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Automne 2009

Hommage aux Grands diplômés

Chaque année, l'ADUL honore huit de ses membres en leur remettant la médaille Gloire de l'Escolle. Ces Grands diplômés se démarquent par leurs réalisations et un parcours professionnel hors du commun.

Le microbiologiste-infectiologue Michel G. Bergeron (Médecine 1968) a longtemps pensé devenir musicien. Après ses études classiques enrichies de cours du soir au Conservatoire de musique, il opte pour la médecine puis se spécialise en néphrologie. Mais la rencontre avec un jeune toxicomane chez lequel il découvre une infection cardiaque changera le cours des choses. La piqûre de l’infectiologie le pousse alors vers la recherche, une voie qui l’amènera à mettre sur pied et assurer la direction du Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval, en 1974. À l’échelle mondiale, le CRI figure aujourd’hui parmi les cinq plus importants centres d’études des maladies infectieuses. La plus grande réussite de Michel G. Bergeron fut de révolutionner la microbiologie des maladies infectieuses en réduisant le temps des diagnostics de plusieurs jours à quelques heures. Basés sur l’ADN, les tests qu’il a mis au point permettent une identification rapide et spécifique de pathogènes à partir d’échantillons. L’infectiologue espère que les médecins pourront un jour diagnostiquer des infections en quelques minutes, à l’intérieur de leurs propres bureaux.

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C’est à l’école secondaire que Jacynthe Côté (Chimie 1980) découvre sa passion. En 1980, elle entreprend sans hésitation un baccalauréat en chimie. Ayant vu défiler tous les membres de sa famille, l’Université Laval est pour elle un choix évident. En 1988, la jeune femme originaire de Normandin, au Lac-Saint-Jean, entre au service d’Alcan. D’abord analyste de procédés à l’usine Vaudreuil, elle devient surintendante de la production avant d’être nommée directrice de l’usine d’électrolyse Beauharnois, en 1996. En 1999, elle s’envole vers le Royaume-Uni pour assumer un poste de direction. De retour au Québec en décembre 2000, elle continue de monter les échelons du géant de l’aluminium jusqu’à être nommée chef de la direction de Rio Tinto Alcan en février 2009. Jacynthe Côté dirige aujourd’hui 26 600 employés au Canada, en France, en Australie et dans 26 autres pays. Devenue l’une des plus puissantes femmes d’affaires du Canada, elle fait chaque année plusieurs fois le tour du globe, mais n’oublie jamais que le plus important est de garder les pieds ancrés au sol. Et ses racines sont bel et bien au Québec.

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René Dussault (Droit 1962) est un humaniste convaincu qui considère primordial de réconcilier la justice sociale et l’exercice du droit. Il aura poursuivi ce but au cours des 45 dernières années, d’abord comme conseiller juridique pour le Comité de recherche sur l’assurance-santé et pour la Commission d’enquête sur la santé et le bien-être social, puis comme sous-ministre de la Justice et juge à la Cour d’appel du Québec. L’une de ses plus grandes fiertés est d’avoir siégé comme président de la Commission royale sur les peuples autochtones du Canada, de 1991 à 1996. Il y a notamment tenté de comprendre la peur que les jeunes autochtones éprouvent à s’engager dans les entreprises minières ou hydroélectriques de leurs régions. En début de carrière, de 1966 à 1970, René Dussault a dirigé le Département des études supérieures de la Faculté de droit de l’Université Laval avec la volonté de provoquer, chez ses étudiants, l’étincelle leur permettant d’aller plus loin pour améliorer la société. Soucieux de partager sa passion, il continue de prononcer des conférences au Québec et à l’étranger.

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Excellent choriste, Pierre Fréchette (Médecine 1970) aurait pu devenir chef de chœur, mais il a plutôt choisi la médecine. Ce qui l’a rapidement amené à « orchestrer » des équipes médicales ! Il entre d’abord au service d’urgence de l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec et prend conscience de la difficulté des malades et blessés des régions éloignées à se rendre aux hôpitaux dans des conditions convenables. Dans les années 1970, la moitié des personnes n’arrivaient pas vivantes. Un choc !
Il entreprend alors de convaincre les autorités gouvernementales d’instaurer un programme permettant le transport adéquat des malades. Et il réussit puisqu’en 1981, le programme Évacuations aéromédicales du Québec (ÉVAQ) voit le jour. Depuis, 33 000 malades ou blessés graves ont bénéficié de ce service, dont Pierre Fréchette est le directeur médical en plus d’être directeur adjoint des services professionnels de l’Enfant-Jésus et de s’intéresser aux grands brûlés. Le médecin se consacre également à la formation d’internes à la Faculté de médecine de l’Université Laval et accueille des étudiants en stage à bord de l’avion-hôpital gouvernemental ÉVAQ.

