Un coup de pouce pour l’aide internationale
Après avoir bénéficié d'une bourse de soutien, Saïka Sarazin concrétise son rêve d'aider les autres à son tour.
Par Catherine Gagné
«Depuis que je suis toute petite, je souhaite venir en aide aux gens dans le besoin.» Voilà ce que la finissante au MBA en gestion internationale, Saïka Sarazin, révèle spontanément lors de notre entretien. Mais un obstacle apparu sur sa route a bien failli l’éloigner de cet objectif.
Originaire d’Haïti, Saïka est arrivée à Montréal avec sa mère à l’âge de six ans. Au moment d’entreprendre ses études universitaires, elle s’inscrit au baccalauréat en sciences commerciales de l’Université d’Ottawa. Elle a pour but de retourner dans son pays natal munie d’une formation lui permettant d’y apporter une réelle contribution sur le plan économique.
Inquiétude et soulagement
En 2016, son diplôme en poche, la jeune femme s’inscrit au MBA en gestion internationale à l’Université Laval. Mais elle fait face à un imprévu: en revenant étudier au Québec, elle ne se qualifie plus pour les prêts gouvernementaux. En effet, l’État québécois accorde à ses résidents qui étudient en Ontario un prêt plus important par session, le coût de la vie et les frais de scolarité y étant très élevés. Saïka avait déjà reçu le montant maximum octroyé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour financer ses études.
Quant aux revenus de son travail d’été, ils se révèlent insuffisants pour couvrir son loyer, ses dépenses courantes et ses frais universitaires, d’autant plus que son programme d’études implique des dépenses importantes liées à des séjours à l’étranger. «J’ai toujours fait confiance à la vie, mais à cette étape, je dois avouer que j’étais plutôt inquiète», avoue la jeune femme.
En mai 2017, en stage au Mexique et toutes ses ressources épuisées, elle envisage d’abandonner ses études dès son retour à Québec. Elle reçoit alors une bonne nouvelle: la bourse Louis-Gagnon, associée au Fonds de bourses pour étudiants en précarité financière, venait de lui être octroyée. «Ma persévérance et mes efforts étaient récompensés. J’ai pu terminer mon stage sans poids sur mes épaules», se réjouit l’étudiante.
Pour être admissible au Fonds de bourses dont a bénéficié Saïka, un étudiant doit d’abord présenter un excellent dossier scolaire et démontrer qu’il a fait tous les efforts possibles pour améliorer sa situation financière. Le montant offert sert à couvrir les frais de scolarité. Depuis sa création, en 2016, de plus en plus de donateurs diplômés contribuent à ce fonds, ce qui permet à un nombre toujours croissant d’étudiants de poursuivre leur parcours universitaire.
Des projets plein la tête
Inspirée par l’aide qu’elle a reçue, Saïka s’investit dans un projet qui la mènera en Afrique. «Je souhaite aider d’autres étudiants dans le besoin. C’est pourquoi j’ai décidé d’être bénévole au sein d’une ONG japonaise à Dakar, au Sénégal. J’aiderai de jeunes Africains orphelins à accéder à une éducation postsecondaire.»
Pour ce qui est de participer au développement de son pays natal, le rêve de Saïka est plus vivant que jamais. «Mon expérience de boursière m’a fait grandir et réaliser qu’il y a des gens qui croient en l’éducation, résume la jeune femme. Elle a aussi nourri ma motivation à atteindre mes objectifs scolaires et professionnels. Je retournerai en Haïti un jour, encore plus déterminée et outillée pour apporter une réelle contribution. Mon donateur, M. Louis Gagnon, m’a donné des ailes et je l’en remercie du fond du cœur!»
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