Profil d’une diplômée: Nathalie Pratte
En prêtant son expertise à plusieurs conseils d'administration, la femme d'affaires peut laisser libre cours à son éclectisme
Par Serge Beaucher
Comment arrive-t-on à nourrir simultanément trois passions pour des domaines aussi disparates que l’environnement, les arts et les finances? En faisant partie de conseils d’administration qui touchent ces trois domaines. Mais encore faut-il avoir les compétences nécessaires… Là-dessus, pas de problème pour Nathalie Pratte (Génie forestier 1981). Depuis la fin de son baccalauréat, cette diplômée de l’Université Laval a tendu bien des cordes à son arc.
En plus d’avoir occupé divers emplois comme consultante, analyste financière et planificatrice, avant de cofonder le groupe-conseil Envirostratégies voilà une quinzaine d’années, Mme Pratte s’est graduellement bardée d’une série de diplômes nécessaires à son éclectisme: maîtrise en administration des affaires (MBA), certificat en droit des affaires, maîtrise en sciences de l’environnement et, plus récemment, certification en gouvernance de sociétés auprès du Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval.
Au tournant des années 2000, les affaires allaient très bien avec Envirostratégies, dont la présidente avait même racheté les parts de son associé. Mais deux enfants arrivés en l’espace de trois ans ont incité la quadragénaire d’alors à ralentir ses activités professionnelles. Un peu par les hasards de la vie, un peu parce qu’elle y voyait la possibilité d’aménager son horaire avec souplesse, Mme Pratte s’est alors impliquée graduellement dans différents conseils d’administration, à titre bénévole dans la plupart des cas.
Et ça lui a plu: «Vraiment beaucoup et dès le départ!». Au point où les cinq conseils d’administration dont elle est membre aujourd’hui occupent la plus grosse partie de son temps de travail. Il y a cependant une limite au nombre de C. A. qu’on peut cumuler. «Pour ma part, comme je pratique toujours la conciliation travail-famille, j’essaie de m’en tenir à 35 ou 40 heures d’activités professionnelles par semaine et j’inclus le travail d’administratrice dans ce calcul.»
Le coup de foudre
Son premier poste dans un conseil d’administration, celui où elle s’est fait la main si l’on peut dire, a été avec Radio-Saguenay, une entreprise privée dans laquelle sa famille –le Groupe Pratte– avait investi. Puis une filiale de Power Corporation pour laquelle elle avait travaillé comme analyste financière –aujourd’hui Entreprises Victoria Square– l’a invitée comme administratrice. C’est là que s’est produit le coup de foudre. «J’ai tout de suite trouvé le travail fascinant. Établir la stratégie d’une entreprise de concert avec l’équipe de direction, se projeter dans l’avenir pour voir les occasions d’affaires, analyser les risques financiers, connaître la situation économique et même géopolitique qui va influencer le cours des choses, tout cela est extraordinaire comme expérience!»
Et l’expérience s’est révélée tout aussi intéressante avec le Musée d’art contemporain de Montréal, qui a également invité Mme Pratte à son C. A. pour ses compétences financières. On lui a d’ailleurs immédiatement demandé d’être trésorière et de prendre la présidence du comité de vérification, ce qu’elle fait pour un deuxième mandat, en plus de siéger au comité de gouvernance. «J’étais déjà passionnée par l’art contemporain, mais sans m’y connaître beaucoup, avoue-t-elle. En m’impliquant au Musée, j’ai découvert qu’il y a au Québec des créateurs extraordinaires. C’est toute ma fibre émotive et intuitive qui a été activée.»
La trésorière du Musée d’art contemporain n’est pas encore une grande collectionneuse. Elle a toutefois commencé à acheter des œuvres qui la font vibrer, comme cette majestueuse photographie qui orne un mur de son bureau, dans le Vieux-Montréal. Intitulée Not sure where I’m going, cette œuvre de l’artiste néo-canadien Joshua Jensen-Nagle montre un ours blanc sur un fond sombre. «Il est un peu triste, il a l’air perdu et fragile dans son environnement menacé malgré sa grande force: cette image vient chercher mon côté environnemental», commente Nathalie Pratte.
