Hommage aux Grands diplômés
Chaque année, l'ADUL honore huit de ses membres en leur remettant la médaille Gloire de l'Escolle. Ces Grands diplômés se démarquent par leurs réalisations et un parcours professionnel hors du commun.
Par Julie Marcoux
Au gouvernement du Québec, Louise Beaudoin (Histoire 1967 et 1974) a été titulaire de plusieurs ministères: Relations internationales, Culture et Communications, Affaires intergouvernementales canadiennes. Elle a également été ministre responsable de l’Observatoire québécois de la mondialisation, de la Francophonie et de la Charte de la langue française. En outre, de 1984 à 1985, elle a été déléguée générale du Québec à Paris. Sous son impulsion, le Québec est devenu l’un des principaux promoteurs de l’adoption par l’UNESCO, en 2005, d’une Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Louise Beaudoin, qui a fait un combat de la promotion de la langue française, est aujourd’hui chargée des questions de francophonie internationale au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal. «Ma formation intellectuelle, je la dois au professeur de sociologie Fernand Dumont, ainsi qu’à Jean Hamelin qui m’enseignait l’histoire du Canada et du Québec. C’est pour cela que recevoir ce prix de mon alma mater me fait vraiment plaisir.»
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Aujourd’hui directeur du Musée des confluences à Lyon, Michel Côté (Littérature 1971; Pédagogie 1972) a d’abord œuvré au sein du ministère des Affaires culturelles. Il a ensuite joint, en 1988, l’équipe du Musée de la civilisation de Québec à titre de directeur des expositions et responsable des relations internationales où il a suivi de près la conception de quelque 200 expositions. Depuis 1999, il dirige le Muséum d’histoire naturelle de Lyon dont il travaille à la transformation en un établissement de réputation internationale, susceptible d’attirer 500 000 visiteurs par an: le futur Musée des confluences, ainsi nommé en raison de sa situation géographique, à la rencontre de la Saône et du Rhône. Il s’agit d’un projet colossal où doivent se conjuguer toutes les disciplines. Michel Côté rêve que ce lieu de savoir, qui doit ouvrir ses portes en 2010, apporte des réponses aussi bien philosophiques que géologiques, paléontologiques et sociologiques aux questions sur l’origine des humains. «J’ai l’impression que ma formation en littérature m’a permis de plonger au cœur des choses. Je reçois la Gloire de l’Escolle un peu comme un hommage à mon parcours.»
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Lorsque Louis Garneau (Arts plastiques 1983) a annoncé à sa mère qu’il avait choisi les arts visuels comme champ d’étude, cette dernière s’est inquiétée. Quel métier son fils pourrait-il exercer avec une telle formation ? Deux décennies plus tard, le dirigeant de l’entreprise d’articles de sport qui porte son nom et emploie plus de 425 personnes tire une grande fierté de son baccalauréat en arts plastiques. Le cycliste et entrepreneur, qui a dessiné et cousu ses premiers vêtements cyclistes dans le garage familial, constate que le sport et l’art ont façonné sa carrière. Champion canadien de cyclisme en 1978, il a participé trois fois aux Championnats du monde ainsi qu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1984). En 2000, la Chambre de commerce du Québec récompensait Louis-Garneau Sports comme la PME la plus visionnaire des 20 dernières années, tandis que le public décernait au chef de l’entreprise le titre d’entrepreneur par excellence de l’année 2004. «J’aime penser que l’art mène à tout, affirme l’ancien champion. Cela favorise la créativité, et seules les entreprises créatives survivent. Voilà pourquoi ce Prix Grands diplômés me touche particulièrement.»
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Gilles Julien (Médecine 1970) pratique la pédiatrie depuis près de 30 ans. Après ses études à l’Université Laval, il a fait sa spécialisation en pédiatrie à l’Hôpital Sainte-Justine et à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Son parcours professionnel l’a amené à occuper différentes fonctions. Il a notamment dirigé le Département de santé communautaire de l’Hôpital Sainte-Justine et le secteur Santé des Inuits du Nord québécois au Centre hospitalier de l’Université Laval. En 1997, il a cofondé le Centre de services préventifs à l’enfance installé dans l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal. Dans cette clinique multidisciplinaire, les familles peuvent non seulement rencontrer un médecin, mais aussi discuter avec des travailleurs sociaux, avoir accès à des services de répit, bénéficier d’un accompagnement psychologique et s’informer sur le développement des enfants. Gilles Julien ne s’attendait pas à recevoir le prix des Grands diplômés. Cette reconnaissance est d’autant plus appréciée, confie-t-il, que ses choix professionnels variés ont souvent suscité la suspicion de ses collègues de la santé qui le taxaient d’instable.
