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Photo de Simone Lemieux

La rentrée des futurs nutritionnistes

J’aime beaucoup l’énergie de la rentrée scolaire et les initiations qui la rendent joyeuse. Cette année, ce sont des étudiants déguisés en bonbons qui ont fait leur entrée dans le programme de baccalauréat en nutrition. L’enthousiasme de ces jeunes recrues à l’idée de devenir nutritionnistes est extrêmement stimulant même si, au début de leur parcours, elles ne savent pas toujours exactement à quoi correspond vraiment la profession de nutritionniste et en connaissent encore moins les origines!

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Petit retour en arrière
Le programme de baccalauréat en nutrition n’a pas toujours porté ce nom et je l’ai appris à mes dépens. Alors que j’en étais à ma première session au baccalauréat, ma grand-mère m’a demandé: «Et puis Simone, comment ça se passe ton cours en sciences domestiques»? Mon cours en quoi? Je n’en croyais pas mes oreilles! J’avais choisi de poursuivre mes études universitaires dans un domaine scientifique moderne pour lequel j’entrevoyais plein de défis, vraiment rien à voir avec des sciences domestiques! La vérité, c’est que ma grand-mère savait parfaitement de quoi elle parlait puisque sa fille (ma tante) était diététiste, et avait effectivement étudié à l’École des sciences domestiques de l’Université Laval, qui logeait alors à l’adresse actuelle de la Vieille Maison du spaghetti sur la Grande Allée (une certaine suite dans les idées, n’est-ce pas?). Pourquoi avait-on décidé de nommer ce programme de formation «sciences domestiques»? Ça demeure encore un mystère pour moi surtout qu’à la même époque, on pouvait devenir diététiste à Montréal en étudiant à l’Institut de diététique et de nutrition.

Diététiste ou nutritionniste?
Après l’obtention de mon diplôme, c’est le titre de diététiste qui m’attendait. Ce n’est qu’en 1994 que le titre de nutritionniste a été reconnu par l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ). Comme plusieurs de mes collègues, j’ai rapidement adopté ce titre professionnel que je trouvais plus englobant et moins centré sur le mot «diète». Seuls les membres de l’OPDQ peuvent porter les titres réservés de diététiste, de nutritionniste ou de diététicienne (plus vraiment utilisé, mais toujours réservé). Comme vous le savez, certaines personnes vendent leurs services professionnels en jouant la carte de l’expertise dans le domaine de la nutrition sans pour autant avoir effectué la formation requise. Ces personnes utilisent donc d’autres titres d’emploi non réservés tels que conseiller, expert, spécialiste, coach en nutrition, et j’en passe… On doit se méfier des imitations!

Champs de pratique
Plusieurs personnes pensent encore que les nutritionnistes concentrent leurs activités autour d’une tâche bien précise: dresser des listes d’aliments défendus. Notre communauté de nutritionnistes doit travailler fort pour se défaire de cette image et nos étudiants en sont bien conscients. C’est peut-être d’ailleurs un peu pour contrer cette tendance que le comité responsable de l’initiation, composé majoritairement des «vieux» de 2e année, a exigé de nos initiés qu’ils se déguisent en bonbons cette année et en patates frites l’année dernière! En fait, les activités professionnelles des nutritionnistes sont vastes et coordonnées autour d’un objectif central visant à intervenir en matière de nutrition pour répondre aux besoins des individus et des groupes, dans une perspective de promotion de la santé.

Une profession en progression
On croit souvent que les nutritionnistes œuvrent presque exclusivement en milieu clinique. Traditionnellement, on considérait trois champs de pratique principaux: le milieu clinique, la gestion des services alimentaires et le domaine de la santé publique. Selon des données colligées par l’OPDQ, on a assisté au cours des 20 dernières années à une diversification des champs de pratique. Notons particulièrement une hausse du nombre de nutritionnistes dans le domaine des communications, de l’enseignement et de la recherche.

Finalement, notons que seulement 2,5% des membres de l’OPDQ sont des hommes et que cette proportion est plutôt stagnante. Pourquoi les hommes boudent-ils la profession? La réponse à cette question comporte certainement plusieurs éléments que nous devrons élucider si nous souhaitons attirer davantage les garçons en nutrition.

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