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Automne 2016

L’invisible en vedette

Des professeurs de l'Université collaborent à une exposition sur les nanotechnologies.

Saviez-vous qu’une nanoparticule possède avec un ballon de soccer le même rapport de taille qu’un ballon de soccer avec la Terre? C’est dans cette dimension de l’infiniment petit que l’exposition Nanotechnologies: l’invisible révolution fait voyager le visiteur. Tenue au Musée de la civilisation jusqu’en avril 2017, cette expo présente le surprenant potentiel de cette science récente ainsi que ses nombreuses applications, des vêtements performants aux télécommunications en passant par les médicaments.

«L’émergence des nanosciences a permis aux scientifiques d’observer des systèmes mesurant aussi peu qu’un milliardième de mètre; maintenant, nous pouvons étudier, contrôler et même créer des matériaux qui existent dans ces dimensions invisibles», précise Normand Voyer, professeur au Département de chimie, qui a collaboré au projet avec trois autres professeurs du campus: Mario Leclerc et Jean-François Morin, du même département, ainsi que Marc-André Fortin, du Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux.

Le Québec se positionne comme chef de file de cette technologie née au tournant des années 2000, et l’Université Laval est un acteur clé dans le domaine, affirme Normand Voyer: «Les recherches menées ici sont très variées. Elles touchent autant aux secteurs biomédical et optique qu’à celui des matériaux.» Dans ses travaux, le chimiste s’intéresse à une molécule de taille nanométrique, qui existe à l’état naturel, et dont les propriétés permettent de transpercer la membrane d’une cellule. «Notre raisonnement, c’est qu’en mimant son mécanisme d’action, on arriverait à cibler et à détruire des cellules cancéreuses», explique le chercheur.

Et ces découvertes n’en sont qu’à leurs balbutiements. Dans un futur pas si lointain, emballages alimentaires intelligents, fibre optique ultra performante et nanorobots introduits dans nos corps à des fins diagnostiques pourraient voir le jour. «C’est la pointe de l’iceberg, s’enthousiasme Normand Voyer. Énergie, communication, environnement, santé, on ne peut imaginer toutes les applications à venir des nanotechnologies, dont certaines semblent à la limite de la fiction.»

Le «nanomonde» a ceci de fascinant: à son échelle, la matière ne répond plus aux lois de la physique et de la chimie qui régissent notre réalité macroscopique. Elle réagit différemment. Par exemple, dans l’infiniment petit, la gravité terrestre est négligeable. Bref, les nanotechnologies convoquent une part d’inconnu. Pas étonnant qu’elles soulèvent tant les passions que les inquiétudes, notamment à l’égard de récupérations malveillantes de cette science. Pour ou contre les nanotechnologies? Au cours de l’exposition, le visiteur est appelé à se poser la question grâce à un habile parcours qui défie les idées préconçues. «Les chercheurs aussi sont vigilants à ce sujet», assure Normand Voyer.

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