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Hiver 2018

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur l'apnée sportive, l'ensemencement dans les lacs et plus encore...

Cerveaux à bout de souffle
De plus en plus populaire, l’apnée sportive pourrait avoir des effets négatifs sur certaines fonctions du cerveau. C’est la conclusion de François Billaut, professeur au Département de kinésiologie, et de quatre chercheurs français au terme d’une recherche menée sur le sujet. Les adeptes de cette pratique peuvent, après quelques mois d’entraînement, dépasser trois minutes sans respirer. Le record mondial? 11 minutes et 35 secondes! Lors des compétitions d’apnée, le taux d’oxygène dans le sang baisse au point que 10% des participants sont victimes d’une perte de contrôle moteur, qui s’exprime par d’importants tremblements. De plus, 1% des concurrents poussent leurs limites jusqu’à perdre connaissance. Il s’ensuit des problèmes neurologiques qui durent quelques jours. Les analyses sanguines effectuées sur ces personnes révèlent la présence des mêmes biomarqueurs retrouvés chez les gens ayant subi un traumatisme crânien. Des effets qui ne sont pas dévastateurs, mais dont il convient de se préoccuper.

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Les yeux ont des oreilles
Nos yeux réagissent à des sons inattendus par une dilatation de la pupille, ce qui permet le passage de plus d’information visuelle en situation d’alerte. Cette réponse involontaire pourrait un jour servir à améliorer la sécurité à bord des avions, conclut une étude des chercheurs Alexandre Marois, Katherine Labonté, Mark Parent et François Vachon de l’École de psychologie. Lorsqu’ils sont aux commandes, en particulier dans des conditions difficiles, les pilotes sont exposés à une multitude de signaux visuels et sonores. Les signaux sonores présentent l’avantage de ne pas mobiliser leur attention visuelle. Toutefois, des enquêtes menées à la suite d’accidents aériens ont révélé qu’en situation d’urgence, les sons inhabituels sont parfois ignorés malgré eux par les pilotes. Or, la réaction de la pupille pourrait servir à détecter les situations où cette surdité attentionnelle se produit. S’il n’y a pas de réponse de la pupille, c’est que le pilote n’a pas entendu le signal. Un système intelligent pourrait alors générer une contre-mesure pour capter son attention.

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Du mou solide
Après une chirurgie buccale, les aliments liquides ou semi-liquides sont recommandés aux patients. Cette directive, qui vise à éviter les blessures et à limiter la douleur, pourrait apporter des bienfaits insoupçonnés pour la régénération des tissus buccaux, selon une équipe de chercheurs de l’Université Laval. Mahmoud Rouabhia, Dounia Rouabhia, Hyun Jin Park et Luc Giasson, de la Faculté de médecine dentaire et du Groupe de recherche en écologie buccale, et Ze Zhang, de la Faculté de médecine, ont exposé pendant 10 minutes des cellules épithéliales de gencive cultivées in vitro à du jus d’orange, à du yogourt à boire ou à un substitut de repas liquide. Après 24 heures, celles-ci produisent davantage de protéines associées à des cellules en bon état que celles des cultures témoins, et synthétisent plus d’interleukine 6, ce qui suggère qu’un processus lié à la régénération des tissus a été enclenché. Elles produisent aussi plus de ß-défensine 2, une molécule antimicrobienne, ce qui porte à croire que les fonctions immunitaires ont été stimulées.

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Le naturel au galop
Les opérations d’ensemencement dans les lacs ont des répercussions négatives. Plusieurs études suggèrent que l’introduction massive de poissons élevés en captivité affecte l’intégrité génétique des populations sauvages et leur capacité d’adaptation. Mais plus le temps passe, plus les populations de truites mouchetées retrouvent leur caractère naturel après l’arrêt des ensemencements. C’est ce que démontre une étude menée par Louis Bernatchez et son équipe du Département de biologie et de l’Institut de biologie intégrative et des systèmes (IBIS). L’explication la plus probable est que les poissons qui ont une forte composante domestique survivent moins bien ou ont un plus faible succès reproducteur que les poissons ayant conservé une plus grande proportion du génome sauvage. Le fait que les effets négatifs des ensemencements sur la génétique de populations soient réversibles constitue une bonne nouvelle pour la conservation de la biodiversité, mais aussi pour la pêche sportive car les populations «indigènes» sont recherchées par les pêcheurs.

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