La nutrition au menu
Publié le 25 janvier 2018 | Par Simone Lemieux
Tenter ou pas de perdre du poids
En ce début d’année, alors que la saison des résolutions bat son plein, il est assez facile de prédire que les Québécois seront encore nombreux à se promettre de perdre du poids. On peut penser que, puisque le taux d’obésité est à la hausse chez les adultes, le nombre de personnes qui tentent de perdre du poids annuellement devrait lui aussi augmenter. Est-ce vraiment le cas?
Les Québécois et la perte de poids
Les plus récentes données à ce sujet nous proviennent de l’Enquête québécoise sur la santé de la population, 2014-20151. Dans le cadre de cette enquête, on a demandé à des Québécois de 15 ans et plus s’ils avaient entrepris une action concernant leur poids au cours de la dernière année. Les données obtenues indiquent que 25% des femmes et 17% des hommes avaient essayé de perdre de poids. Sans grande surprise, une proportion plus élevée de personnes souffrant d’embonpoint ou d’obésité ont tenté de maigrir, soit 34% (41% chez les femmes et 26% chez les hommes).
Puisqu’une étude similaire avait été menée en 2008, il est possible de tracer quelques tendances temporelles entre ces données. Il y a 10 ans, c’était 22% des femmes et 15% des hommes qui avaient rapporté une tentative de perte de poids au cours de l’année précédant le moment de l’enquête. Ainsi, autant chez les hommes que chez les femmes, on constate une légère augmentation du nombre de Québécois qui essaient de maigrir.
Perte d’engouement aux États-Unis?
En matière d’obésité, on se compare souvent aux États-Unis, plus souvent qu’autrement afin de se consoler! Il peut donc être pertinent d’aller voir ce qui se passe chez eux en termes d’efforts de perte de poids.
Ainsi, la chercheuse Kassandra Snook et ses collègues de la Georgia Southern University publiaient en mars 2017 un article2 sur les tendances en matière de tentatives de perte de poids à l’aide des données de l’enquête National Health and Nutrition Evaluation Survey. Comme pour l’enquête québécoise, les participants devaient indiquer s’ils avaient tenté de perdre du poids au cours de la dernière année. Les données colligées entre 2009 et 2014 ont été comparées à celles qui avaient été obtenues entre 1999 et 2004 ainsi qu’entre 1988 et 1994. Il est important de noter que cette étude ciblait les adultes âgés de 20 à 59 ans souffrant de surplus de poids ou d’obésité.
Les auteurs soulignent que, pour l’ensemble de la population à l’étude durant ces 20 années, on constate une diminution dans la proportion d’individus ayant rapporté une tentative de perte de poids. Alors que 56% avaient tenté le coup entre 1988 et 1994, ce taux avait chuté à 49% entre 2009 et 2014. Il est cependant pertinent de préciser que les valeurs des périodes 1999-2004 et 2009-2014 étaient assez similaires (47% et 49%).
Comparaisons entre les États-Unis et le Québec
Il faut faire preuve de prudence en comparant les valeurs obtenues aux États-Unis à celles du Québec en raison de différences méthodologiques entre les 2 études. Par exemple, le fait que la population québécoise étudiée était âgée de 15 ans et plus et que celle des États-Unis comprenait des 20 à 59 ans pourrait contribuer à expliquer pourquoi les Québécois avec un surplus de poids ou de l’obésité ont moins tenté de maigrir (34%) que leurs voisins du Sud (49%). La raison pour laquelle j’émets cette hypothèse, c’est que les données québécoises nous permettent de constater que les personnes de 65 ans et plus sont beaucoup moins nombreuses à avoir tenté de perdre du poids que les plus jeunes. Ainsi, le fait que des personnes plus âgées fassent partie de l’échantillon du Québec, alors que ce n’est pas le cas aux États-Unis, pourrait tirer la valeur vers le bas pour les Québécois.
