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Sans diète, comment maigrir?

Après la diffusion de mon dernier billet, en lien avec la Journée internationale sans diète, certaines personnes de mon entourage m’ont posé la question suivante: «Si les diètes populaires ne sont pas recommandées, quoi faire alors pour perdre du poids?». Bien que je ne souhaite pas donner de recettes pour la perte de poids –d’une part parce que je tiens mes promesses (voir mon billet du 9 avril) et d’autre part parce qu’à mon sens de telles recettes n’existent tout simplement pas–, cette question mérite tout de même une réponse.

Chaque personne a son histoire
Les raisons pour lesquelles un surplus de poids se développe ne sont pas les mêmes pour tous. Ainsi, les solutions pour «s’attaquer» au surplus de poids doivent nécessairement tenir compte des causes du gain de poids propres à chacun. Cette analyse de la situation doit se faire en profondeur, idéalement avec un professionnel de la santé qualifié, notamment en nutrition.

Une telle analyse pourrait permettre, par exemple, d’identifier que la consommation fréquente de repas au restaurant est en cause dans le problème de surplus de poids d’une personne. Dans un tel cas, il s’avèrerait alors judicieux de trouver des stratégies pour diminuer la fréquence des visites au restaurant ou pour favoriser des choix alimentaires différents dans ces lieux de consommation. Or, de telles recommandations seraient totalement futiles pour une personne souffrant d’obésité qui ne mange pratiquement jamais au restaurant. Vous comprendrez qu’il devient alors impossible et inutile de proposer un mode d’emploi universel (ou une recette standardisée) pour la perte de poids.

Tout est dans la manière…
Dans une démarche nutritionnelle visant la perte de poids, il y a bien sûr des habitudes alimentaires à changer, mais il y a aussi la manière de les changer… Cet aspect m’apparaît bien souvent sous-estimé autant dans les médias populaires que dans les articles scientifiques, où l’on met davantage l’accent sur le «quoi faire» que sur le «comment faire». Rien ne sert de jouer à l’autruche: modifier ses habitudes alimentaires pour perdre du poids, c’est un engagement à long terme. L’idée parfois véhiculée que des changements seulement temporaires sont suffisants est erronée. Si on s’engage à long terme, mieux vaut donc tenter de rendre le «mariage» agréable! On peut facilement concevoir que de s’astreindre à des changements extrêmes qui nous privent de plaisir, nous frustrent et nous affament, donne assurément le goût de «divorcer» et de revenir à nos habitudes initiales. Au contraire, en visant des changements graduels qui sont plutôt agréables et qui nous apportent une plus-value, au-delà du résultat attendu sur le poids, les chances de succès seront assurément meilleures. Si par exemple les modifications à notre alimentation nous amènent à découvrir et à apprécier de nouvelles saveurs, à améliorer notre vitalité et à retrouver le goût de cuisiner, on peut prédire que le maintien à long terme des changements sera facilité.

Autrement dit, lorsque les changements alimentaires pour perdre du poids ne sont pas perçus comme un sacrifice, mais qu’ils deviennent plutôt avec le temps un mode de vie avec lequel on se sent bien, les chances de succès seront à la hausse. Oui, je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire! C’est pourquoi il faut se donner du temps pour apprivoiser les changements. La patience est de mise puisque si le gain de poids s’est fait sur une longue période, il est tout à fait normal que la perte de poids réclame elle aussi le droit de prendre son temps en chemin.

Perdre du poids n’est pas la seule façon de traiter l’obésité
Enfin, malgré une approche individualisée, autant dans les cibles que dans la manière, il se peut que la démarche de perte de poids soit tout de même infructueuse. Il ne faut jamais sous-estimer la résistance de notre corps face à l’amaigrissement!

On sait par ailleurs que les personnes souffrant d’obésité peuvent améliorer leur état de santé sans forcément passer par le chemin de la perte de poids. À ce sujet, les études démontrent qu’une pratique accrue d’activités physiques et une alimentation plus équilibrée améliorent l’état de santé et la qualité de vie même si l’aiguille du pèse-personne ne bronche pas d’un cil.

Bien que les personnes souhaitant avant tout optimiser leur profil de santé pourront voir en cette option une alternative intéressante, je suis consciente que ce «discours santé» ne fera pas le poids auprès de celles qui souhaitent maigrir surtout pour des raisons d’apparence. Ceci est un tout autre débat et nous y reviendrons!

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  1. Publié le 28 mai 2013 | Par Simone Lemieux

    Le lien entre la consommation d’alcool et le tour de taille n’est pas aussi simple que ce que pourrait le laisser croire l’expression québécoise bien connue «bedaine de bière». Des études récentes suggèrent que le fait de consommer de l’alcool ne favorise pas une accumulation de graisse spécifiquement au niveau du ventre. Ce sont plutôt des facteurs comme les gènes, les hormones et le stress qui «décident» de l’endroit où la graisse ira se loger. Ce qui semble par contre plus clair, c’est que la consommation d’alcool peut favoriser la prise de poids. En effet, bien qu’elles contiennent des calories, les boissons alcooliques ne nous rassasient pas beaucoup et stimulent également l’appétit. Ainsi, la diminution de la consommation d’alcool peut être une stratégie efficace pour réduire l’apport en calories dans le contexte d’une démarche de perte de poids. Par contre, rien n’assure que la perte de graisse qui peut s’ensuivre s’effectuera au niveau du ventre. Ceci dépend plutôt des facteurs génétiques, hormonaux, de l’âge, etc.
    Sans vouloir brouiller les cartes, je tiens tout de même à rappeler que la consommation modérée d’alcool (maximum d’une consommation par jour pour les femmes et de deux pour les hommes) a certains effets bénéfiques sur la santé et a notamment été associée à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire.
  2. Publié le 28 mai 2013 | Par Andrée

    Bonjour

    Je suis d'avis qu'il est ardu de suivre un régime alimentaire et que les chances de réussite sont bien minces. Cela est d'autant plus vrai pour des personnes qui se nourrissent très bien, dans le sens nutritionniste du terme, bien sûr!

    Toutefois, j'aimerais faire le lien entre la consommation quotidienne d'un verre de vin (250 ml) avec le surplus de poids abdominal. Nos habitudes de vie ont bien changé depuis les dernières trente années en matière de consommation d'alcool. Comme je ne suis pas une adepte d'exercices physiques qui sollicitent le cardio et/ou les abdominaux, je me demande si on peut atteindre un tour de taille aminci simplement en éliminant son petit verre de vin.

    Dans l'affirmative, j'aimerais évidemment réfléchir à la question avec des arguments convaincants qui m'inciteront à passer à l'action.

    Merci à l'avance d'aborder ce sujet et ...

    À votre santé!

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