C’est ce penchant pour l’environnement et ses connaissances dans le domaine, en plus de ses compétences financières encore une fois, qui ont procuré à l’ingénieure forestière un siège au C. A. de Conservation de la nature Canada. Cette ONG, qu’elle juge importante, utile et efficace, se consacre à la protection de territoires écosensibles, entre autres par la constitution de fiducies foncières. Vice-présidente du comité consultatif du Québec, Nathalie Pratte est aussi membre du conseil d’administration national et, depuis peu, du comité exécutif national de l’organisme.
«À trois ans, j’allais à la pêche sur la Côte-Nord avec mon père et, à l’adolescence, je voulais sauver la nature», raconte-t-elle pour expliquer son parti pris environnemental et son choix, à l’origine, pour des études en génie forestier. Un choix bien loin de la profession de son père (avocat) et des études en art et en philosophie de sa mère, France Gagnon-Pratte, ancienne présidente du Conseil des monuments et sites du Québec et créatrice, en 1997, de la Fondation québécoise du patrimoine. Il faut croire que la fille n’était pas non plus étrangère aux champs d’intérêt de la mère, car elle est aujourd’hui administratrice et trésorière de cette fondation.
Des montagnes de documents
Quatre conseils d’administration, cela ne signifie pas nécessairement quatre boulots très différents. «Les domaines diffèrent, explique Mme Pratte, mais le travail se ressemble d’un conseil à l’autre.» Il s’agit d’abord de bien se préparer pour chaque assemblée en prenant connaissance d’une montagne de documents et en se faisant une tête sur chacun des dossiers. Lors de la réunion, les discussions ont lieu de la façon la plus ouverte possible et chaque membre du conseil est appelé à fournir son point de vue à partir de ses compétences et de son expérience, librement et en toute indépendance d’esprit.
Bien entendu, quand on siège aussi à un comité, et à plus forte raison lorsqu’on le préside, les heures de travail et les réunions se multiplient. Comme trésorière, on est en plus responsable de la gestion financière globale de l’entreprise, incluant la révision des budgets et la production d’une information financière fiable.
Est-ce difficile pour une femme de faire valoir ses idées au sein d’un conseil d’administration majoritairement composé d’hommes? Là-dessus, Mme Pratte apporte des nuances: «Dans les conseils dont je fais partie, c’est presque la parité hommes-femmes. En fait, il y a de plus en plus de femmes administratrices, du moins dans les sociétés d’État et dans les sociétés privées (non cotées en bourse) et il y en a de plus en plus à la direction des entreprises.» Tout cela parce qu’il y a plus que jamais des femmes compétentes, estime-t-elle. «La situation a beaucoup évolué au cours des dernières années, mais il ne faut pas cesser pour autant de soutenir la participation des femmes.»
L’accroissement du nombre d’administratrices se reflète d’ailleurs dans les inscriptions aux sessions du Collège des administrateurs de sociétés, dont Nathalie Pratte a reçu une certification après avoir suivi la formation, de 2006 à 2008. «J’allais là à la recommandation du Musée d’art contemporain pour mettre mes connaissances à jour », raconte-t-elle. Non seulement y a-t-elle rafraîchi son bagage, entre autres sur les aspects juridiques, mais elle admet avoir acquis plusieurs connaissances de base. Notamment sur les obligations et responsabilités des administrateurs qui prennent de plus en plus d’importance, comme l’ensemble de la gouvernance des entreprises d’ailleurs. «Mais cela ne doit pas nous faire peur; quand on accepte de participer à un conseil d’administration, on accepte les responsabilités qui viennent avec le poste.»
Et elle ne voudrait renoncer aux responsabilités d’aucun conseil où elle siège présentement: «Franchement, je n’en laisserais pas un, parce que chacun correspond à l’une de mes passions.» Même le cinquième C. A. dont elle est fait partie, à la fois comme administratrice et membre du comité des finances. «C’est le conseil de l’école Buissonnière, l’établissement primaire que fréquentent mes deux garçons», précise-t-elle fièrement.