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Paul Lafleur (Génie civil 1969 et 1971), président du conseil d’administration de BPR, a pris la direction de cette firme de génie-conseil en 1991, alors que l’entreprise comptait environ 200 employés. Aujourd’hui, 1800 personnes y travaillent et BPR, qui compte maintenant six filiales, a pignon sur rue aux États-Unis, en Jamaïque, en Afrique du Sud et en France. «J’ai vraiment développé le sentiment d’être chez moi dans l’entreprise, d’être près des employés», indique celui qui a fait toute sa carrière chez BPR. À ses yeux, le prix qu’il reçoit rejaillit donc aussi sur son entreprise. Sous la gouverne de Paul Lafleur, BPR a diversifié ses activités, notamment vers l’énergie et le bâtiment. Des constructions comme le magasin Tanguay de l’arrondissement Beauport à Québec ou l’École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay font partie de ses réalisations. Comme ingénieur, il a également été actif au sein du comité de construction de la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget à Sainte-Irénée, considérée comme une grande réussite acoustique, et dont il est le président du conseil d’administration depuis 2001.
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Admis au Barreau en 1962, membre de divers cabinets d’avocats depuis 1963, auteur de plusieurs articles et études de droit et coauteur d’un ouvrage sur le droit du travail au Québec, l’honorable Louis LeBel (Droit 1961; Doctorat honorifique 2001) est, depuis janvier 2000, juge à la cour Suprême du Canada. Le juge LeBel est considéré comme une véritable encyclopédie du droit par ses collègues. Nommé bâtonnier du Québec en 1983, il a su user de doigté à une époque marquée par les tensions sociales et les difficultés économiques, avant d’occuper les fonctions de juge de la Cour d’appel du Québec en 1984. Ce médaillé du gouverneur général et du Barreau du Québec maîtrise sur le bout des doigts le common law en vigueur au Canada anglais et le droit civil québécois. Louis LeBel est également professeur invité à l’Université d’Ottawa et à l’Université Laval. «À mes yeux, le prix que je reçois de l’Association des diplômés souligne l’importance du droit dans notre société, ainsi que celle de ma Faculté d’origine.»
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Vincent Lemieux (Sciences sociales 1955; Science politique 1957), professeur émérite de l’Université Laval, a été le directeur de plus de 50 mémoires de maîtrise et de 32 thèses de doctorat. En reconnaissance de ce dévouement envers les étudiants, l’Association canadienne de science politique a créé le Prix Vincent-Lemieux, décerné tous les deux ans à l’auteur de la meilleure thèse de doctorat en science politique écrite dans une université canadienne. Expert dans le domaine des sondages, des partis politiques et des modes de scrutin ainsi qu’en matière de décentralisation et de politiques publiques, Vincent Lemieux est Officier de l’Ordre national du Québec (2003) et membre de l’Ordre du Canada (2006). Il est l’auteur de nombreux articles et chapitres d’ouvrages collectifs. En 2006, il a publié Le pouvoir et l’appartenance, un ouvrage qui traite des relations de pouvoir et d’influence au sein des réseaux politiques. Vincent Lemieux considère que le Prix Grands diplômés s’ajoute à une liste de distinctions précieuses, celles venant de l’Université où il a reçu sa formation et effectué sa longue carrière.
