Québec, ville compétitive
Au cours des trois dernières décennies, l’agglomération a connu une forte croissance économique.
Par Yvon Larose
Pourquoi la croissance économique de Québec est-elle aujourd’hui parmi les plus fortes au pays? «Depuis les années 1980, l’économie de Québec et de sa région immédiate a connu un virage significatif vers une plus grande diversification, explique Mario Carrier, professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional (ÉSAD). La base traditionnelle que constituaient la fonction publique, le tourisme et les assurances s’est vue consolidée et diversifiée par l’implantation d’entreprises manufacturières classiques et d’entreprises de moyenne ou de haute technologie. Le virage a bien réussi, mais cette croissance a eu des conséquences sur les plans social et environnemental.»
Avec son collègue Marius Thériault, de l’ÉSAD également, Mario Carrier a réalisé une synthèse de la documentation couvrant trois décennies d’évolution économique dans l’agglomération de Québec. Les résultats ont paru récemment dans un chapitre de l’ouvrage Transforming Distressed Global Communities.
Les deux chercheurs ont particulièrement étudié la période1996-2011 alors que le taux d’emploi de Québec et sa région a crû de 6,7%. Selon Mario Carrier, cette performance s’explique notamment par une meilleure intégration de l’économie de la région de Québec avec celle de sa voisine Chaudière-Appalaches, qui repose historiquement sur un secteur manufacturier fort. «L’économie régionale est devenue de plus en plus diversifiée, donc de plus en plus solide », note-t-il. Par contre, la croissance démographique n’a pas suivi le rythme et la population locale ne suffit pas à pourvoir les postes offerts.
Autre conséquence: l’étalement urbain. Les entreprises de l’économie du savoir ont eu tendance à s’établir dans les secteurs centraux, où se trouvent déjà les immeubles du gouvernement québécois. Cette situation a fini par exercer une pression sur le marché immobilier, rendant difficile l’accès à la propriété pour certains travailleurs et entraînant un exode vers la banlieue lointaine. Un tel étalement a des répercussions sur l’environnement, souligne Mario Carrier. C’est pourquoi les autorités le combattent par des politiques publiques axées sur le retour aux quartiers centraux et sur le transport collectif. «Il faut poursuivre la densification et augmenter les incitatifs à habiter les quartiers centraux», estime-t-il.
Haut de page
Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.
commentez ce billet