Pas de projet de retraite, alors? «Pas comme administratrice, en tout cas. Dans ma famille, la retraite, ça n’existe pas. Ma mère a 81 ans et elle est toujours membre de conseils d’administration. Moi, je suis encore une toute jeune administratrice.»
***
À L’ÉCOLE DE LA GOUVERNANCE DES SOCIÉTÉS
Depuis 2005, les membres de conseils d’administration de tout type de sociétés (y compris organismes et institutions) ont accès à une formation qui fait d’eux de meilleurs administrateurs, en plus de leur procurer une certification universitaire.
L’organisme qui offre cette formation est le Collège des administrateurs de sociétés (CAS), une création conjointe de la Caisse de dépôt et placement du Québec, de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, du ministère du Conseil exécutif du gouvernement du Québec et de l’Autorité des marchés financiers.
«En ces temps de grande turbulence dans la gouvernance des sociétés, caractérisée entre autres par un manque de confiance de la population envers les administrations, il était impératif de nous donner collectivement de meilleures pratiques », explique le président et chef de la direction du Collège, Yvan Richard, également conseiller au président de la Caisse de dépôt. «On formait beaucoup de monde au Québec, ajoute-t-il, les directeurs généraux, les directeurs financiers, les cadres supérieurs et intermédiaires… mais pas les administrateurs, qui sont pourtant les seuls responsables des sociétés devant la loi.»
Bâti sur le modèle de l’Institute of Directors (Grande-Bretagne) et jumelé au Directors College de l’Université McMaster (Hamilton), le CAS a donné des cours à plus de 700 administrateurs jusqu’à maintenant. Environ la moitié d’entre eux ont suivi les cinq modules de trois jours, ont réussi un examen et sont maintenant des «administrateurs certifiés» reconnus dans tout le Canada.
Pas moins de 120 formateurs donnent les cours: des professeurs de l’Université Laval pour environ le tiers, et des avocats, comptables et autres professionnels provenant de grands bureaux du Québec. «Cela donne un heureux mélange de théorie la plus à jour et de pratique la plus actuelle», souligne Yvan Richard.
Pour s’inscrire aux sessions du Collège, il faut déjà être administrateur, avoir une expérience pertinente et posséder une formation universitaire. Actuellement, les femmes comptent pour environ 40% des inscrits, une proportion qui n’a cessé d’augmenter depuis le début. La moyenne d’âge est d’un peu plus de 55 ans.
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En plus d’avoir occupé divers emplois comme consultante, analyste financière et planificatrice, avant de cofonder le groupe-conseil Envirostratégies voilà une quinzaine d’années, Mme Pratte s’est graduellement bardée d’une série de diplômes nécessaires à son éclectisme: maîtrise en administration des affaires (MBA), certificat en droit des affaires, maîtrise en sciences de l’environnement et, plus récemment, certification en gouvernance de sociétés auprès du Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval.
Au tournant des années 2000, les affaires allaient très bien avec Envirostratégies, dont la présidente avait même racheté les parts de son associé. Mais deux enfants arrivés en l’espace de trois ans ont incité la quadragénaire d’alors à ralentir ses activités professionnelles. Un peu par les hasards de la vie, un peu parce qu’elle y voyait la possibilité d’aménager son horaire avec souplesse, Mme Pratte s’est alors impliquée graduellement dans différents conseils d’administration, à titre bénévole dans la plupart des cas.
Et ça lui a plu: «Vraiment beaucoup et dès le départ!». Au point où les cinq conseils d’administration dont elle est membre aujourd’hui occupent la plus grosse partie de son temps de travail. Il y a cependant une limite au nombre de C. A. qu’on peut cumuler. «Pour ma part, comme je pratique toujours la conciliation travail-famille, j’essaie de m’en tenir à 35 ou 40 heures d’activités professionnelles par semaine et j’inclus le travail d’administratrice dans ce calcul.»
