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Hiver 2008

L’engagement en héritage

Le Fonds Francine-Ouellet soutient des étudiantes-chercheuses qui se penchent sur des sujets liés à la violence et aux femmes, comme l'a fait Roxane Caron.

Insidieuse, destructrice, trop longtemps banalisée, la violence faite aux femmes, ici comme ailleurs, est l’un des aspects les plus sombres de nos sociétés. Dans la foulée des actions qui ont suivi les événements tragiques survenus à l’École Polytechnique de Montréal en 1989, le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF) a été créé à l’Université Laval en 1992.

À l’origine de ce Centre: Francine Ouellet, professeure à la Faculté des sciences sociales, emportée en 1998 par un cancer à l’âge de 47 ans. Son conjoint, Michel Dubé, se rappelle à quel point l’engagement de Mme Ouellet était profond. «Francine donnait toujours le meilleur d’elle-même, tant dans ses recherches que dans son enseignement. Parfois, je constatais qu’il manquait des trucs à la maison: matelas, vaisselle, etc. Je savais alors qu’elle avait dépanné une de ses étudiantes!»

Dès 1998, Michel Dubé a voulu poursuivre la mission de celle pour qui la violence faite aux femmes était un combat de tous les instants, en créant un fonds de bourses qui porte le nom de cette pionnière. Le Fonds Francine-Ouellet permet d’offrir une bourse annuelle à une étudiante de 2e cycle qui pousse ses études dans un domaine rattaché aux activités du CRI-VIFF. Grâce à ses dons au Fonds, M. Dubé perpétue l’action de sa conjointe. Il entend également y attacher une police d’assurance-vie afin d’en assurer la pérennité.

«J’aimerais bien que ceux et celles qui ont connu Francine se souviennent d’elle et honorent sa mémoire en faisant un don à ce fonds. Je crois profondément à l’engagement social et à l’entraide.» Si quelqu’un sait de quoi il parle, c’est bien lui… Michel Dubé, qui a par ailleurs mené une brillante carrière de 35 ans à Hydro-Québec, est de toutes les causes. On ne compte plus le nombre de campagnes de financement auxquelles il a participé, à l’Université Laval comme dans de nombreux autres organismes.

Roxane Caron, sur le terrain

Grâce à la bourse Francine-Ouellet, Roxane Caron a pu se rendre au Liban afin de mener son projet de maîtrise. Elle raconte son cheminement.

«Après mon baccalauréat en service social à l’Université Laval, j’ai travaillé dans un milieu hospitalier de Québec, essentiellement dans les unités de psychiatrie et de toxicomanie, où les travailleuses sociales ont guidé ma pratique et m’ont nourrie d’idées, de projets et d’espoir. Mais les événements de 2001 ont bouleversé ma quiétude professionnelle, et je me suis éveillée de plus en plus aux discours tranchants concernant la diversité.

«Je suis ainsi partie au Kazakhstan pour m’engager dans un projet en développement international où j’ai élaboré un programme de réadaptation sociale pour toxicomanes. Mes croyances sur la richesse de la différence, la liberté et les droits humains ont été chamboulées. Je me suis engagée dans la communauté en privilégiant des activités de prévention et d’éducation pour tenter de briser les préjugés. Cette étape de ma vie en Asie centrale s’est avérée capitale pour la poursuite de mes études supérieures: j’y ai vu la recherche sociale comme un moyen de donner une voix aux gens laissés de côté et oubliés.

«À l’hiver 2006, grâce à la bourse Francine-Ouellet, j’ai pu réaliser mon projet de maîtrise sur les stratégies de survie des Palestiniennes vivant dans le camp de réfugiés de Bourj El Barajneh, au Liban, où j’ai habité pendant six mois. Ma recherche ne se voulait pas uniquement une collecte de données, mais bien un réel investissement auprès de la communauté, ce que je considérais une question de respect.

«Mon passage à l’Université Laval a été extraordinaire. Même si je poursuis actuellement mes études ailleurs, ce “premier amour” reste inoubliable…»
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