L’enchantement en cinq figures
Cinq diplômés parmi ceux qui enchantent les amateurs d'opéra, extraits sonores à l'appui.
Lyne Fortin (Musique 1985) n’est pas la seule diplômée de la Faculté de musique à brûler les planches de scènes d’opéra, mais elle est sans doute la plus connue du grand public québécois et l’une des sopranos canadiennes les plus estimées dans le très critique milieu lyrique (extrait sonore). Même si elle fait carrière à travers le monde, Lyne Fortin revient régulièrement chanter dans la ville où elle a fait ses études supérieures, après une enfance à L’Islet-sur-Mer. En mai, d’ailleurs, elle tient le rôle-titre de Rosalinde, dans La Chauve-souris (Johann Strauss) à l’Opéra de Québec.
L’Opéra de Québec mettra en vedette un autre diplômé de grande réputation, cette fois lors de sa saison 2011-2012: Jean-François Lapointe (Musique 1986 et 1988). Faisant carrière principalement en Europe depuis une vingtaine d’années, il a fait entendre sa voix de baryton (extrait sonore) dans des salles aussi prestigieuses que la Scala de Milan et le Grand théâtre du Liceu de Barcelone. Jean-François Lapointe est un spécialiste du répertoire français. «J’ai toujours pensé, à contre-courant, qu’il était bon de se spécialiser au point de devenir le meilleur dans un répertoire, tout en restant un bon généraliste», dit-il avec une pointe d’accent de son Saguenay natal. Voilà qui lui a permis d’incarner plus de 200 fois le rôle-titre dans Pelléas et Mélisande (Claude Debussy). Malgré les sept à huit productions d’opéra auxquelles il participe chaque année, M. Lapointe trouve aussi le temps d’offrir des concerts.
Monique Poulyo (Musique 2003 et 2004) est quant à elle rentrée d’Europe en 2009, après quelques années à se glisser dans la peau de personnages d’opéra, surtout en France (extrait sonore). La soprano a notamment livré une Manon remarquée (Manon, de Jules Massenet) sur diverses scènes françaises et dans un film tourné pour la chaîne France 3. C’est le mal du pays qui l’a ramenée à Québec. «Même s’il est pratiquement impossible de gagner sa vie convenablement en se limitant aux productions d’opéra, au Québec», fait-elle remarquer. Pour résoudre ce problème, la jeune femme a créé un spectacle lyrique qu’elle promène de fêtes en congrès, avec le baryton Michel Desbiens: Moments magiques. Monique Poulyo envisage des retours sporadiques en Europe, question de participer à d’autres opéras.
Ce printemps, Pierre Rancourt (Musique 2008 et 2009) terminera en beauté son stage de deux ans à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal alors qu’il incarnera Schaunard dans La Bohème (Giacomo Puccini). Le jeune baryton (extrait sonore) originaire de la Beauce s’envolera ensuite vers Berlin pour une année de formation en techniques vocale et théâtrale. «Je viens d’une famille où cette forme d’art n’était jamais entrée, relate-t-il. Je suis donc la preuve vivante que l’amour de l’opéra peut se développer et devenir très nourrissant.» D’abord inscrit en éducation musicale à l’Université Laval, Pierre Rancourt s’est vite laissé convaincre par son professeur de chant, Michel Ducharme, d’opter pour le programme «Interprétation», puis de s’inscrire au Concours de musique du Canada dont il a remporté le premier prix en 2008. À surveiller!
À surveiller également: Frédérique Drolet (Musique 2009 et 2011), qui vient tout juste de terminer sa maîtrise. «Sa voix est un feu d’artifice», assure Michel Ducharme (extrait sonore). Un avis partagé, puisque la soprano vient d’être acceptée à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal pour la saison 2011-2012. Si la jeune femme est une révélation pour l’opéra, la réciproque semble également vraie. «En 2009, quand j’ai joué pour la première fois dans un opéra à l’Atelier de la Faculté de musique, ça a complètement changé ma vision du chant: pour moi, il ne s’agit plus seulement d’un texte sur musique, mais aussi d’un personnage qui s’exprime.»
- Aucun commentaire pour le moment.