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Jennie Skene (Sciences infirmières 1970) a exercé sa profession d’infirmière à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec. Syndicaliste active, Mme Skene s’est impliquée dès 1976 dans l’équipe syndicale de cet hôpital. En 1987, elle a joué un rôle de premier plan dans la création de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) dont elle est devenue, la même année, la première vice-présidente. Comme présidente de la FIIQ de 1993 à 2005, elle a toujours défendu avec ses convictions de syndicaliste, de femme et de citoyenne, le droit des infirmières à soigner dans des conditions décentes et le droit de la population à des services de santé humains et accessibles à tous. Mme Skene a été récipiendaire de divers prix et hommages dont le Prix du pain et des roses, de la Fédération des syndicats d’infirmières du Canada. Jennie Skene s’est dite très surprise d’apprendre qu’elle recevait le prix des Grands diplômés. «J’ai pris ma retraite en juin 2005, et je suis passée à autre chose depuis, même si j’ai adoré ce que j’ai fait», confie-t-elle.
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Aujourd’hui directeur du Musée des confluences à Lyon, Michel Côté (Littérature 1971; Pédagogie 1972) a d’abord œuvré au sein du ministère des Affaires culturelles. Il a ensuite joint, en 1988, l’équipe du Musée de la civilisation de Québec à titre de directeur des expositions et responsable des relations internationales où il a suivi de près la conception de quelque 200 expositions. Depuis 1999, il dirige le Muséum d’histoire naturelle de Lyon dont il travaille à la transformation en un établissement de réputation internationale, susceptible d’attirer 500 000 visiteurs par an: le futur Musée des confluences, ainsi nommé en raison de sa situation géographique, à la rencontre de la Saône et du Rhône. Il s’agit d’un projet colossal où doivent se conjuguer toutes les disciplines. Michel Côté rêve que ce lieu de savoir, qui doit ouvrir ses portes en 2010, apporte des réponses aussi bien philosophiques que géologiques, paléontologiques et sociologiques aux questions sur l’origine des humains. «J’ai l’impression que ma formation en littérature m’a permis de plonger au cœur des choses. Je reçois la Gloire de l’Escolle un peu comme un hommage à mon parcours.»
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Lorsque Louis Garneau (Arts plastiques 1983) a annoncé à sa mère qu’il avait choisi les arts visuels comme champ d’étude, cette dernière s’est inquiétée. Quel métier son fils pourrait-il exercer avec une telle formation ? Deux décennies plus tard, le dirigeant de l’entreprise d’articles de sport qui porte son nom et emploie plus de 425 personnes tire une grande fierté de son baccalauréat en arts plastiques. Le cycliste et entrepreneur, qui a dessiné et cousu ses premiers vêtements cyclistes dans le garage familial, constate que le sport et l’art ont façonné sa carrière. Champion canadien de cyclisme en 1978, il a participé trois fois aux Championnats du monde ainsi qu’aux Jeux Olympiques de Los Angeles (1984). En 2000, la Chambre de commerce du Québec récompensait Louis-Garneau Sports comme la PME la plus visionnaire des 20 dernières années, tandis que le public décernait au chef de l’entreprise le titre d’entrepreneur par excellence de l’année 2004. «J’aime penser que l’art mène à tout, affirme l’ancien champion. Cela favorise la créativité, et seules les entreprises créatives survivent. Voilà pourquoi ce Prix Grands diplômés me touche particulièrement.»
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Gilles Julien (Médecine 1970) pratique la pédiatrie depuis près de 30 ans. Après ses études à l’Université Laval, il a fait sa spécialisation en pédiatrie à l’Hôpital Sainte-Justine et à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Son parcours professionnel l’a amené à occuper différentes fonctions. Il a notamment dirigé le Département de santé communautaire de l’Hôpital Sainte-Justine et le secteur Santé des Inuits du Nord québécois au Centre hospitalier de l’Université Laval. En 1997, il a cofondé le Centre de services préventifs à l’enfance installé dans l’arrondissement Côte-des-Neiges à Montréal. Dans cette clinique multidisciplinaire, les familles peuvent non seulement rencontrer un médecin, mais aussi discuter avec des travailleurs sociaux, avoir accès à des services de répit, bénéficier d’un accompagnement psychologique et s’informer sur le développement des enfants. Gilles Julien ne s’attendait pas à recevoir le prix des Grands diplômés. Cette reconnaissance est d’autant plus appréciée, confie-t-il, que ses choix professionnels variés ont souvent suscité la suspicion de ses collègues de la santé qui le taxaient d’instable.
