La bonne entente au service des affaires
Jean M. Gagné cultive l’art d’établir des relations gagnantes avec les communautés autochtones.
Catherine Gagné
«Quand on négocie, il faut repartir chacun avec son orignal.» Cette sage maxime, Jean M. Gagné (Administration des affaires 1976; Droit 1979) la tient d’un grand chef cri avec qui il a déjà collaboré.
Depuis 40 ans, cet avocat et associé principal chez Fasken Martineau DuMoulin se passionne pour les relations d’affaires dont tout le monde ressort gagnant. Au fil des ans, il a développé une solide expertise en matière de transactions entre les sociétés minières et les communautés autochtones. Cette notoriété lui permet de se classer parmi les meilleurs avocats au monde dans son domaine selon le prestigieux répertoire Martindale-Hubbell.
Celui qui, en 2008, ajoutait à sa feuille de route le programme de certification universitaire en gouvernance de sociétés offert par son alma mater a su puiser, dans ses formations réunies, des outils pour réaliser ce qui le passionne. «Je suis fier d’avoir réussi à intégrer les notions acquises dans mes différents champs d’études, confie-t-il, de les avoir transférées dans le secteur des négociations avec les communautés autochtones et de pouvoir étendre cette pratique dans d’autres juridictions au Canada.»
Une culture à découvrir
Le succès de Jean M. Gagné repose sur sa formation et sur son expérience, mais aussi sur ses qualités humaines. Bien négocier est un art qui implique beaucoup d’ouverture et d’écoute. «Une confiance, ça se bâtit petit à petit et c’est précieux, explique le diplômé. Lors de mes négociations avec les Cris et autres Premières Nations, j’ai appris à connaître et à comprendre leur culture et les enjeux auxquels ils font face. J’ai consulté des anthropologues ainsi que des spécialistes en environnement et en ressources humaines pour élargir mes connaissances. Par exemple, les Cris sont de réels gens d’affaires qui font valoir leurs droits, leurs territoires et leurs coutumes. Ils ont compris qu’avoir une bonne entente, bien ficelée, c’est solide et gagnant.»
Jean M. Gagné a grandi dans une famille où «donner au suivant» faisait partie du quotidien. «Très jeune, j’ai compris l’importance du partage. Nous étions huit enfants et mes parents devaient composer avec un budget bien compté, évoque-t-il. Mais l’éducation était primordiale pour eux. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour nous permettre d’y accéder. Mes frères et sœurs et moi-même sommes tous des diplômés universitaires. C’est le plus grand legs que nos parents nous ont offert.»
Aujourd’hui, l’avocat s’implique dans un grand nombre de causes. Parmi elles, celle que défend l’Institut Mallet, qu’il a collaboré à mettre sur pied en 2011 et dont il est le président. L’Institut a pour mission «de contribuer à l’avancement de la culture philanthropique en plaçant le don de soi au cœur des priorités de la société». Il est également président du conseil d’administration de la Fondation de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval.
En outre, en 2015, préoccupé par l’acceptabilité sociale liée au développement des industries minières et forestières, Jean M. Gagné entreprend des démarches qui mèneront à la création de la Chaire de recherche et d’innovation Goldcorp en droit des ressources naturelles et de l’énergie. Sa firme et lui-même y investissent un montant substantiel. «Déjà, la Chaire a permis de mieux définir l’encadrement entourant ces enjeux. Nous devons maintenant évaluer ce nouveau cadre, le mettre en œuvre sur le terrain et dans la formation de la relève.»
Cette relève, le diplômé la sent très touchée par les réalités entourant l’environnement et les relations humaines. «Aujourd’hui, les répercussions qu’aura une entente sur les milieux physique et humain concernés ne peuvent plus être écartées si on veut bien la conclure. L’idée, c’est d’établir un partage équitable pour que chacun reparte avec son orignal.»
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