Le coup de foudre
Son premier poste dans un conseil d’administration, celui où elle s’est fait la main si l’on peut dire, a été avec Radio-Saguenay, une entreprise privée dans laquelle sa famille –le Groupe Pratte– avait investi. Puis une filiale de Power Corporation pour laquelle elle avait travaillé comme analyste financière –aujourd’hui Entreprises Victoria Square– l’a invitée comme administratrice. C’est là que s’est produit le coup de foudre. «J’ai tout de suite trouvé le travail fascinant. Établir la stratégie d’une entreprise de concert avec l’équipe de direction, se projeter dans l’avenir pour voir les occasions d’affaires, analyser les risques financiers, connaître la situation économique et même géopolitique qui va influencer le cours des choses, tout cela est extraordinaire comme expérience!»
Et l’expérience s’est révélée tout aussi intéressante avec le Musée d’art contemporain de Montréal, qui a également invité Mme Pratte à son C. A. pour ses compétences financières. On lui a d’ailleurs immédiatement demandé d’être trésorière et de prendre la présidence du comité de vérification, ce qu’elle fait pour un deuxième mandat, en plus de siéger au comité de gouvernance. «J’étais déjà passionnée par l’art contemporain, mais sans m’y connaître beaucoup, avoue-t-elle. En m’impliquant au Musée, j’ai découvert qu’il y a au Québec des créateurs extraordinaires. C’est toute ma fibre émotive et intuitive qui a été activée.»
La trésorière du Musée d’art contemporain n’est pas encore une grande collectionneuse. Elle a toutefois commencé à acheter des œuvres qui la font vibrer, comme cette majestueuse photographie qui orne un mur de son bureau, dans le Vieux-Montréal. Intitulée Not sure where I’m going, cette œuvre de l’artiste néo-canadien Joshua Jensen-Nagle montre un ours blanc sur un fond sombre. «Il est un peu triste, il a l’air perdu et fragile dans son environnement menacé malgré sa grande force: cette image vient chercher mon côté environnemental», commente Nathalie Pratte.
C’est ce penchant pour l’environnement et ses connaissances dans le domaine, en plus de ses compétences financières encore une fois, qui ont procuré à l’ingénieure forestière un siège au C. A. de Conservation de la nature Canada. Cette ONG, qu’elle juge importante, utile et efficace, se consacre à la protection de territoires écosensibles, entre autres par la constitution de fiducies foncières. Vice-présidente du comité consultatif du Québec, Nathalie Pratte est aussi membre du conseil d’administration national et, depuis peu, du comité exécutif national de l’organisme.
«À trois ans, j’allais à la pêche sur la Côte-Nord avec mon père et, à l’adolescence, je voulais sauver la nature», raconte-t-elle pour expliquer son parti pris environnemental et son choix, à l’origine, pour des études en génie forestier. Un choix bien loin de la profession de son père (avocat) et des études en art et en philosophie de sa mère, France Gagnon-Pratte, ancienne présidente du Conseil des monuments et sites du Québec et créatrice, en 1997, de la Fondation québécoise du patrimoine. Il faut croire que la fille n’était pas non plus étrangère aux champs d’intérêt de la mère, car elle est aujourd’hui administratrice et trésorière de cette fondation.
Des montagnes de documents
Quatre conseils d’administration, cela ne signifie pas nécessairement quatre boulots très différents. «Les domaines diffèrent, explique Mme Pratte, mais le travail se ressemble d’un conseil à l’autre.» Il s’agit d’abord de bien se préparer pour chaque assemblée en prenant connaissance d’une montagne de documents et en se faisant une tête sur chacun des dossiers. Lors de la réunion, les discussions ont lieu de la façon la plus ouverte possible et chaque membre du conseil est appelé à fournir son point de vue à partir de ses compétences et de son expérience, librement et en toute indépendance d’esprit.
Bien entendu, quand on siège aussi à un comité, et à plus forte raison lorsqu’on le préside, les heures de travail et les réunions se multiplient. Comme trésorière, on est en plus responsable de la gestion financière globale de l’entreprise, incluant la révision des budgets et la production d’une information financière fiable.
