Bel et bien restaurée
Dix ans après l'intervention des chercheurs du GRET, la tourbière de Bois-des-Bel a retrouvé ses atours d'antan.
Par Jean Hamann
«La solution est trouvée.» Ce n’est pas le genre de phrases qu’un chercheur prononce souvent au cours de sa carrière, mais Line Rochefort n’hésite pas à l’employer pour résumer les résultats obtenus par le Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) 10 ans après le début des travaux de restauration de la tourbière de Bois-des-Bel. C’est sur ce site, situé entre Cacouna et L’Isle-Verte, que les chercheurs du GRET ont mis à l’épreuve, à grande échelle, la technique de restauration de tourbière peaufinée dans leurs laboratoires. Les études présentées en février, lors du 17e Colloque annuel de ce groupe de recherche, indiquent que la méthode du GRET a donné les résultats escomptés.
C’est ici qu’on teste la méthode
L’histoire commence en 1972, alors qu’une partie de la tourbière de Bois-des-Bel est drainée pour permettre le prélèvement de la tourbe. Au total, 11 des 202 hectares de ce milieu humide seront exploités. Les opérations cessent huit ans plus tard et le site est abandonné tel quel, comme il était coutume de le faire à l’époque.
En 1999, c’est sur cette tourbière que Line Rochefort jette son dévolu pour tester la méthode de restauration qu’elle et son équipe développent depuis 1992. Cette approche repose sur la culture et la propagation des sphaignes. «Après l’exploitation d’une tourbière, l’établissement et la multiplication des sphaignes est une étape essentielle pour recréer un écosystème fonctionnel, explique la chercheuse. Nos techniques avaient produit de bons résultats en laboratoire et sur de petites parcelles expérimentales. À Bois-des-Bel, nous devions démontrer qu’elles pouvaient être mécanisées et appliquées à grande échelle.»
Au moment d’entreprendre les travaux, environ 80% du sol de la tourbière était encore à nu, se souvient Line Rochefort. On y trouvait des arbustes, des bleuets et des bouleaux, mais pas l’ombre d’une sphaigne, la plante mère de ce type de milieu. Aujourd’hui, la diversité et la richesse végétales du site restauré sont comparables à ce qu’on trouve dans la partie non exploitée de cette tourbière ainsi que dans les tourbières naturelles de la région, révèlent les données que Monique Poulin, Roxane Andersen et Line Rochefort ont présentées lors du colloque. Les techniques de restauration du GRET sont particulièrement efficaces pour favoriser l’implantation d’un tapis de sphaignes.
Le cycle naturel est de retour
Non seulement les sphaignes sont-elles de retour, mais la capacité d’accumulation de la tourbe est aussi au rendez-vous, montrent les travaux menés par Flor Salvador Pérez et Line Rochefort. Les deux chercheuses ont mesuré le taux de décomposition et la production primaire annuelle des plantes, et leurs données montrent que ces paramètres sont similaires entre les sections naturelles et les sections restaurées de la tourbière.
Line Rochefort s’étonne elle-même de la vitesse à laquelle la tourbière de Bois-des-Bel a répondu à la restauration. «Au Colorado, j’ai vu une tourbière qui n’était toujours pas revenue à son état naturel 120 ans après la fin de son exploitation. Lorsque nous avons commencé nos travaux, certains nous disaient qu’il faudrait 60 ans avant de reconstituer une tourbière fonctionnelle. De notre côté, nous pensions pouvoir y arriver en 20 ans. Les résultats ont dépassé nos attentes. Nous avons encore quelques points à améliorer sur le plan de l’hydrologie, mais pour le reste, nous pouvons dire que la solution à la restauration des tourbières est trouvée. Il appartient maintenant aux entreprises de la mettre en application.»
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C’est ici qu’on teste la méthode
L’histoire commence en 1972, alors qu’une partie de la tourbière de Bois-des-Bel est drainée pour permettre le prélèvement de la tourbe. Au total, 11 des 202 hectares de ce milieu humide seront exploités. Les opérations cessent huit ans plus tard et le site est abandonné tel quel, comme il était coutume de le faire à l’époque.
En 1999, c’est sur cette tourbière que Line Rochefort jette son dévolu pour tester la méthode de restauration qu’elle et son équipe développent depuis 1992. Cette approche repose sur la culture et la propagation des sphaignes. «Après l’exploitation d’une tourbière, l’établissement et la multiplication des sphaignes est une étape essentielle pour recréer un écosystème fonctionnel, explique la chercheuse. Nos techniques avaient produit de bons résultats en laboratoire et sur de petites parcelles expérimentales. À Bois-des-Bel, nous devions démontrer qu’elles pouvaient être mécanisées et appliquées à grande échelle.»
Au moment d’entreprendre les travaux, environ 80% du sol de la tourbière était encore à nu, se souvient Line Rochefort. On y trouvait des arbustes, des bleuets et des bouleaux, mais pas l’ombre d’une sphaigne, la plante mère de ce type de milieu. Aujourd’hui, la diversité et la richesse végétales du site restauré sont comparables à ce qu’on trouve dans la partie non exploitée de cette tourbière ainsi que dans les tourbières naturelles de la région, révèlent les données que Monique Poulin, Roxane Andersen et Line Rochefort ont présentées lors du colloque. Les techniques de restauration du GRET sont particulièrement efficaces pour favoriser l’implantation d’un tapis de sphaignes.
Le cycle naturel est de retour
Non seulement les sphaignes sont-elles de retour, mais la capacité d’accumulation de la tourbe est aussi au rendez-vous, montrent les travaux menés par Flor Salvador Pérez et Line Rochefort. Les deux chercheuses ont mesuré le taux de décomposition et la production primaire annuelle des plantes, et leurs données montrent que ces paramètres sont similaires entre les sections naturelles et les sections restaurées de la tourbière.
Line Rochefort s’étonne elle-même de la vitesse à laquelle la tourbière de Bois-des-Bel a répondu à la restauration. «Au Colorado, j’ai vu une tourbière qui n’était toujours pas revenue à son état naturel 120 ans après la fin de son exploitation. Lorsque nous avons commencé nos travaux, certains nous disaient qu’il faudrait 60 ans avant de reconstituer une tourbière fonctionnelle. De notre côté, nous pensions pouvoir y arriver en 20 ans. Les résultats ont dépassé nos attentes. Nous avons encore quelques points à améliorer sur le plan de l’hydrologie, mais pour le reste, nous pouvons dire que la solution à la restauration des tourbières est trouvée. Il appartient maintenant aux entreprises de la mettre en application.»
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