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Hiver 2015

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur la tordeuse des bourgeons d'épinette, l'infertilité et plus encore...

Comment les épinettes produisent leurs propres insecticides
Des chercheurs viennent de découvrir un gène de résistance à la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Annoncée dans la revue The Plant Journal, cette percée laisse entrevoir la possibilité de sélectionner des lignées d’arbres naturellement résistants à cet insecte ravageur pour reboiser les forêts où il sévit.
   Les auteurs de l’article ont mesuré l’expression de près de 24 000 gènes dans deux groupes d’épinettes blanches, l’un peu affecté par une épidémie locale de tordeuse, l’autre ayant subi d’importants dommages. Ils ont ainsi repéré un gène, la bêtaglucosidase-1, dont l’expression est jusqu’à 1000 fois plus élevée dans le premier groupe que dans le second. Ce gène règle la fabrication d’une protéine qui, ont-ils démontré, participe à la production de deux substances toxiques pour la tordeuse, le picéol et le pungénol. L’existence de ces deux insecticides naturels avaient été découverte en 2011 par une équipe de l’Université.
   Le groupe de recherche provenant de l’Université Laval, de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université d’Oxford est composé d’Éric Bauce, de Joerg Bohlmann, de John J. Mackay et de leurs étudiants: Geneviève Parent, Gaby Germanos, Isabelle Giguère, Nathalie Delvas, Halim Maaroufi et Melissa Mageroy.

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Infertilité: une nouvelle piste d’explication
Des chercheurs viennent de faire tomber un dogme de la biologie de la reproduction chez les mammifères. En effet, contrairement à ce qu’on croyait, l’ovocyte –précurseur de l’ovule– reçoit du matériel génétique des cellules qui l’entourent pendant sa maturation. Transféré grâce à de fins prolongements des cellules environnantes, ce matériel est en partie constitué d’ARN messager, qui servirait à la production de protéines dans l’ovocyte, assurant ainsi son bon développement. Une défaillance de ce mécanisme de transfert pourrait être la cause de certaines formes d’infertilité, estime Claude Robert, responsable de l’étude et professeur au Département des sciences animales. L’article publié dans Biology of Reproduction est signé par Angus Macaulay, Isabelle Gilbert, Julieta Caballero, Éric Fournier, Prudencio Tossou, Marc-André Sirard, François Richard, Claude Robert et Édouard Khandjian (Université Laval), ainsi que par des collègues des universités de São Paulo, McGill et de Copenhague.

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Des pommes plutôt que des ormes
Comment évaluer facilement la virulence du champignon qui cause la maladie hollandaise de l’orme? Louis Bernier, professeur au Département des sciences du bois et de la forêt, et la stagiaire postdoctorale Karine Plourde ont une réponse aussi originale qu’efficace et bon marché: en mettant en contact le champignon avec la Golden Delicious, cette pomme à pelure jaune. Infailliblement, plus la souche du champignon est virulente, plus grande est la tache qui apparaît sur la pelure du fruit. Publiée dans Plant Pathology, la méthode permet de tester de multiples souches à tout moment de l’année et de sélectionner seulement les plus intéressantes pour les essais sur les plants d’ormes.

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Une fidélité qui rapporte
En compilant les données provenant de 124 000 patients diabétiques, une équipe de la Faculté de pharmacie vient d’établir un lien direct entre le fait d’être fidèle à une pharmacie et celui de prendre ses médicaments au rythme prévu. En effet, ceux qui se procuraient tous leurs médicaments d’ordonnance dans une même pharmacie (60%) étaient plus susceptibles d’avoir pris leur antidiabétique régulièrement (22% de plus que les autres), d’avoir poursuivi leur traitement au-delà d’un an (13% de plus) et, pour les 50 ans et plus, d’avoir reçu le médicament cardioprotecteur complémentaire recommandé (20%). Cette analyse faite par Richi Dossa, Jean-Pierre Grégoire, Sophie Lauzier, Line Guénette et Jocelyne Moisan, de la Chaire sur l’adhésion aux traitements, et une collègue de l’UQAR, arrive à des conclusions similaires à celles d’une autre étude menée à la Chaire et portant sur les antipsychotiques prescrits aux personnes atteintes de schizophrénie.

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Hiver et efficacité énergétique des autos
Les hivers québécois font la vie dure aux performances énergétiques des autos qui combinent moteur à essence et moteur électrique. Selon les données enregistrées en conditions réelles à Québec, Montréal et Trois-Rivières par des chercheurs, dont Philippe Barla du Département d’économique, la hausse moyenne de consommation d’essence pendant la saison froide est trois fois plus grande pour une berline hybride que pour une berline à essence, soit 26%. Par contre, sur l’ensemble de l’année, les voitures hybrides ont confirmé leur bonne performance énergétique, avec un gain moyen de 28 % par rapport aux véhicules à essence. Ces résultats, qui diffèrent des taux de consommation rapportés par les fabricants, ont paru dans la revue Transportation Research.

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