Est-ce difficile pour une femme de faire valoir ses idées au sein d’un conseil d’administration majoritairement composé d’hommes? Là-dessus, Mme Pratte apporte des nuances: «Dans les conseils dont je fais partie, c’est presque la parité hommes-femmes. En fait, il y a de plus en plus de femmes administratrices, du moins dans les sociétés d’État et dans les sociétés privées (non cotées en bourse) et il y en a de plus en plus à la direction des entreprises.» Tout cela parce qu’il y a plus que jamais des femmes compétentes, estime-t-elle. «La situation a beaucoup évolué au cours des dernières années, mais il ne faut pas cesser pour autant de soutenir la participation des femmes.»
L’accroissement du nombre d’administratrices se reflète d’ailleurs dans les inscriptions aux sessions du Collège des administrateurs de sociétés, dont Nathalie Pratte a reçu une certification après avoir suivi la formation, de 2006 à 2008. «J’allais là à la recommandation du Musée d’art contemporain pour mettre mes connaissances à jour », raconte-t-elle. Non seulement y a-t-elle rafraîchi son bagage, entre autres sur les aspects juridiques, mais elle admet avoir acquis plusieurs connaissances de base. Notamment sur les obligations et responsabilités des administrateurs qui prennent de plus en plus d’importance, comme l’ensemble de la gouvernance des entreprises d’ailleurs. «Mais cela ne doit pas nous faire peur; quand on accepte de participer à un conseil d’administration, on accepte les responsabilités qui viennent avec le poste.»
Et elle ne voudrait renoncer aux responsabilités d’aucun conseil où elle siège présentement: «Franchement, je n’en laisserais pas un, parce que chacun correspond à l’une de mes passions.» Même le cinquième C. A. dont elle est fait partie, à la fois comme administratrice et membre du comité des finances. «C’est le conseil de l’école Buissonnière, l’établissement primaire que fréquentent mes deux garçons», précise-t-elle fièrement.
Pas de projet de retraite, alors? «Pas comme administratrice, en tout cas. Dans ma famille, la retraite, ça n’existe pas. Ma mère a 81 ans et elle est toujours membre de conseils d’administration. Moi, je suis encore une toute jeune administratrice.»
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À L’ÉCOLE DE LA GOUVERNANCE DES SOCIÉTÉS
Depuis 2005, les membres de conseils d’administration de tout type de sociétés (y compris organismes et institutions) ont accès à une formation qui fait d’eux de meilleurs administrateurs, en plus de leur procurer une certification universitaire.
L’organisme qui offre cette formation est le Collège des administrateurs de sociétés (CAS), une création conjointe de la Caisse de dépôt et placement du Québec, de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, du ministère du Conseil exécutif du gouvernement du Québec et de l’Autorité des marchés financiers.
«En ces temps de grande turbulence dans la gouvernance des sociétés, caractérisée entre autres par un manque de confiance de la population envers les administrations, il était impératif de nous donner collectivement de meilleures pratiques », explique le président et chef de la direction du Collège, Yvan Richard, également conseiller au président de la Caisse de dépôt. «On formait beaucoup de monde au Québec, ajoute-t-il, les directeurs généraux, les directeurs financiers, les cadres supérieurs et intermédiaires… mais pas les administrateurs, qui sont pourtant les seuls responsables des sociétés devant la loi.»
Bâti sur le modèle de l’Institute of Directors (Grande-Bretagne) et jumelé au Directors College de l’Université McMaster (Hamilton), le CAS a donné des cours à plus de 700 administrateurs jusqu’à maintenant. Environ la moitié d’entre eux ont suivi les cinq modules de trois jours, ont réussi un examen et sont maintenant des «administrateurs certifiés» reconnus dans tout le Canada.
Pas moins de 120 formateurs donnent les cours: des professeurs de l’Université Laval pour environ le tiers, et des avocats, comptables et autres professionnels provenant de grands bureaux du Québec. «Cela donne un heureux mélange de théorie la plus à jour et de pratique la plus actuelle», souligne Yvan Richard.
Pour s’inscrire aux sessions du Collège, il faut déjà être administrateur, avoir une expérience pertinente et posséder une formation universitaire. Actuellement, les femmes comptent pour environ 40% des inscrits, une proportion qui n’a cessé d’augmenter depuis le début. La moyenne d’âge est d’un peu plus de 55 ans.
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