On cherche, on trouve
Des résultats de recherche sur la perception du surplus de poids chez les enfants, sur les allégations alimentaires, sur le tabagisme et plus...
Pas si petits que ça
La majorité des enfants qui trimballent un surplus de poids s’imaginent plus minces qu’ils ne le sont, révèle une étude menée au Département des sciences des aliments et de nutrition par la doctorante Geneviève Leduc, sous la supervision de Natalie Alméras et Sylvie Dodin. L’étudiante-chercheuse arrive à ce constat après avoir rencontré 262 enfants de 6 à 11 ans, dont 23% des garçons et 17% des filles avaient un surpoids. Chaque enfant devait identifier, parmi sept images présentant des corps allant de très mince à très obèse, laquelle correspondait à sa propre silhouette. Résultat: 59% s’imaginent plus minces qu’ils ne le sont, alors que 13% s’imaginent plus gros. «Les enfants en surpoids ou obèses, et les plus jeunes, sont ceux qui font la plus grande erreur de perception», précise Geneviève Leduc.
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Méfiez-vous de l’emballage
Les consommateurs restent très vulnérables au marketing alimentaire, suggère une étude menée à l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF). L’expérience était présentée comme une évaluation de nouvelles bouchées avoine et raisins à laquelle furent conviés 352 sujets, divisés en 3 groupes. À chacun, les chercheurs ont présenté le même produit soit comme une collation santé riche en fibres et faite d’ingrédients sains, soit comme une collation minceur rassasiante, soit comme un biscuit gourmet fait avec du beurre frais et de la cassonade d’antan. Le produit a été jugé moins sain par les sujets du groupe collation minceur (-10%) et biscuit gourmet (-25%) que par ceux du groupe collation santé. Et son potentiel engraissant a été jugé plus élevé par le groupe biscuit gourmet que par celui de la collation santé. Ces résultats ont été publiés dans Appetite par Karine Gravel, Sonia Pomerleau, Anne-Sophie Bourlaud et Véronique Provencher, de l’INAF, et des collègues ontariens.
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Signaux de fumée
Dans les poumons, une fraction des gènes affectés par le tabac n’est toujours pas revenue à la normale 25 ans après l’abandon de la cigarette, révèle une équipe de la Faculté de médecine. Yohan Bossé, Maxime Lamontagne, Christian Couture, Nathalie Gaudreault, Philippe Joubert et Michel Laviolette ont comparé les tissus pulmonaires de 90 fumeurs, 211 ex-fumeurs et 43 personnes qui n’ont jamais fumé. Leur analyse montre que le tabac induit une différence dans l’expression de 3223 gènes, dont 60% auront retrouvé leur niveau normal d’expression cinq ans après l’arrêt du tabagisme. Par contre, même 25 ans après l’abandon de la cigarette, 4% des gènes ne seront toujours pas revenus à la normale, ce qui expliquerait pourquoi il subsiste un risque de cancer du poumon chez les ex-fumeurs.
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Quand l’analgésique fait mal
Comment la morphine qui calme la souffrance peut-elle parfois rendre hypersensible à la douleur? C’est à cette question que vient de répondre une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine et de collègues ontariens et italiens en décrivant les mécanismes moléculaires en cause, dans Nature Neuroscience. La morphine calme la douleur en agissant sur les neurones de la moelle épinière, responsables d’acheminer ou non les signaux de douleur au cerveau. L’équipe a découvert que la morphine peut aussi inhiber le portillon qui empêche le passage des signaux de douleur dans ces neurones, leur laissant la porte grande ouverte vers le cerveau. L’identification des protéines en jeu pourrait mener à la mise au point d’un médicament qui, pris avec la morphine, empêcherait l’hypersensibilité. L’article est signé par 17 chercheurs dont Francesco Ferrini, Sophie Laffray, Thomas Del’Guidice, Louis-Étienne Lorenzo, Annie Castonguay, Nicolas Doyon, Antoine Godin, Karen Vandal, Jean-Martin Beaulieu et Yves De Koninck, de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec.
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La télé, toujours première source d’info
Le recours aux nouveaux outils pour s’informer, comme Facebook et Twitter, n’a pas crû autant que le discours aurait pu nous le laisser penser, s’étonne Daniel Giroux, professeur au Département d’information et de communication et coauteur d’une enquête sur les sources d’information. Dans cette étude menée au Québec par le Centre d’études sur les médias, basé à l’Université, on apprend en effet que la télévision capte près de 40 % du temps consacré à l’information, soit deux fois plus que les nouveaux médias (19,5 %). Les Québécois répartissent le reste de leur temps d’information entre la radio (16 %), les quotidiens (14 %), les hebdos et magazines (4 % chacun) et les quotidiens gratuits (2 %). Selon le rapport du Centre, les nouvelles technologies n’inciteraient pas les utilisateurs à se renseigner davantage. Les grands consommateurs d’information les utiliseraient plutôt pour varier leurs sources, tandis que d’autres y auraient
recours surtout à des fins de divertissement.
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Sapins et épinettes comme au temps des dinosaures
Selon une étude menée par des chercheurs du Centre d’étude de la forêt, le génome des conifères comme le sapin, l’épinette et le pin aurait peu changé depuis 100 millions d’années. Nathalie Pavy, Betty Pelgas, Jérôme Laroche, Philippe Rigault, Nathalie Isabel et Jean Bousquet ont sondé le génome des conifères (gymnospermes) et ils l’ont comparé à celui des plantes à fleurs (angiospermes). Ces deux groupes, qui ont un ancêtre commun, ont divergé il y 300 millions d’années. Le fruit de cette étude, qui vient de paraître dans la revue scientifique BMC Biology, révèle que le génome des conifères semble figé dans le temps depuis au moins 100 millions d’années, alors que celui des plantes à fleurs a connu d’importants chambardements pendant la même période. D’ailleurs, les fossiles de conifères qui datent de 100 millions d’années ont la même apparence que les conifères contemporains.
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Surprise chez les bruants
Que se passera-t-il ce printemps lorsque des oiseaux découvriront que la forêt où ils nichaient l’an dernier a été coupée pendant qu’ils séjournaient dans le sud? Contrairement à ce qu’en disent les bonzes de l’écologie animale, même des oiseaux appartenant à une espèce dite généraliste peuvent être perturbés, si l’on en croit une étude publiée dans Canadian Journal of Zoology.
Patrick Rousseau, André Desrochers et Adam Hadley, du Centre d’étude de la forêt, ont mesuré la dispersion de 96 bruants à gorge blanche, une espèce généraliste, après des coupes forestières hivernales dans leur habitat à la forêt Montmorency, la forêt expérimentale de l’Université. Au retour printanier des oiseaux, les chercheurs ont mesuré la distance qui séparait leur ancien et leur nouveau territoire.
Résultat? Les mâles dont les territoires ont été touchés par les coupes se sont déplacés deux fois plus loin que ceux dont le territoire est demeuré intact. Et les territoires qu’ils avaient abandonnés ont été repris par d’autres bruants à gorge blanche, signe que l’habitat était encore propice à l’espèce. Selon les chercheurs, ces résultats suggèrent que chaque bruant exprime une préférence pour certains types d’habitats parmi tous ceux utilisés par l’espèce. «Une espèce généraliste peut être composée d’individus spécialistes», résume André Desrochers.
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