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Printemps 2011

D’un diplômé à l’autre

À la découverte de quelques diplômés au parcours hors du commun

Stéphanie Bégin
Études UL: Baccalauréat en anthropologie 2009
Occupation: Fondatrice et présidente, DÉFI Mali
Lieu de résidence: Québec

Alors que Stéphanie Bégin était en troisième année du primaire, un jeune homme est venu à son école pour parler de son expérience de voyage au Mali. Depuis ce jour, elle rêvait de visiter ce pays. Un rêve qu’elle réalise en 2004, après avoir atteint la majorité et amassé assez d’argent. Elle tombe alors sous le charme du Mali et des enfants de l’orphelinat où elle travaille bénévolement. En 2007, alors étudiante au baccalauréat en anthropologie, Stéphanie Bégin retourne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. C’est à son retour qu’elle décide de créer un organisme qui viendrait en aide aux enfants démunis n’ayant pas accès à l’éducation, DÉFI Mali (Développement école fondamentale intégrée au Mali). Mission: construire et gérer une école primaire. «C’est en fréquentant une école que les enfants pourront acquérir un métier, se tailler une place dans la société et espérer un avenir meilleur, plaide-t-elle. Et c’est aussi avec une population éduquée que des changements se feront dans le pays.»

La petite équipe québécoise travaille actuellement à amasser des fonds en créant des partenariats avec des particuliers et des entreprises. « Au mois de février, nous avions recueilli 5000$; c’est bien peu par rapport aux besoins, mais c’est un départ», assure la jeune femme. L’objectif de l’organisme à long terme est de créer une école qui fonctionnera à plein régime avec six salles de classe en plus d’une maternelle. L’équipe de DÉFI Mali est en discussion avec des acteurs sociaux maliens concernant l’emplacement d’une première école. Chose certaine, ce sera en périphérie de Bamako, la capitale du pays. Même enceinte, Stéphanie Bégin investit beaucoup de temps dans DÉFI Mali. Des formulaires à remplir jusqu’à la création d’un site Web en passant par l’organisation de la campagne de financement, Mme Bégin est active à tous les niveaux de l’organisme.

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Julie Tremblay

Études UL: Baccalauréat en psychologie 2003, diplôme de 2e cycle en gestion et développement des organisations 2008, maîtrise en administration 2009
Occupation: Directrice-générale de Viol Secours
Lieu de résidence: Québec

«C’est insensé qu’en 2011 il y ait encore des femmes, des adolescentes et des enfants victimes d’agressions sexuelles!» Même après deux ans comme directrice générale de Viol-Secours, Julie Tremblay frissonne encore d’indignation devant les faits. Cet organisme de Québec est l’un des 38 centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) que compte le Québec.
 
Outre l’accomplissement des tâches typiques associées au travail de gestionnaire, le principal défi de la femme de 30 ans est d’actualiser la structure et le fonctionnement de l’organisme. Elle soutient aussi le travail des intervenantes qui offrent des services d’aide et d’écoute aux victimes, qui font de la prévention et de la sensibilisation. Julie Tremblay désire également impliquer des femmes bénévoles dans les diverses activités destinées aux victimes qui ont besoin de soutien. Son style de gestion est influencé par son esprit créatif, autant dans la manière d’animer les réunions que dans la façon d’aborder les problèmes et de trouver des solutions.

À l’aube du 35e anniversaire de Viol-Secours, son équipe souhaite la mise en place de nouvelles approches et de nouveaux services, basés sur la motivation des personnes qui s’engagent pour la cause. «Il est difficile d’imaginer l’ensemble des conséquences et des bouleversements que vivent les victimes d’agressions sexuelles, témoigne Julie Tremblay. Les femmes qui franchissent la porte de notre organisme et qui viennent nous rencontrer font preuve de beaucoup de courage.»

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Pauline-Gervaise Grégoire

Études UL: Baccalauréat en communication publique, certificat en gestion du développement touristique 2001
Occupation: Présidente, Artisans du sable
Lieu de résidence: Bassin, Îles-de-la-Madeleine

Pauline-Gervaise Grégoire est propriétaire de l’entreprise Artisans du sable, qui se spécialise dans les métiers d’art de la mer et dans la fabrication d’urnes funéraires faites à la main. Son matériau de base, elle le trouve partout aux Îles-de-la-Madeleine, qui compte plus de 300 km de plage. Travailler le sable, note-t-elle, exige la mise au point de diverses techniques puisqu’il s’agit d’une matière première peu connue. C’est à quoi l’entreprise créée par ses parents en 1981 s’est toujours employée.

