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Printemps 2006

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur la santé dentaire, le marketing du Mouvement Desjardins, le lien entre sommeil et obésité, l'invasion des roseaux et le développement d'une caméra 3-D

BON VIN, BELLES DENTS

    Les aliments qui contiennent des antioxydants n’ont pas fini de montrer leurs vertus. Voilà que le vin rouge, certains fruits et le thé vert pourraient servir à traiter les maladies parodontales, suggère une étude menée par Vanessa Houde, Daniel Grenier et Fatiha Chandad de la Faculté de médecine dentaire. Ce problème buccal chronique, qui affecte 65% des personnes de plus de 50 ans, attaque la gencive et le tissu osseux qui entourent la dent, et peut conduire au déchaussement puis à la perte des dents.

Lors d’expériences in vitro, les chercheurs ont mis en présence certains composés phénoliques du raisin et des microorganismes en cause dans les maladies parodontales. Ces microorganismes ont aussitôt réduit leur production de molécules oxydantes responsables du problème. Un tel résultat ouvre la voie à l’utilisation de composés phénoliques pour remplacer les antibiotiques dans le traitement des maladies parodontales.


DESJARDINS: DE LA PROPAGANDE AU MARKETING

    Puis, la liberté délogea la vertu: le titre du mémoire de maîtrise en anthropologie de Martin Lambert résume à lui seul l’évolution de la notion d’épargne au sein des caisses populaires Desjardins. Proposée comme une vertu collective il y a un demi-siècle, l’épargne est aujourd’hui présentée comme un acte purement individuel de gestion des avoirs et des dépenses, assurant un pouvoir d’achat qui mène vers la liberté.

L’analyse de Martin Lambert se base sur tous les articles et publicités traitant de promotion de l’épargne, parus dans deux revues du Mouvement Desjardins depuis 1935. «D’une époque à l’autre, on trouve les mêmes notions de responsabilité, d’autonomie financière et de refus du gaspillage; c’est la façon dont on les a défendues qui a changé.» Graduellement, observe-t-il, on passe de la propagande à l’éducation puis, dans les années 1980, au marketing.


AU LIT, LES ENFANTS!

    Moins un enfant dort, plus il risque de souffrir d’embonpoint, rapportent Jean-Philippe Chaput, Marc Brunet et Angelo Tremblay dans l’International Journal of Obesity. Ces chercheurs de la Faculté de médecine ont mené leur étude auprès de 422 jeunes de 5 à 10 ans qui fréquentaient une école primaire de Trois-Rivi­ères, ainsi qu’auprès de leurs parents. Résultat: les enfants qui dormaient moins de 10 heures par nuit avaient un risque de surpoids 3,5 fois plus élevé que ceux qui dormaient 12 heures et plus. Aucun autre facteur considéré –obésité des parents, revenu familial, pratique régulière d’activités physiques, etc.– n’avait une influence aussi forte. La piste hormonale constitue pour le moment l’hypothèse la plus vraisemblable pour expliquer le lien entre le sommeil et l’obésité.


PROLIFÉRATION DANS LES FOSSÉS

    Pourquoi une plante autrefois très clairsemée envahirait-elle le sud du Québec, surtout en bordure des autoroutes? C’est qu’il ne s’agit pas de la même plante, révèle une équipe du Centre de recherche en aménagement et développement (CRAD), dirigée par Claude Lavoie et François Belzile. En effet, ce qu’on croyait être du roseau commun indigène serait plutôt une sous-espèce de roseau originaire d’Asie, particulièrement bien adaptée aux milieux perturbés et tolérante aux sels de déglaçage.

C’est grâce à des analyses génétiques sur 289 spécimens de roseau conservés dans des herbiers que l’étudiant-chercheur Benjamin Lelong a fait cette découverte. Le roseau exotique aurait fait son apparition vers 1916, mais n’aurait amorcé sa prolifération qu’au cours des années 1960. À partir d’un inventaire qui l’a conduit de la frontière ontarienne à Anticosti, l’étudiant au doctorat a ainsi constaté que plus 90% des colonies sont aujourd’hui composées de roseau exotique. Quant au roseau indigène, le Québec n’en compterait plus que 26 colonies.


CAMÉRA 3-D ET SIMPLICITÉ


    Une idée originale de l’étudiant de deuxième cycle Dragan Tubic vient de permettre l’aboutissement d’un projet de caméra 3-D et son transfert technologique à une entreprise de la région, Creaform. L’appareil de numérisation des objets par balayage laser était en développement depuis dix ans par l’équipe de Patrick Hébert, professeur au Département de génie électrique et génie informatique.

L’aspect confié à M. Tubic était la reconstruction interactive de la surface de l’objet. «Au lieu de s’attaquer à la recherche d’algorithmes plus performants, il a proposé une nouvelle représentation des surfaces qui limite la complexité de tous les algorithmes requis», explique Patrick Hébert. Récemment mise en marché, la caméra Handy Scan prend 180 000 mesures à la seconde et reconstruit l’objet en temps réel à l’écran d’un ordinateur. Cette image peut ensuite être modifiée, ce qui laisse entrevoir des applications intéressantes dans les secteurs industriel, médical et muséal.
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