À couper le souffle
Chez les athlètes olympiques, la pratique de sports d’endurance en piscine est associée à certains problèmes bronchiques.
Par Jean Hamann
Une étude internationale menée auprès d’athlètes d’élite confirme que les activités d’endurance en piscine sont éprouvantes pour les poumons. La natation, la nage synchronisée et le waterpolo comptent parmi les sports olympiques où la prévalence de l’asthme et de l’hyperréactivité bronchique (HRB) est la plus élevée.
L’étude repose sur des données collectées lors des Jeux olympiques de 2004 et de 2008 et lors des championnats du monde de la FINA de 2005, de 2007 et de 2009. L’équipe de six chercheurs, dont Louis-Philippe Boulet, professeur à la Faculté de médecine ainsi que pneumologue et chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, a estimé la prévalence d’asthme/HRB à partir des attestations médicales fournies par les athlètes qui les autorisaient à utiliser un médicament bronchodilatateur.
Les résultats indiquent que la prévalence de l’asthme/HRB est trois fois plus élevée chez les athlètes qui évoluent en piscine. L’asthme/HRB serait causé par les sous-produits de la chloration de l’eau qui provoquent une constriction des bronches. «Une personne au repos inhale environ 5 litres d’air à la minute, souligne Louis-Philippe Boulet. Un nageur d’élite qui pousse au maximum en inhale jusqu’à 200 litres à la minute. Ses bronches sont donc très exposées aux produits irritants présents dans l’air des piscines.»
Autre constat, le pourcentage d’athlètes qui présentant une attestation d’asthme/HRB tendait à augmenter au fil des ans et a atteint un pic aux Jeux de Pékin. «Les craintes à propos de la qualité de l’air ont peut-être incité davantage d’athlètes à consulter un médecin, ce qui a permis de dépister des cas d’asthme/HRB qui étaient passés inaperçus jusque-là», suggère le pneumologue.
La possibilité que certains athlètes recourent aux bronchodilatateurs pour améliorer leurs performances ne peut être écartée, bien que, aux doses autorisées par le Comité international olympique, les bronchodilatateurs n’améliorent pas les performances sportives, précise le professeur Boulet.
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