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Automne 2009

La passion du don

Portrait d'un homme d'affaires qui a toujours cru à la philanthropie

«Si je suis aussi attaché à l’Université Laval, c’est que je crois à l’enseignement, au développement, à la recherche et, surtout, au fait qu’il faut cultiver le sentiment d’appartenance à son alma mater», insiste J. Raymond Pepin. Voilà une déclaration étonnante pour un grand donateur qui n’a jamais fréquenté cet établissement d’enseignement!

Entrepreneur autodidacte, J. Raymond Pepin a fait carrière dans le domaine du verre. «J’ai mis 22 ans à faire mon université», raconte l’homme d’affaires, qui a acquis ses compétences sur le terrain mais aussi par la lecture. C’est d’ailleurs en consultant des sources américaines, jadis, qu’il constate que la philanthropie est très ancrée dans la culture anglophone. «Si, un jour, je connais un certain succès, je ferai aussi du mécénat», se dit alors J. Raymond Pepin.

En 1975, l’entrepreneur se lance donc dans l’aventure philanthropique en créant la Fondation J. Raymond Pepin. C’était sa façon de se préparer à célébrer, l’année suivante, son 25e anniversaire de mariage et les 10 ans de son entreprise.

Fonds, chaire et bourses
C’est le fruit du hasard qui mène l’homme d’affaires à tisser des liens avec l’Université Laval. En quête d’une cause, M. Pepin croise un ancien camarade de classe dont le fils est atteint de paralysie cérébrale. En 1978, sa Fondation fait un premier don de 25 000$ à l’Université Laval pour y créer le Fonds de recherche sur la paralysie cérébrale, un engagement renouvelé trois ans plus tard, pour une somme de 100 000$. M. Pepin lui-même convainc alors l’Association de la paralysie cérébrale de le suivre dans cette aventure, avec un don de 200 000$. En 1991, le Fonds devient la Chaire de recherche en paralysie cérébrale, une entité qui possède aujourd’hui un capital de plus de 1,5 million$.

Devant un tel succès, J. Raymond Pepin choisit de poursuivre ses liens philanthropiques avec l’Université. Il veut aussi sensibiliser sa famille à l’importance de soutenir des causes. Sa stratégie? Créer un fonds familial dont la cadette, Marie, sera membre du comité de direction. Le Fonds Famille-Pauline-Morel-et-J.-Raymond-Pepin permet d’offrir chaque année sept bourses d’excellence à des étudiants de premier cycle. Pour M. Pepin, une bourse ne constitue pas seulement un encouragement à poursuivre des études supérieures. «Je suis sûr que les boursiers vont développer un sentiment d’appartenance à leur alma mater et devenir, à leur tour, de fidèles donateurs», affirme-t-il.

Des dons qui font des petits
M. Pepin est convaincu des avantages de créer des fondations. «Bien sûr, il y a l’idée du partage de la richesse. Mais sur le plan personnel, il y a des bénéfices certains à s’investir dans la philanthropie. Quand nos dons fructifient, nous sommes encouragés à poursuivre. Donner à l’Université Laval offre, en plus, une foule de possibilités.»
 
Le président-directeur général de la Fondation de l’Université Laval, Jacques Faille, souligne d’autres bénéfices d’un tel engagement, notamment pour les gens d’affaires: «Au moment de la création d’un fonds familial, le donateur retire d’abord un avantage fiscal. Puis, pendant que le capital fructifie, il dispose de temps pour choisir les causes qui lui tiennent à cœur et peut donner au moment qu’il juge opportun.»

En plus d’être donateur, M. Pepin a fait partie du conseil d’administration de la Fondation de l’Université Laval et continue de s’intéresser à ce qui se passe sur le campus. «L’individu innove et l’Université enseigne. Il reste à convaincre tous ceux qui fréquentent l’établissement de l’importance de contribuer à sa pérennité.»
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