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Hiver 2017

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur la recharge coopérative autos-bâtiments, le fonctionnement du langage, le Dark Web et plus.

Perturbés dès la fécondation
Une étude publiée dans Toxicological Sciences montre que l’alcool a des effets néfastes sur les embryons porcins dès la première semaine de vie, une conclusion qui pourrait s’appliquer aux embryons humains. Florence Pagé-Larivière et Marc-André Sirard, du Centre de recherche en reproduction, développement et santé intergénérationnelle, et une collègue de l’Institut national de la santé publique, ont exposé 1421 embryons porcins à une solution contenant 0,2% d’alcool (un taux élevé, mais pas irréaliste) pendant les sept premiers jours suivant leur fécon­dation. Les tests ont révélé que le taux de survie des embryons exposés à l’alcool est 43% plus faible que dans le groupe témoin, et que ceux qui survivent se développent moins bien. De plus, l’alcool perturbe certaines structures associées à des stress oxydatifs et à des dommages au système nerveux. Les chercheurs ignorent encore si ces effets notés pendant les premiers jours de vie peuvent se corriger par la suite, mais leurs résultats invitent à la prudence.

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À l’écoute du Dark Web
Concevoir un outil intelligent pour repérer les criminels et les terroristes actifs dans les groupes de discussion clandestins du Web: voilà la tâche entreprise par l’équipe de Richard Khoury, professeur au Département d’informatique et de génie logiciel, en collaboration avec Thales, une multinationale spécialisée en sécurité et en défense. À terme, un tel outil permettra de signaler les cas louches aux personnes qui surveillent les activités illégales sur Internet. Déjà, l’équipe a conçu un prototype qui analyse de façon automatique le flux de messages, en décode le sens et signale les propos suspects. Au prototype, s’ajouteront bientôt des algorithmes capables d’analyser les relations sociales des participants et de prendre en compte les émotions. La tâche d’infiltrer le Dark Web, où il faut être invité par quelqu’un qui a déjà accès au groupe clandestin, sera facilitée par Thales. Ces travaux sont réalisés au sein du tout nouveau Centre de recherche en données massives de l’Université.

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Construire ou réutiliser?
Chez plusieurs espèces d’oiseaux, certains couples utilisent un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. Une telle économie de temps et d’énergie leur permet-elle de mieux se reproduire? Pas chez la buse pattue, rapportent l’étudiante-chercheuse Andréanne Beardsell et Gilles Gauthier, professeur au Département de biologie, dans la revue The Auk. Leur équipe a étudié les couples qui se reproduisent sur l’île Bylot, dans l’Arctique canadien. Entre 2009 et 2015, tous les sites de nidification de buse pattue trouvés sur une aire de 500 km2 ont été répertoriés, soit 87, dont le quart étaient occupés par des couples qui réutilisaient le nid de l’année précédente. Les chercheurs n’ont noté aucune différence entre le nombre d’œufs pondus ou la date d’éclosion de ces oiseaux et la situation qui prévalait dans les nouveaux nids. Seule exception: les couples qui ont construit un nid sur un territoire auparavant inoccupé ont eu un succès reproducteur inférieur aux autres, peut-être attribuable à leur jeunesse.

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Les aires d’autrefois
Le modèle classique qui associe le langage à deux zones du cerveau ne tient plus la route, soutiennent Pascale Tremblay, professeure au Département de réadaptation, et un collègue américain, dans la revue Brain and Language. Selon cette conception élaborée au 19e siècle, l’aire de Broca contrôle la production du langage, l’aire de Wernicke assure la compréhension du langage et les deux aires communiquent entre elles par un faisceau de neurones. Mais au cours du dernier quart de siècle, la neuro-imagerie a permis d’établir que même si ces aires sont sollicitées, le contrôle du langage est distribué dans presque tout le cerveau. Pourtant, ni le schéma, ni le vocabulaire n’ont été actualisés dans les livres de référence ou les sites Web consacrés au langage. L’appel à s’entendre sur un nouveau modèle est lancé!

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Des échanges énergisants
Avec la popularité grandissante des autos électriques, la recharge coopérative autos-bâtiments pourrait faire son apparition d’ici une décennie dans les stationnements des grands employeurs: une partie de l’énergie emmagasinée dans les batteries serait alors envoyée vers le réseau pour répondre aux besoins des bâtiments lorsque la demande est élevée; lorsque la demande est plus faible, le réseau rechargerait gratuitement les batteries des véhicules jusqu’à 80% de leur capacité, de façon à permettre les déplacements en fin de journée. Selon une évaluation réalisée par l’équipe de Christian Gagné, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique, et rapportée dans Sustainable Cities and Society, la formule serait rentable pour les deux parties. Ses meilleures simulations montrent qu’un automobiliste québécois économiserait une centaine de dollars par an alors qu’un employeur comme l’Université réaliserait un gain de quelque 50 000$ sur sa facture d’électricité annuelle. Mais surtout, cette gestion permettrait de répartir la demande énergétique de façon à éviter la construction de nouvelles centrales électriques.

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