Réaliser son rêve par l’entremise des jeunes
Gilles Cantin bâtit l’avenir en appuyant des jeunes qui, comme il aurait souhaité le faire, étudient en architecture.
Par Catherine Gagné
Nul besoin d’être millionnaire ou diplômé d’un établissement d’enseignement supérieur pour faire un don à l’Université Laval. Il s’agit simplement de vouloir contribuer à bâtir la société de demain. C’est précisément le rêve que caressait Gilles Cantin, «architecte dans l’âme» qui, n’ayant pas eu la chance de poursuivre des études universitaires en architecture, permet aujourd’hui à des jeunes de réaliser cette ambition.
C’est ainsi qu’il a créé, en 2012, le Fonds Gilles-Cantin en architecture, grâce à un don. Ce fonds a pour objectif l’attribution de bourses à des étudiants de premier cycle en architecture qui désirent poursuivre au deuxième cycle et, ainsi, accéder à la profession d’architecte.
Originaire de Rimouski, Gilles Cantin est issu d’une famille aux revenus modestes. Étudier dans une université pour devenir architecte n’était donc pas une option envisageable, pour lui. «Dans les années 1950, c’était compliqué parce qu’il fallait d’abord faire son cours classique, qui était coûteux et assez long, soit huit ans, explique-t-il. C’était la condition pour passer à l’université.»
Il a donc suivi un chemin plus à sa portée, financièrement, et est devenu technicien en architecture, ce qui lui a par ailleurs permis de réaliser une très heureuse carrière chez Albert Leclerc, architecte de Rimouski.
Le sens du don
Sa passion toujours vivante pour l’architecture et son désir de réaliser son rêve –non plus pour lui-même, mais à travers les générations qui lui succèdent– l’ont mené à poser ce geste généreux. Aussi, pour assurer la pérennité du Fonds Gilles-Cantin, il a demandé à La Fondation de l’Université Laval de capitaliser l’argent versé, c’est-à-dire que seul le rendement des sommes sera utilisé pour constituer les bourses d’études.
Soutenir financièrement des étudiants représente pour lui une façon de léguer un héritage à la société et de laisser sa marque. «Je suis rendu à une étape de ma vie où, n’ayant pas eu d’enfants, je me dis que je dois poser un geste qui laissera des traces, qui aidera les autres; j’ai un peu ce sens-là du don», déclare-t-il en toute modestie. Ce geste philanthropique est loin d’être le seul que pose Gilles Cantin. Le retraité a le bénévolat dans le sang, étant très impliqué, notamment, auprès des personnes âgées ou en fin de vie.
Sa rencontre avec le premier bénéficiaire du Fonds, en décembre 2014, sera marquée à jamais dans sa mémoire. Le soutien financier accordé à Mathieu Robitaille permettra à cet étudiant d’aller au Vietnam afin de participer à un atelier de conception architecturale, l’été prochain. Voir le bonheur dans les yeux de «son» boursier a été la plus belle récompense que M. Cantin pouvait recevoir: «La majorité des gens de mon âge sont grands-parents. Moi, je n’ai pas ce privilège, mais ce que j’ai ressenti en discutant avec cet étudiant doit ressembler au sentiment qu’ils éprouvent. En remettant cette bourse, c’est comme si j’avais été grand-père, durant cinq minutes.»
C’est sur la pointe des pieds que M. Cantin, toujours très humble, témoigne publiquement de son geste. Une première pour lui. Mais, comme lors de la venue d’un nouveau-né dans une famille, le besoin de partager sa joie a été plus fort que tout.
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Publié le 16 décembre 2018 | Par Louis Réjean Gagné
Louis Réjean Gagné, bacc. architecture 1978, Université Laval
Publié le 24 mars 2015 | Par GILLES CANTIN
Je ne crois pas l'avoir fait encore, juste un mot pour vous remercier
pour cet article me concernant.
Malgré mon humilité, c'est très bien fait à tous points de vue.
Merci encore...
Gilles C.
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