Pour ce qui est de la tendance temporelle, l’absence de données québécoises couvrant les années 1990 nous empêche de vérifier si une diminution des tentatives de maigrir est observable chez nous comme c’est le cas aux États-Unis. Par contre, la très légère augmentation entre 2008 et 2014 ressemble à ce qu’on observe là-bas entre les périodes 1999-2004 et 2009-2014.
Tenter de perdre du poids: baromètre d’une meilleure santé?
Les résultats de l’étude réalisée aux États-Unis ont été repris dans les médias. L’information selon laquelle les personnes ayant un problème de poids tenteraient moins de maigrir qu’auparavant a été présentée comme une très mauvaise nouvelle pour la santé de la population.
Je ne suis pas surprise de cette réaction. Pour bien des gens, le fait que les gens obèses n’essaient pas de perdre du poids est tout à fait incompréhensible, à la limite irresponsable. L’obésité étant associée à un risque accru de problèmes de santé, il faut tout faire pour maigrir!
Même si ça peut paraître bien simple sur papier, perdre du poids et le maintenir n’est pas facile, pour différentes raisons, et peu sont ceux qui réussissent. Quand une personne a tenté maintes et maintes fois de perdre du poids sans succès, et en a parfois repris plus qu’elle n’en a perdu, on peut comprendre que l’envie de retourner dans ces montagnes russes soit moins grande.
Par ailleurs, ce qu’on oublie aussi très souvent, c’est que la perte de poids n’est pas la seule voie vers la santé. J’en ai souvent parlé dans ce blogue et je le redis ici: on peut faire des gains de santé remarquables même si on ne perd pas une once, par exemple en mangeant mieux et en bougeant davantage. Ainsi, ce n’est pas parce que des personnes ayant un problème de poids ne tentent pas de maigrir qu’elles ne prennent pas des mesures pour améliorer leur santé.
Devant ces différents constats, j’abonde dans le même sens que le chercheur américain Kelly D. Brownell, une sommité dans le domaine de la recherche en obésité, à qui on a demandé de commenter les résultats de l’étude de Kassandra Snook. Pour lui, l’objectif ne devrait pas être d’augmenter le nombre de personnes qui tentent de perdre du poids, mais plutôt de faire de la prévention du gain de poids une priorité.
Sur ce, je vous souhaite de la santé pour 2018 et, souvenez-vous, ce n’est pas qu’une question de poids!
1 Camirand H, Traoré I, Baulne J (2016). L’Enquête québécoise sur la santé de la population, 2014-2015: pour en savoir plus sur la santé des Québécois, Québec, Institut de la statistique du Québec, 208 p. ↩
2 Snook KR, Hansen AR, Duke CH, Finch KC, Hackney AA, Zhang J. «Change in Percentages of Adults With Overweight or Obesity Trying to Lose Weight», 1988-2014.
JAMA 2017; 317: 971-973. ↩
Publié le 1 février 2018 | Par François Castaigne
http://www.infocalories.fr/news/combien-de-calories.php
Vous verrez, c'est très instructif. Ensuite, vous pouvez modifier votre mode vie et vous fixer des objectifs. Pour maigrir, il faut être plus actif et moins manger. Dépenser 200 calories par jour en plus c'est facile. Au bout de 45 jours, on a perdu un kilo. Avec un peu d'entraînement, on peut en dépenser 400 et donc perdre 2 kg en 45 jours, ce qui fait 8 kg par an ou près de 18 livres par an. Pour perdre un kilo, il faut dépenser 9000 calories ou avoir un déficit de 9000 cal (manger moins et être plus actif).
Publié le 29 janvier 2018 | Par Simone Lemieux
Publié le 28 janvier 2018 | Par Renaud Alain
Pour évaluer le rendement, on doit lire le livre et appliquer l'ensemble de l'approche de Fung. Si on parle de calories en évaluant la «diète», on n'a tout simplement pas lu le livre.
Publié le 26 janvier 2018 | Par Marie-Josée
Publié le 25 janvier 2018 | Par Nathalie
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