manifeste. «L’initiative tombe à point nommé. Il y a encore du chemin à faire pour que la littérature devienne une habitude culturelle et pas seulement un outil pour soutenir l’apprentissage de la lecture dans les écoles.»
Une voix pour les enfants
Alors, pourquoi a-t-on besoin d’histoires? Brigitte Carrier a plus d’une réponse à offrir. «Il a été prouvé que les enfants qui baignent dans la lecture développent une sensibilité aux mots et une capacité à décoder finement le sens d’un texte ou d’une expression. Ils peuvent lire entre les lignes, sont plus perspicaces. Avec la littérature, les enfants tirent un apprentissage pas forcément d’ordre scolaire qui facilite leur entrée dans le monde de l’écrit, du vocabulaire et de l’expression de la pensée.»
Autre bonne raison de lire des histoires à son enfant, la littérature permet d’aborder avec lui des sujets parfois abstraits. «Les livres sont une jonction de dialogue entre l’adulte et l’enfant, estime Brigitte Carrier. Ils donnent une voix aux enfants. Il est plus facile de parler de la peur quand ce sentiment est vécu par une souris. Les enfants se reconnaissent dans ce que vivent les personnages, que ce soit sur les plans affectif, de la socialisation, de la maturité ou de la culturation.»
Haut de page
Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.
commentez ce billet