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Printemps 2011

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur l'hypertension cachée, le traitement antibuée, la production en laboratoire d'un ligament et plus...

Tueuse masquée
Une équipe de la Faculté de médecine révèle que l’hypertension cachée, qui n’est pas détectée lors de l’examen médical, toucherait 15% de la population adulte. Publiés dans Journal of Hypertension par l’équipe de Chantal Brisson, ces résultats proviennent de prises de pression artérielle –de façon manuelle d’abord, puis toutes les 15 minutes à l’aide d’un appareil semi-automatique portatif– effectuées sur 2370 cols blancs sans problèmes cardiovasculaires connus. Les chercheurs ont ainsi établi que l’hypertension détectée par l’appareil, mais non révélée lors de la prise de pression manuelle, était plus courante chez les hommes (21%), les 50 ans et plus (17%), les sujets ayant un surpoids (18%) et ceux qui prennent au moins six consommations d’alcool par semaine (19%).

Pour en finir avec la buée
La buée sur les lunettes et les pare-brise sera-t-elle bientôt chose du passé? Oui, laissent croire les travaux réalisés par Gaétan Laroche, du Département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux, et par ses collaborateurs. Cette équipe a mis au point un nouveau revêtement antibuée qui, contrairement aux produits déjà sur le marché, est permanent. Une description du procédé de fabrication de ce revêtement transparent vient de paraître dans les revues Applied Materials and Interfaces et Plasma Chemistry and Plasma Processing. Il s’agit de déposer quatre couches superposées de molécules formant des liens forts et stables avec les couches voisines, avant d’ajouter un composé à base d’alcool polyvinylique qui disperse l’eau sur toute la surface plutôt que de l’encourager à perler comme le font les composés hydrophobes. Deux brevets protègent cette invention.

Un ligament bien articulé
Une équipe du Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX), dirigée par Francine Goulet, annonce dans les revues scientifiques Wound Repair and Regeneration et Cell Transplantation avoir mis au point, par génie tissulaire, un modèle de ligament croisé antérieur. Situé à l’intérieur de l’articulation du genou, ce ligament s’use et peut se déchirer à la suite d’une sollicitation excessive. L’équipe a donc élaboré une «recette» où se mêlent bouts d’os, collagène (de longues molécules qui sont la principale composante des ligaments) et fibroblastes (les cellules qui sécrètent le collagène). Résultat: en cinq jours, on obtient un ligament attaché à du tissu osseux, prêt pour la greffe. La présence de tissus osseux permet une soudure os-os qui accroît la solidité de la transplantation. Greffés dans le genou de trois chèvres, ces ligaments ont produit des résultats étonnants. Les vaisseaux sanguins, les cellules nerveuses et d’autres cellules de l’hôte migrent dans la matrice de collagène et les chèvres gambadent quelques semaines après l’opération.

Vos paupières sont lourdes…
Les études sur l’efficacité de l’hypnothérapie manquent souvent de rigueur, conclut un article dans l’International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis sous la signature d’Isabelle Marc, professeure au Département de pédiatrie, et de deux collègues. Après avoir passé en revue les résultats de 30 essais cliniques parus entre 2000 et 2008 dans des publications scientifiques reconnues, les chercheurs jugent tout de même que l’hypnothérapie est un traitement complémentaire qui peut aider à diminuer la dose de médicaments ou même constituer une solution de rechange à la médication dans certaines circonstances. Elle donne de bons résultats dans les cas de douleur aigüe et de stress. «Elle produirait aussi des résultats pour la douleur chronique, mais là, il faut un certain apprentissage», souligne Isabelle Marc.

Une nanoporte s’ouvre
Onze angströms ou 10 000 fois moins que l’épaisseur d’une feuille de papier. Voilà la distance maximale que peut parcourir un ion sodium au moment où il pénètre dans une cellule, rapporte l’équipe de Normand Voyer, du Département de chimie, dans l’édition en ligne du Journal of the American Chemical Society. Les méthodes qui ont permis de chiffrer le voyage transmembranaire de l’ion sodium pourraient conduire à la mise au point d’instruments diagnostiques nanoscopiques. En effet, pour effectuer cette mesure, les chercheurs ont construit des canaux ioniques, ces petites voies qui permettent aux ions de franchir la membrane imperméable des cellules. Des canaux sur mesure, qui facilitent le passage d’un seul type d’ions, pourraient être incorporés à des électrodes, par exemple, et permettre de détecter, en temps réel et avec une sensibilité inégalée, la présence de sodium, de lithium, de potassium, de césium ou même de virus dans une région précise du corps humain, soutient Normand Voyer.
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