La nutrition au menu
Publié le 6 mai 2013 | Par Simone Lemieux
À bas les diètes!
Peut-être avez-vous entendu parler de la Journée internationale sans diète qui a lieu le 6 mai chaque année? On doit la naissance de cette journée à une Britannique, Mme Mary Evans Young, qui a souhaité, à sa façon, dénoncer l’inefficacité des régimes et les risques associés à l’obsession de la minceur.
Quelques faits
Tout d’abord, on sait que le mot diète est un nom féminin et l’expérience démontre qu’il fait également référence à une réalité très féminine. Malgré le fait que plus de femmes que d’hommes se trouvent dans la catégorie de poids normal au Canada (45% des femmes et 31% des hommes), les études démontrent que les femmes sont davantage préoccupées par leur poids que les hommes et sont aussi plus friandes des diètes.
Mais pourquoi est-ce un problème de faire des diètes? N’est-il pas une bonne idée de viser la minceur lorsqu’on considère tous les risques pour la santé associés à l’obésité?
L’inefficacité des diètes
Le principal problème des diètes, c’est qu’elles ne sont pas efficaces. Peu importe que la diète soit très farfelue ou assez conservatrice, le taux de succès, tel que défini par le maintien du poids perdu à long terme sans le reprendre, est très faible. Le succès d‘une diète est malheureusement considéré comme l’exception qui confirme la règle. Cela s’explique entre autres par le fait que la résistance à la perte de poids est féroce. Cette résistance se dresse telle une armée de soldats entraînée à nous faire rebrousser chemin dans nos tentatives de nous libérer de nos kilogrammes de tissu adipeux.
Les soldats ont plus d’une corde à leur arc! Ils nous lancent par la tête des tentations d’aliments défendus, nous aspergent de gaz orexigènes (c.-à-d. qui stimulent l’appétit), ralentissent notre métabolisme pour que notre faible consommation calorique suffise à garder le poids stable… Et plus la diète est drastique, plus les soldats sont zélés!! Nos lointains ancêtres ayant souffert de famines à répétition verraient certainement la chose d’un bon œil: le corps ne se laisse pas facilement mourir de faim! Mais en 2013, pour toutes les personnes qui souhaitent ardemment perdre du poids, il est difficile d’accueillir cette nouvelle avec gratitude.
Les risques associés aux diètes
Puisque le but des diètes est de perdre du poids, celles-ci doivent favoriser une réduction de la consommation de calories. Ce faisant, la consommation d’aliments est réduite et il devient beaucoup plus complexe de répondre aux besoins en différents nutriments (vitamines, minéraux, gras essentiels, etc.). Plus la diète est extrême, plus le risque de manquer de nutriments essentiels à la santé est grand. Il s’avère en effet pratiquement impossible de répondre à nos besoins nutritionnels avec les diètes très faibles en calories qui ne procurent qu’un maigre 500 à 800 calories par jour. Des problèmes de santé, par exemple l’anémie, peuvent s’ensuivre.
Le fait de se priver de certains aliments peut également bousiller notre relation à la nourriture et amener une obsession pour des aliments défendus par la diète qui peut aller jusqu’à des épisodes d’hyperphagie, qui ne sont bien entendu pas compatibles avec les efforts de perte de poids. Finalement, certains produits amaigrissants vendus sur le marché sont carrément dangereux. Une mise en garde à ce sujet a d’ailleurs été publiée sur le site Internet de Santé Canada.
Marchands de rêve
Il est facile de faire sa place au soleil dans le marché de l’amaigrissement. Le désir de perdre du poids est omniprésent, la minceur est survalorisée, la demande pour des diètes miracles est donc immense. Il est quand même très préoccupant de constater qu’une industrie offrant des produits inefficaces fasse autant d’argent. C’est comme si vous réussissiez à faire fortune avec une nouvelle ligne de bottes de pluie qui prennent l’eau!
Chaque année, le 6 mai sert à remettre les pendules à l’heure concernant l’inefficacité des diètes. Cette journée vise également à transmettre le message qu’il est aberrant et triste de «mettre sa vie sur pause» tant et aussi longtemps qu’on n’est pas satisfait de son poids corporel. Je termine avec une citation de circonstance de Joe Lewis: «Je me suis mis au régime: en quatorze jours, j’ai perdu deux semaines»!
Pour en savoir plus sur l’édition 2013 de la Journée internationale sans diète, vous pouvez consulter le site d’ÉquiLibre.
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