Adieu facteur vent, salut UTCI?
Un nouvel indice de confort thermique promet de donner l’heure juste sur le temps qu’il fait.
Par Jean Hamann
Après l’humidex et le refroidissement éolien, les bulletins météo nous gratifieront-ils bientôt de l’UTCI, un nouvel indice de confort thermique? La chose est pensable parce que cet indice passe-partout traduirait mieux la température ressentie quand nous mettons le nez dehors. C’est ce que suggère une étude publiée dans l’International Journal of Biometeorology par Simon Provençal, Richard Leduc et Nathalie Barrette, du Département de géographie, et un collègue du gouvernement québécois.
Nous savons intuitivement que le thermomètre ne dit pas tout. Une journée où le mercure atteint 25°C paraîtra écrasante dans une mer d’asphalte ou dans l’humidité de juin, alors qu’elle sera agréable à l’ombre ou en septembre lorsque l’air est sec. Même chose en hiver où un tolérable -10°C deviendra mordant si un violent nordet l’accompagne. «C’est pour tenir compte de ces perceptions que des indices de confort thermique ont été conçus, explique le doctorant Simon Provençal. Il en existe plus d’une centaine, mais aucun n’intègre l’ensemble des paramètres climatiques en jeu dans les échanges de chaleur.» C’est entre autres le cas des facteurs de refroidissement éolien, en hiver, et humidex, en été, avant tout retenus parce que simples à calculer.
Bon partout, vraiment?
En 2009, des experts ont proposé mieux, avec l’indice universel du climat thermique (UTCI). En théorie, cet indice fonctionne pour toutes les gammes de température, dans tous les climats et en toute saison. Même dans la région de Québec, caractérisée par de fortes variations saisonnières? Pour le savoir, l’équipe de Nathalie Barrette a utilisé des données enregistrées en 2013 et en 2014 à l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec, dans l’arrondissement Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge et dans le quartier Saint-Sauveur. Les chercheurs ont ensuite calculé l’UTCI et l’ont comparé à l’humidex, au facteur de refroidissement éolien et à l’indice de température physiologique équivalent.
Les résultats? En raison de sa plus grande sensibilité au vent et du fait qu’il intègre la température radiante moyenne –un élément clé du confort thermique–, l’UTCI est plus englobant et plus polyvalent que les autres indices. Il permet notamment de mieux déterminer les conditions de stress thermique, surtout en hiver. «Adopter l’UTCI constituerait une amélioration par rapport aux indices actuels», résume Simon Provençal.
Les analyses montrent cependant que les valeurs d’UTCI calculées à partir des données provenant de l’aéroport traduisent imparfaitement ce qui se passe au centre-ville. «Il y a des différences appréciables dans le nombre d’heures de stress de chaleur entre les deux sites, signale l’étudiant-chercheur. Avec un réseau de stations incluant le centre-ville, on pourrait assurer une meilleure surveillance, ce qui serait particulièrement utile pendant les vagues de chaleur.»
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