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Photo de Simone Lemieux

Les contradictions de Noël

Déjà le temps des Fêtes qui est à nos portes! Ce moment d’arrêt sera des plus appréciés. Difficile cependant de décrocher totalement de mon travail pendant cette période… la bouffe est partout. On en parle en bien, on en parle en mal, on la désire, on la redoute et, surtout, on en mange en masse! 

repas_Noel

Cette année, je voulais renouveler mes idées de menu pour le souper de Noël. J’ai donc pris d’assaut le Web. J’ai été particulièrement frappée de constater à quel point nous sommes tiraillés entre les attraits et les dangers de la bonne chère. Il me semble que la tendance est encore plus prononcée que les années passées. D’une part, on nous propose des enchaînements de mets qui ont l’air plus succulents les uns que les autres et, d’autre part, le Web regorge de sites nous rappelant comment faire pour ne pas grossir pendant cette période de l’année. Cela donne l’impression qu’on est foutu d’avance et condamné à engraisser. C’est un peu rabat-joie, n’est-ce pas? 

La réalité des kilos
Quand on y pense, le temps des Fêtes n’est pas si différent du reste de l’année en matière de «tiraillements». En effet, quand on parle de l’épidémie d’obésité, on identifie invariablement l’environnement alimentaire comme un facteur très étroitement associé à la prise de kilos collective qui caractérise nos sociétés modernes depuis quelques décennies. 

On le sait, l’offre alimentaire s’est transformée au fil des années et nous présente une abondance d’aliments à densité énergétique élevée (beaucoup de calories au pouce carré), des portions qui prennent de l’expansion et un marketing bien orchestré pour nous pousser à manger au-delà de nos besoins. D’un autre côté, l’omniprésence du modèle minceur qui nous rappelle l’importance d’être ou de tenter de devenir mince est indéniable. 

Avec les années, l’écart entre la réalité (c.-à-d. le poids moyen des individus) et l’idéal minceur s’accroît, ce qui génère de plus en plus d’insatisfaction corporelle, au grand plaisir de ceux qui vantent les mérites de méthodes amaigrissantes et qui voient le nombre de clients potentiels augmenter. Ils se lèchent tout particulièrement les babines au tournant de la nouvelle année et ne manquent pas d’investir en publicités diverses proposant la machine, la méthode ou le supplément magique qui fera fondre les excès des Fêtes! 

Certains diront que se fixer un idéal minceur peut permettre de «limiter les dégâts» et prévenir le gain de poids. Laissez-moi en douter… Si c’était le cas, nous aurions connu une belle dégringolade de la prévalence d’obésité au cours des dernières années. De la même manière, je n’ai pas l’impression que nous rebattre les oreilles avec des trucs et astuces pour ne pas grossir pendant le temps des Fêtes peut prévenir le gain de poids pendant cette période. À ma connaissance, cela n’a jamais été systématiquement testé, et il pourrait être pertinent de le faire. 

La réalité des livres
Le temps des Fêtes est également une période où les livres de cuisine et autres bouquins traitant de l’alimentation trouvent preneurs comme des petits pains chauds. Ce serait génial si le fait d’acheter un livre de cuisine nous amenait à cuisiner davantage, mais il semble qu’il n’en soit pas ainsi. Si c’était le cas, je vous encouragerais à investir dans ce type de cadeau pour Noël, sachant que plus on cuisine, plus notre alimentation est saine. 

Concernant les livres traitant de nutrition, je vous invite à la circonspection avant d’en glisser un sous le sapin. Pas certaine que tout le monde aimerait recevoir un livre sur la perte de poids comme cadeau et, pour ma part, je serais un peu déstabilisée de recevoir Vive la détox gourmande… Avis aux intéressés, je serais par ailleurs curieuse de feuilleter Ainsi cuisinaient les Belles-sœurs dans l’œuvre de Michel Tremblay. 

Enfin, si vous souhaitez promouvoir la saine alimentation par vos cadeaux de Noël sans faire de faux pas, je vous suggère un retour aux sources. Placez tout simplement une belle orange dans un bas de Noël! 

Passez de très joyeuses Fêtes!

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  1. Publié le 17 décembre 2014 | Par Simone Lemieux

    Bonjour,
    En fait il s'agit d'un personnage dans un des romans de Michel Tremblay (Des nouvelles d'Édouard) qui porte un tel jugement sur la cuisine française et non pas Mme Anne Fortin, auteure de Ainsi cuisinaient les Belles-soeurs.
    Passez de joyeuses Fêtes!
  2. Publié le 17 décembre 2014 | Par Le coq

    Bonjour,

    Ce n'est pas pour être chauvin mais quand Mme Tremblay parle du «ridicule de la cuisine française»: http://www.lapresse.ca/arts/livres/en-vrac/201411/12/01-4818252-ainsi-cuisinaient-les-belles-soeurs-la-traversee-de-la-cuisine.php" >">http://www.lapresse.ca/arts/livres/en-vrac/201411/12/01-4818252-ainsi-cuisinaient-les-belles-soeurs-la-traversee-de-la-cuisine.php (fin de l'article), j'espère qu'elle est ironique, surtout au pays de la poutine et du pâté chinois.

    Joyeuses fêtes et mangez équilibré surtout :)

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