Honorer un proche en appuyant la recherche
La recherche pour vaincre la dégénérescence maculaire liée à l'âge reçoit l'appui de trois membres d'une même famille.
Par Catherine Gagné
Un don qui éclaire: c’est ce qu’a suscité, sans le savoir, Thérèse Vanier, atteinte de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et décédée en 2015. Sa résilience a d’abord inspiré sa fille, Louise Mailhot, qui a voulu poser un geste significatif pour perpétuer sa mémoire. L’époux de Mme Mailhot, Michel Laurier, a été touché et enthousiasmé par cette idée. Le couple fera naître le Fonds de recherche Thérèse-Vanier sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge.
«Je conserve de ma mère le souvenir d’une femme forte, qui l’est demeurée jusqu’à la fin malgré la douleur, affirme Mme Mailhot. Je voulais écrire la suite de son histoire en faisant vivre son nom de façon perpétuelle, en reconnaissance pour elle.»
Pour l’avancement des connaissances
Ensemble dans cette démarche, Louise Mailhot et Michel Laurier ont cogné à plusieurs portes avant d’arrêter leur choix sur l’Université Laval, même si tous deux sont de la région de Montréal, car ils ont trouvé une oreille attentive à leur besoin. «Nous souhaitions avant tout créer un legs permanent au nom de Mme Vanier, qui ferait connaître ce nom, ainsi que celui de la famille Vanier, comme symbole du soutien à l’avancement des connaissances sur la DMLA, souligne M. Laurier. Nous nous sentons privilégiés de pouvoir poser ce geste.»
Afin de faire une différence dès aujourd’hui, Huguette Vanier, sœur de Thérèse, a versé un montant important pour la création d’une bourse annuelle liée au Fonds. «C’est en pensant à ma sœur et à ce qu’elle a vécu que j’ai voulu faire ma part, témoigne-t-elle. Donner était ma décision et mon mari m’a appuyée.» Grâce à ce geste, 2000$ seront octroyés chaque année à un étudiant en ophtalmologie dont l’objet d’études sera la DMLA –une maladie qui touche 1 personne de 65 ans et plus sur 50, en Amérique du Nord.
«Nous avons l’intention, Huguette, Louise et moi, de nous assurer que d’autres personnes appuient concrètement ce fonds afin que la bourse survive jusqu’à ce que soit versé le don testamentaire, confie M. Laurier. Nous voulons que la bourse soit pérenne et même que sa valeur puisse augmenter.» Huguette Vanier, 14e d’une famille de 15 enfants, a développé très jeune le goût d’aller vers l’autre, grâce à ses parents. Il y a en effet chez les Vanier un sens aigu du don de soi. Dans l’arbre généalogique, on découvre Georges Vanier, dont la bravoure durant les deux grandes guerres a été honorée et qui a été le premier Québécois nommé gouverneur général du Canada. Son fils Jean, grand humaniste, a fondé l’Arche. Cette organisation qui accueille les personnes ayant un handicap intellectuel est maintenant présente sur les 5 continents, dans 35 pays.
D’autres personnes ont-elles été touchées par la DMLA dans la famille? «Mon grand-père était aveugle à son décès, répond Mme Vanier. J’ai fait le lien plus tard: sa cécité pouvait être le résultat de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Mais ils sont bâtis fort, les Vanier. Peu sont partis avant l’âge de 80 ans. De mon côté, j’ai deux garçons et deux filles qui nous ont donné huit petits-enfants. Alors la lignée se poursuit!»
Huguette Vanier est fière de sa famille: «Peu importe le montant, on se sent bien quand on donne!»
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