Les jeunes des pays occidentaux boudent de plus en plus les sciences pures et appliquées, un domaine où les besoins de main-d’œuvre sont pourtant en progression. Confrontée à une baisse constante de ses effectifs depuis six ans, la Faculté des sciences et de génie a décidé de prendre le taureau par les cornes. Un de ses outils, mis en place avec la collaboration de la Fondation en 2006: le Fonds de bourses de la relève scientifique, qui vise à stimuler le recrutement de nouveaux étudiants au sortir du cégep et à encourager les étudiants déjà inscrits à poursuivre leurs études.

La Faculté peut ainsi compter aujourd’hui sur plus de 800 000$ provenant de diplômés et d’une cinquantaine d’entreprises, dont Rio Tinto Alcan, Dessau Soprin et Ubisoft divertissements. Depuis 2007, une trentaine de jeunes ont reçu des bourses, qui varient de 1500$ à 3000$.

Gagnant-gagnant
Caractéristique intéressante, certains boursiers bénéficient en plus d’un stage rémunéré dans une entreprise donatrice, une initiative qu’apprécie Reno Lessard, étudiant en génie physique et récipiendaire de la bourse Olympus NDT Canada-Parc technologique de 2500$. «J’attends beaucoup de cette expérience de travail, témoigne le jeune homme. Ça m’intéresse davantage d’apprendre à détecter des fissures dans les matériaux chez Olympus cet été que de faire un petit boulot d’étudiant sans rapport avec mon domaine d’études!»
 
De son côté, Olympus NDT Canada a de bonnes raisons de contribuer au Fonds et d’offrir des stages: elle a du mal à combler certains postes dans son usine du Parc technologique de Québec, qui compte 320 employés. Voilà pourquoi l’entreprise s’est engagée à soutenir financièrement le Fonds pendant au moins trois ans, et songe à subventionner bientôt une chaire de recherche à l’Université Laval. «Nous devons faire connaître Olympus aux étudiants», souligne la directrice des ressources humaines, Isabelle Lapointe.

Ce besoin criant de main-d’œuvre, le doyen de la Faculté des sciences et de génie le ressent presque au quotidien. «Au Québec, il y a beaucoup de demande pour nos finissants de tous les programmes, principalement en génie, en informatique et en actuariat», témoigne Guy Gendron.

Le problème, c’est que l’offre de finissants n’augmente pas. Au contraire! À la rentrée de l’automne 2007, la Faculté comptait 665 nouveaux étudiants de moins qu’à la rentrée de 2001, au premier cycle. Plusieurs raisons expliquent une telle désaffection, constatée dans plusieurs universités. Parmi elles, figure l’éclatement de la bulle technologique, qui nuit au recrutement étudiant en technologies de l’information depuis les années 2000. «La création du Fonds de bourses de la relève scientifique nous permet, d’une part, d’attirer les finissants du cégep par des bourses d’accueil et, d’autre part, d’encourager ceux-ci à persévérer dans leur programme par un soutien financier», explique M. Gendron.

Diplômés à la rescousse
Dans ses efforts pour intéresser les entreprises au Fonds de bourses de la relève scientifique, la direction de la Faculté des sciences et de génie peut compter sur le soutien de ses diplômés, qui travaillent un peu partout au Québec et dans le monde. Par exemple, un groupe de la promotion 1970 en génie électrique contribue au Fonds tout en visant particulièrement les étudiants en génie électrique et en génie informatique. Ces diplômés font également un travail de sensibilisation auprès de leurs collègues des autres promotions.

La Faculté compte beaucoup sur la mise en valeur des différentes concentrations en sciences et génie. L’appui des entreprises et des diplômés l’encourage à poursuivre ses efforts philanthropiques.
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