L’éveil par les stages
Trois types d'étudiants accomplissent des stages dans une université hors Québec.
Par Renée Larochelle
«Un stage d’études à l’étranger représente une formidable occasion de prendre conscience de soi et des autres.» Brigitte Martin résume ainsi sa thèse de doctorat en anthropologie, réalisée sous la direction de Marie-Andrée Couillard, de la Faculté des sciences sociales. Agente de recherche et de planification au Bureau international (BI) de l’Université, Brigitte Martin était en terrain de connaissance, ayant elle-même aidé à mettre en place le programme étudiant de mobilité internationale, lancé en 2000.
Pour son étude, la doctorante a mené 80 entrevues auprès de 53 étudiants des 3 cycles provenant de diverses facultés et ayant participé à l’un des 10 programmes de mobilité de courte ou de longue durée offerts par le BI. À partir de cette enquête ethnologique menée en 2011 et 2012, elle a dégagé trois types de stagiaires.
L’ingénu: sans expérience de voyage à l’étranger, c’est un étudiant compétitif qui considère ce stage comme une plus-value pour son curriculum vitæ. Il étudie dans un domaine socialement valorisé, comme la médecine, le droit ou l’administration. Partir est aussi pour lui un moyen de s’affranchir de son milieu familial.
Le maelströmiste est un véritable tourbillon, depuis toujours curieux des autres pays et qui parle deux ou trois langues. Son champ d’études (relations internationales, géographie, etc.) témoigne de sa passion pour l’étranger.
Quant au cosmopolite, ses parents sont souvent d’origine étrangère. Très à l’aise avec les différents codes culturels, trouvant dans la culture du pays où il fait son stage une réponse à ses questions existentielles aussi bien qu’à celles liées à son domaine d’étude (arts, science politique, anthropologie, etc.), il est en quelque sorte un citoyen du monde.
À des degrés divers, les trois catégories d’étudiants trouvent leur compte au cours du voyage, constate Brigitte Martin, que ce soit le renforcement de la confiance en soi, le développement de l’intérêt pour sa propre culture et pour celle de l’autre ou le sentiment accru de faire partie du monde. Sans parler, évidemment, de l’enrichissement des connaissances dans son domaine de formation.
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