On cherche, on trouve
Des résultats de recherche sur les érablières, les électrocardiogrammes systématiques pour les athlètes, l'alzheimer et plus.
Choc en tête
Chaque traumatisme craniocérébral léger à survenir dans la pratique d’un sport de contact comme le football devrait commander le repos du joueur pendant quelques jours, suggère une étude publiée dans l’American Journal of Pathology par Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine, et des collègues américains. Les chercheurs ont comparé les effets d’un seul choc léger à la tête à ceux causés par des petits chocs administrés une fois par jour pendant 30 jours, ou une fois par semaine pendant 30 semaines, chez des souris de laboratoire anesthésiées. Le choc unique peut causer la perte de connexions neuronales, qui se rétablissent toutefois après trois jours de repos. Par contre, la répétition quotidienne conduit à l’accumulation des dommages et au déclenchement d’un processus inflammatoire, phénomènes toujours observables un an après le dernier choc.
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Des infections qui passent sous le radar
Lorsqu’un patient admis aux soins intensifs lutte contre une infection qui s’est propagée au sang, son médecin ne peut attendre que l’agent infectieux soit identifié: il opte souvent pour un antibiotique à large spectre. Or, selon des chercheurs qui ont passé en revue les dossiers de 1200 patients de 13 hôpitaux canadiens, l’antibiotique choisi est inadéquat pour 65% des infections causées par un champignon et pour 19% de celles causées par une bactérie. Publiée dans la revue Plos One, cette étude à laquelle a participé François Lauzier, professeur à la Faculté de médecine, montre aussi que, lorsque l’agent infectieux est une espèce fongique (8% des cas), le risque de mortalité est trois fois plus grand que s’il s’agit d’une infection bactériologique. Solution? Améliorer le repérage des patients vulnérables aux champignons et instaurer des tests biochimiques qui, sans renseigner sur la souche, révèlent en quelques heures si un champignon est en cause.
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L’électrocardiogramme pour tous les athlètes?
En Europe, les cardiologues ont dit oui. Aux États-Unis, ils ont dit non. Et au Canada, ils réfléchissent encore à l’idée de systématiser le recours à l’électrocardiogramme préparticipation pour les athlètes. Après avoir analysé les cas de mort subite et pris en compte le nombre de sportifs susceptibles de passer le test, Paul Poirier, cardiologue et professeur à la Faculté de pharmacie, ainsi que deux collègues, proposent leur réflexion dans un article du Canadian Journal of Cardiology. «Considérant ses coûts et les résultats qu’il est possible d’espérer, on peut difficilement envisager un électrocadiogramme préparticipation obligatoire pour tous les jeunes athlètes canadiens, résume Paul Poirier. Par contre, ce test devrait être recommandé à tous les athlètes d’élite et à tous les membres d’équipes sportives collégiales ou universitaires. Par ailleurs, il faut mieux cerner les populations à risque. Pour ce qui est du citoyen moyen qui envisage de participer à un marathon ou de grimper le Kilimandjaro, il devrait voir avec son médecin si un électrocardiogramme s’impose.»
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La chaleur contre la maladie d’Alzheimer
Le ralentissement du métabolisme qui se manifeste avec l’âge et la baisse de la température corporelle qui s’ensuit pourraient aggraver les principales manifestations de l’alzheimer, suggère une étude qu’une équipe de la Faculté de pharmacie et de la Faculté de médecine dirigée par Frédéric Calon a publié dans la revue Neurobiology of Aging. Pour tester cette idée, les chercheurs ont eu recours à une lignée de souris transgéniques qui, en vieillissant, expriment les principales manifestations de la maladie. Ils ont d’abord montré que ces souris parviennent moins bien que celles du groupe de référence à maintenir leur température corporelle en prenant de l’âge. Ils ont aussi observé qu’une exposition à des températures froides (4°C) pendant 24h exacerbe chez elles les manifestations de l’alzheimer, alors qu’une exposition d’une semaine à des températures neutres (28°C) les atténue. Si leurs conclusions se confirment, on pourrait un jour recommander aux personnes atteintes d’augmenter leur température corporelle par l’activité physique et l’alimentation, par des interventions pharmacologiques ou tout simplement en augmentant la température ambiante.
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Le ver, une menace écologique?
Bénéfiques en agriculture, les vers de terre pourraient constituer une menace pour les forêt du sud québécois. En effet, leur présence dans les érablières est associée à une réduction de l’abondance de certaines espèces d’arbres et de plantes dans les sous-bois, révèle une étude publiée dans Forest Ecology and Management par Line Lapointe, du Département de biologie, et des collègues de l’Université de Sherbrooke. Leur conclusion repose sur un examen de 40 parcelles situées dans 5 érablières des Cantons-de-l’Est, où ils ont observé que les jeunes pousses d’érable de Pennsylvanie, d’érable rouge, de hêtre à grandes feuilles et de deux espèces de fougères se font plus rares à mesure que l’abondance des vers de terre augmente. Pourquoi? En consommant la matière organique contenue dans la litière, les vers modifient le sol qui retient alors moins bien l’humidité, ce qui nuit à la germination des graines et à la survie des plantules de certaines espèces.
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