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Paul Lafleur (Génie civil 1969 et 1971), président du conseil d’administration de BPR, a pris la direction de cette firme de génie-conseil en 1991, alors que l’entreprise comptait environ 200 employés. Aujourd’hui, 1800 personnes y travaillent et BPR, qui compte maintenant six filiales, a pignon sur rue aux États-Unis, en Jamaïque, en Afrique du Sud et en France. «J’ai vraiment développé le sentiment d’être chez moi dans l’entreprise, d’être près des employés», indique celui qui a fait toute sa carrière chez BPR. À ses yeux, le prix qu’il reçoit rejaillit donc aussi sur son entreprise. Sous la gouverne de Paul Lafleur, BPR a diversifié ses activités, notamment vers l’énergie et le bâtiment. Des constructions comme le magasin Tanguay de l’arrondissement Beauport à Québec ou l’École de foresterie et de technologie du bois de Duchesnay font partie de ses réalisations. Comme ingénieur, il a également été actif au sein du comité de construction de la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget à Sainte-Irénée, considérée comme une grande réussite acoustique, et dont il est le président du conseil d’administration depuis 2001.
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Admis au Barreau en 1962, membre de divers cabinets d’avocats depuis 1963, auteur de plusieurs articles et études de droit et coauteur d’un ouvrage sur le droit du travail au Québec, l’honorable Louis LeBel (Droit 1961; Doctorat honorifique 2001) est, depuis janvier 2000, juge à la cour Suprême du Canada. Le juge LeBel est considéré comme une véritable encyclopédie du droit par ses collègues. Nommé bâtonnier du Québec en 1983, il a su user de doigté à une époque marquée par les tensions sociales et les difficultés économiques, avant d’occuper les fonctions de juge de la Cour d’appel du Québec en 1984. Ce médaillé du gouverneur général et du Barreau du Québec maîtrise sur le bout des doigts le common law en vigueur au Canada anglais et le droit civil québécois. Louis LeBel est également professeur invité à l’Université d’Ottawa et à l’Université Laval. «À mes yeux, le prix que je reçois de l’Association des diplômés souligne l’importance du droit dans notre société, ainsi que celle de ma Faculté d’origine.»
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Vincent Lemieux (Sciences sociales 1955; Science politique 1957), professeur émérite de l’Université Laval, a été le directeur de plus de 50 mémoires de maîtrise et de 32 thèses de doctorat. En reconnaissance de ce dévouement envers les étudiants, l’Association canadienne de science politique a créé le Prix Vincent-Lemieux, décerné tous les deux ans à l’auteur de la meilleure thèse de doctorat en science politique écrite dans une université canadienne. Expert dans le domaine des sondages, des partis politiques et des modes de scrutin ainsi qu’en matière de décentralisation et de politiques publiques, Vincent Lemieux est Officier de l’Ordre national du Québec (2003) et membre de l’Ordre du Canada (2006). Il est l’auteur de nombreux articles et chapitres d’ouvrages collectifs. En 2006, il a publié Le pouvoir et l’appartenance, un ouvrage qui traite des relations de pouvoir et d’influence au sein des réseaux politiques. Vincent Lemieux considère que le Prix Grands diplômés s’ajoute à une liste de distinctions précieuses, celles venant de l’Université où il a reçu sa formation et effectué sa longue carrière.
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Jennie Skene (Sciences infirmières 1970) a exercé sa profession d’infirmière à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec. Syndicaliste active, Mme Skene s’est impliquée dès 1976 dans l’équipe syndicale de cet hôpital. En 1987, elle a joué un rôle de premier plan dans la création de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ) dont elle est devenue, la même année, la première vice-présidente. Comme présidente de la FIIQ de 1993 à 2005, elle a toujours défendu avec ses convictions de syndicaliste, de femme et de citoyenne, le droit des infirmières à soigner dans des conditions décentes et le droit de la population à des services de santé humains et accessibles à tous. Mme Skene a été récipiendaire de divers prix et hommages dont le Prix du pain et des roses, de la Fédération des syndicats d’infirmières du Canada. Jennie Skene s’est dite très surprise d’apprendre qu’elle recevait le prix des Grands diplômés. «J’ai pris ma retraite en juin 2005, et je suis passée à autre chose depuis, même si j’ai adoré ce que j’ai fait», confie-t-elle.
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