Depuis 2004, moment où Pauline-Gervaise Grégoire l’a acquise, Artisans du sable a diversifié sa production, notamment avec la fabrication d’urnes destinées à recevoir les cendres funéraires –un produit désormais exporté dans toute l’Amérique du Nord et en Europe. Les exportations représentent d’ailleurs 35% des revenus de l’entreprise, qui compte une dizaine d’employés toute l’année et 15 en période estivale.

«Nous travaillons actuellement à développer le créneau des cadeaux d’entreprises», souligne Mme Grégoire. Depuis quelques années, Artisans du sable fait partie du réseau Économusée, ce qui amène certains employés à assumer le rôle d’interprètes sur le site historique de La Grave, là où se situe le point de vente principal. Pourquoi avoir acheté l’entreprise familiale? Pour l’amour des îles, le potentiel de l’entreprise et l’envie d’être son propre patron, répond Pauline-Gervaise Grégoire. «J’aime dépasser les limites que nous impose le fait de vivre sur une île, assure-t-elle. Il faut tirer profit de nos avantages et, ici, c’est le sable de nos magnifiques plages.»

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Frédéric Sibomana

Études UL: Baccalauréat en anthropologie 1987, maîtrise en anthropologie 1991, maîtrise en technologie de l’enseignement 2006
Occupation: Directeur général, Jeux éducatifs Ludus et Paideia
Lieu de résidence: Québec
Concevoir, produire et commercialiser des jeux éducatifs. Voilà ce que fait Frédéric Sibomana, directeur général de Jeux éducatifs Ludus et Paideia. Seul à bord, il a créé jusqu’à maintenant quatre jeux éducatifs. Ceux-ci s’adressent aux élèves du primaire et sont destinés à compléter les activités d’enseignement. «Par exemple, notre premier jeu sur les multiplications, nommé Tablomino, permet de réviser les tables de multiplication enseignées en troisième année», raconte l’entrepreneur.

Frédéric Sibomana souhaite continuer à créer des jeux de français et de mathématiques pour les jeunes du primaire, mais aussi des jeux de mémoire pour les aînés. D’ailleurs, depuis quelques se­maines, l’entreprise offre un service d’animation au moyen d’un jeu nommé Mémingo, conçu pour les aînés en perte d’autonomie cognitive. Prêt à relever tous les défis, en 2010, M. Sibomana a conçu un jeu éducatif pour l’enseignement de la langue huronne à Wendake. «Mes connaissances en pédagogie sont cruciales pour concevoir un jeu éducatif, mais aussi pour discuter avec les enseignants lors de la mise à l’essai», explique M. Sibomana.

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Martin Verge-Ostiguy

Études UL: Baccalauréat en génie mécanique 1995
Occupation: Coordonnateur marketing et communications, Lyrtech
Lieu de résidence: Québec
Aujourd’hui établi au Québec, Martin Verge-Ostiguy a habité au Japon de 1998 à 2004. Pendant ce long séjour, il a été tuteur de langue anglaise ainsi que rédacteur technique, c’est-à-dire qu’il rédigeait des guides d’utilisation comme ceux qui accompagnent les appareils électroniques (logiciels, jouets, imprimantes, etc.). À son arrivée au Japon, le choc a été brutal. «Je n’avais pas étudié le japonais et je me sentais analphabète: je ne comprenais rien, pas plus à ce que j’entendais qu’à ce que je voyais!» En six ans, il a donc appris la langue japonaise, a travaillé, s’est marié et a fondé une famille. Parmi les traits culturels qui l’ont frappé, il souligne les habitudes alimentaires, comme le riz au déjeuner ou la racine de lotus en plat d’accompagnement, la conduite à gauche, la très grande politesse des Japonais, l’importance des rôles sociaux et le rythme effréné de consommation. Ainsi que l’omniprésence du dessin animé, ce qui lui a d’ailleurs inspiré le livre qu’il vient de publier, Découvrir l’animé. Malgré la catastrophe qui a secoué le Japon en mars dernier, Martin Verge-Ostiguy caresse le projet de retourner vivre sur l’archipel, si la situation le permet et s’il peut travailler dans son domaine.
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