Protéger les témoins du passé
Les collections du campus donnent accès à un très grand cabinet de curiosités.
Par Yvon Larose
Plus d’un million trois cent mille objets et spécimens composent les collections de l’Université. Gérées administrativement par la Bibliothèque, elles comptent, entre autres, plus de 800 000 champignons, plantes invasculaires et vasculaires, plus de 375 000 insectes, 45 000 roches, fossiles et minéraux et plus de 20 000 mollusques. La collection d’oiseaux naturalisés comprend plus de 6500 individus. Sans compter le millier d’outils et d’ossements datant du Paléolithique, autant d’objets reflétant l’art populaire québécois, les textiles et les outils traditionnels et les quelque 750 moulages en plâtre de sculptures remontant à l’Antiquité et exposés dans de grands musées du monde, ainsi que quelques centaines de mammifères.
Responsable de ces collections durant 41 ans, Gisèle Deschênes-Wagner, qui a pris sa retraite en janvier dernier, les a vues prendre une expansion considérable. À son arrivée, à titre d’exemple, il n’y avait qu’une centaine d’œuvres d’art à gérer. Aujourd’hui, la collection en comprend quelques milliers.
«Nos collections sont belles et bien conservées, et leur réputation est excellente, tant dans notre milieu universitaire que dans celui des musées, affirme Gisèle Deschênes-Wagner. Les musées n’hésitent pas à communiquer avec nous pour nous demander si nous pouvons illustrer les thématiques qu’ils préparent. Cela dit, notre but principal consiste à appuyer étroitement l’Université dans sa mission d’enseignement et de recherche.»
Dans la caverne d’Ali Baba
La majeure partie de la réserve des collections occupe deux vastes locaux au pavillon Louis-Jacques-Casault. Le reste se trouve notamment au pavillon Charles-Eugène-Marchand, pour l’Herbier Louis-Marie, et au pavillon Adrien-Pouliot pour la collection de géologie-minéralogie. Le pavillon Louis-Jacques-Casault abrite plus de 450 000 objets et spécimens. On y retrouve notamment les collections d’anthropologie, d’appareils scientifiques, d’archéologie classique, des beaux-arts et d’entomologie. Pour la conservation des collections de sciences naturelles, un système d’atmosphère contrôlée, avec humidité et température stables durant toute l’année, a été installé.
«Les collections renferment plein de trésors, souligne Gisèle Deschênes-Wagner. Chacun des chercheurs, des professeurs ou des artistes qui utilisent les collections trouve sa merveille.»
Entrer dans la réserve du pavillon Louis-Jacques-Casault, c’est pénétrer dans un lieu intemporel et découvrir un très grand cabinet de curiosités. Une caverne d’Ali Baba, disent certains, considérant la grande variété d’objets qu’on y trouve. Des vitrines aménagées avec sobriété à l’entrée donnent au visiteur une idée de ce qui l’attend à l’intérieur. On atteint le bureau de la chargée de conservation et de restauration après avoir traversé d’étroits corridors aux hautes étagères surchargées d’objets.
Un événement marquant pour les collections est survenu en 1997. À partir de cette année-là, les collections, qui étaient dispersées sur le campus dans les facultés ou départements concernés, ont été réunies au pavillon Louis-Jacques-Casault, où elles sont aujourd’hui hébergées afin de mieux les conserver, mais surtout pour les rendre plus facilement accessibles aux professeurs et aux chercheurs.
Sur l’évolution des collections au cours des quatre dernières décennies, Gisèle Deschênes-Wagner dira qu’elles n’étaient utilisées que pendant les sessions d’automne et d’hiver, lors de ses premières années. «Maintenant, ajoute-t-elle, elles sont utilisées pendant toute l’année.»
La nouvelle retraitée insiste sur l’importance de conserver avec grand soin toutes les collections de l’Université en utilisant les meilleures méthodes muséologiques en la matière. «Nos collections d’insectes, d’oiseaux, d’ethnologie et de pièces pathologiques, pour ne mentionner que ces exemples, sont des témoins du passé qui nous aident à mieux comprendre le présent et parfois à préparer l’avenir, soutient-elle. Les collections sont et seront toujours une source inépuisable de sujets de recherche pour les générations à venir.
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