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Aussitôt diplômé, Jacques Lamarre (Génie civil 1966) intègre les rangs du Groupe SNC-Lavalin. Il entame alors son ascension jusqu’à devenir président et chef de la direction en 1996. Sous sa gouverne, l’entreprise a connu une croissance fulgurante et est devenue l’une des sociétés en ingénierie les plus importantes au monde. De 1996 à 2007, ses revenus sont passés de 1,4 à 6,7 milliards$. L’entreprise mène aujourd’hui ses activités dans 35 pays et emploie près de 35 000 permanents. C’est au Collège universitaire associé à l’Université Laval, où il a suivi son cours classique avant d’entreprendre le baccalauréat, qu’il dit devoir une grande partie de son audace. Ses professeurs d’alors lui apprennent à penser dans un contexte global, témoigne-t-il. Le monde devient son terrain de jeu. Dès son arrivée à la tête du Groupe SNC-Lavalin, il se donne pour mission de convaincre chaque employé que sa place est parmi les meilleurs au monde. Secteur par secteur, il insuffle à tous la volonté de donner le meilleur de soi pour intégrer le peloton de tête. Et ça marche!

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Entrepreneur dans l’âme, Paul Lévesque (Biochimie 1985) n’entend pas devenir chercheur en choisissant la biochimie. Il sait que sa formation sera un formidable atout pour devenir un bon gestionnaire. Impression qui devient rapidement réalité puisqu’il est immédiatement embauché par un groupe pharmaceutique. Il incarne le dirigeant idéal: à la fois capable de comprendre la science derrière les médicaments et de gérer une équipe. Recruté en 1992 par le géant Pfizer Canada inc., il progresse dans le secteur de la commercialisation. En 2000, il est envoyé en France et en rapporte un savoir-faire unique ainsi que l’envie de faire du Québec un fer de lance de la pharmaceutique. Son enthousiasme et son exceptionnelle détermination faisant de lui un leader hors pair, Pfizer lui demande naturellement de prendre la tête de sa filiale canadienne en 2007. Il avoue que sa plus grande fierté est d’avoir été le premier Canadien francophone à être nommé à ce poste. Son combat actuel: faire de Pfizer Canada une entreprise plus «verte».

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Michel R. Saint-Pierre (Sciences agronomiques (vivres) 1966) développe très tôt une passion pour l’agriculture et choisit cette faculté de l’Université Laval en 1962. En 1967, il complète sa formation avec des études en administration avant d’entamer, en 1970, une carrière dans le financement agricole à la Banque fédérale de développement du Canada. Il devient ensuite directeur général adjoint de la Société québécoise d’initiatives agroalimentaires et président-directeur général de la Régie des assurances agricoles du Québec. Alors qu’il est président de l’Office du crédit agricole, les délais de traitement des demandes de financement passent de six mois à deux semaines. Un exploit. En 1999, il est nommé directeur général du Centre d’insémination artificielle du Québec, l’un des plus grands centres de génétique bovine d’Amérique du Nord. Sous son règne, la dette de 30 millions$ disparaît. Il retourne ensuite à la Financière agricole du Québec, puis au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation comme sous-ministre. Désormais secrétaire général associé au ministère du Conseil exécutif, Michel R. Saint-Pierre, continue de veiller sur le monde agricole.

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Véritable artiste et architecte de formation, Cyril Simard (Arts et traditions populaires 1986) se tourne rapidement vers le design et l’artisanat. Tour à tour directeur général de la Centrale d’artisanat du Québec, directeur des Arts visuels au ministère des Affaires culturelles et président de la Commission des biens culturels du Québec, il voue sa vie à sa passion. En 1986, alors doctorant en ethnologie à l’Université Laval, il présente une thèse intitulée L’économuséologie: essai d’ethnologie appliquée. Deux ans plus tard, la Papeterie Saint-Gilles, de Saint-Joseph-de-la-Rive, devient le premier économusée du Québec. Aujourd’hui, la Société internationale du réseau ÉCONOMUSÉE®, fondée en 1992 et dont il est le président-directeur général, compte 50 économusées à travers tout le Canada, dont 33 au Québec, et plusieurs économusées fleurissent partout dans le monde. Récipiendaire de nombreux prix dont l’Ordre national du Québec en 2005, Cyril Simard est le lauréat du Prix Rayonnement Hors Québec 2008 décerné par la Chambre de commerce de Québec lors du Gala des Grands Québécois. Son désir de contribuer à une mémoire collective vivante ne connaît pas de frontières.


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