Classes sans frontières
L'École en réseau, un projet piloté par l'Université, rapproche les écoles de différentes régions du Québec... et du monde.
Par Matthieu Dessureault
À première vue, le 11e étage du pavillon des Sciences de l’éducation ressemble à n’importe quel autre, avec des étudiants concentrés devant leur écran d’ordinateur. Ce qui les occupe? L’École en réseau, un programme qui met en relation des enseignants et des élèves de différentes écoles primaires et secondaires par l’entremise d’une plateforme collaborative, avec le concours des étudiants en éducation. Provenant des quatre coins du Québec, enseignants et élèves ont ainsi accès à un système de visioconférence pour faire des rencontres virtuelles, en classe ou en duo. Un forum leur permet aussi de communiquer par écrit.
L’École en réseau est une initiative de la Faculté des sciences de l’éducation mise en place en 2001, en collaboration avec différents partenaires. L’objectif, à l’époque, était d’utiliser les technologies pour enrichir l’environnement d’apprentissage en région. Il ne s’agissait pas de formation à distance, mais d’une nouvelle approche où les élèves et les enseignants étaient invités à interagir avec ceux d’autres écoles, tout en bénéficiant des lumières de chercheurs de l’Université. «Nous avons pris la route difficile de la collaboration; notre but était de créer un pont numérique afin d’augmenter les interactions université-milieu», explique la professeure Thérèse Laferrière, à l’origine du projet.
Christine Hamel fait partie de la première cohorte d’étudiants qui l’ont aidée dans sa démarche. Elle ne compte plus le nombre d’enseignants à qui elle a présenté le projet, notamment à la Baie-James, l’une des premières régions partenaires. «C’était une autre époque et la technologie n’était pas au même stade que maintenant: il fallait toujours surveiller les branchements, le niveau du son, les caméras… », se souvient la directrice du programme de baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire.
L’École en réseau réunit aujourd’hui 25 commissions scolaires, ce qui représente une centaine d’écoles à travers la province. Le projet suscite aussi de l’intérêt à l’international puisque des collaborations ont été réalisées avec des écoles des États-Unis, du Sénégal, du Mexique, de Hong Kong et d’autres pays.
Orthophonistes à distance
Amélie Desmeules, étudiante à la maîtrise en psychopédagogie, est chargée d’animer des rencontres virtuelles entre des enseignants, des chercheurs et des orthophonistes. Des Laurentides à la Gaspésie, une vingtaine de personnes participent mensuellement à cette activité qui leur permet d’échanger expertise et connaissances. «Nous mettons en contact des gens qui habitent dans des régions éloignées, où le service d’orthophonie n’est pas toujours disponible, explique-t-elle. Se rencontrer physiquement une fois par mois serait pour eux difficile sur les plans financier et logistique. La technologie permet donc de réaliser ce qu’on n’arriverait pas à faire autrement.»
Plusieurs autres projets permettent de tenir des activités d’échange entre des élèves de différentes classes. Les enseignants peuvent alors se répartir les tâches selon leurs intérêts et leurs forces, l’un animant la visioconférence et l’autre pouvant être plus attentif aux interactions. Formés à cette fin, les étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation s’assurent du bon déroulement des activités. En tout temps, les enseignants peuvent les contacter, que ce soit pour demander une information sur la technologie ou pour que leur classe participe à une nouvelle activité. «On reçoit de plus en plus de demandes de la part d’enseignants et de directeurs d’école, c’est vraiment stimulant!», se réjouit le professionnel de recherche Christian Perreault, qui s’occupe du volet technologique du projet.
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