Bientôt des vêtements sans fil
Une nouvelle fibre intégrée à nos vêtements pourrait transmettre nos données biomédicales.
Par Jean Hamann
Des vêtements très branchés pourraient faire leur apparition au cours des prochaines années. Cette collection vestimentaire devrait intéresser les personnes souffrant de diabète, de problèmes cardiaques, d’épilepsie ou d’Alzheimer, les personnes âgées vivant seules et même les pompiers ou les soldats en service. La particularité de ces vêtements? Ils seront faits d’un textile intelligent qui capte des informations biomédicales sur la personne qui les porte, puis les transmet par WiFi ou cellulaire à une centrale d’urgence ou à un répondant. Science-fiction, tout ça? Pas selon un article publié par des chercheurs de la Faculté de sciences et de génie dans la revue Sensors.
Dans cet article, Younès Messaddeq, professeur au Centre d’optique, photonique et laser, et son équipe rapportent être parvenus à produire une fibre capable d’agir à la fois comme capteur et comme antenne. «En théorie, nous pouvons modifier la surface de la fibre pour qu’elle capte des informations sur le taux de glucose, le rythme cardiaque, l’activité cérébrale, les mouvements, les coordonnées spatiales ou autre chose, explique le chercheur. Chaque fibre aurait une fonction qui lui serait propre.»
Cette fibre résulte de la superposition de plusieurs couches de matériaux: du cuivre, un polymère du verre et de l’argent. «Elle est à la fois résistante et malléable, et on peut la tisser avec de la laine ou du coton, précise Younès Messaddeq. De plus, la qualité du signal qu’elle produit est comparable à celle d’antennes commerciales.»
Un brevet a été demandé pour cette innovation, mais il reste quelques aspects à régler avant d’envisager sa commercialisation. «Il faudra relier la fibre à un réseau sans fil et régler la question de l’alimentation électrique», reconnaît-t-il. Dernier point: avant de l’intégrer à des vêtements, il faudra s’assurer que la fibre résiste à l’eau et aux détergents.
L’étude parue dans Sensors est signée par Stepan Gorgutsa, Victor Bélanger-Garnier, Jeff Viens, Younès Messaddeq, du Département de physique, de génie physique et d’optique, Benoit Gosselin et Sophie Larochelle, du Département de génie électrique et de génie informatique, ainsi que Bora Ung, de l’École de technologie supérieure.
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