Un voyage au cœur des JO de Londres, ça vous tente?

La semaine dernière, j’ai eu la chance de participer à un séminaire regroupant différents intervenants du monde olympique (comité d’organisation, sponsors, Comité international olympique) et je me suis dit que plusieurs d’entre vous, passionnés de sports bien sûr, mais aussi du monde des affaires, seraient ravis de mieux comprendre l’ampleur des Jeux et certaines caractéristiques de la prochaine olympiade. Je remercie les intervenants au séminaire, en passant, pour les données et images utilisées dans ce blogue.

Bienvenue au plus grand show du monde!
Si vous n’avez jamais vécu les Jeux, ces quelques chiffres vous aideront à mettre en perspective l’ampleur de la tâche du comité d’organisation (LOCOG pour Londres). Les Jeux olympiques d’été représentent le plus grand événement sportif de la planète.

• 205 nations
• 12 500 athlètes
• 70 000 volontaires
• 20 000 médias accrédités
• 8 millions de tickets
• plus de 4 milliards de personnes (audience)
• 26 sports
• 630 épreuves
• 34 lieux de compétition

… et deux semaines plus tard, les Jeux paralympiques, qu’on oublie trop souvent et qui sont le deuxième plus grand événement sportif de la planète en termes d’organisation, sont présentés sur les mêmes lieux de compétition… En quelque sorte, après 2 semaines d’arrêt et de nettoyage, tout repart. Ces chiffres montrent tout le défi qui attend le LOCOG.

• 147 nations
• 4200 athlètes
• 70 000 volontaires
• 6500 médias acrédités
• 2 millions de tickets
• 20 sports paralympiques
• 250 épreuves
• 21 lieux de compétition

Alors que la candidature de la Ville de Québec aux Jeux d’hiver est toujours d’actualité (même si très incertaine et que les Jeux d’hiver n’ont pas la même ampleur), il est intéressant de voir comment Londres s’est préparée à ces jeux et de mentionner quelques aspects clés de leur organisation.

L’organisation et l’efficacité… avec une conscience
Même si le comité d’organisation des Jeux (London Organising Committee of the Olympic Games and Paralympic Games, ou LOCOG) est souvent très médiatisé, une autre entité, l’ODA (Olympic Delivery Authority), a joué un rôle clé dans la livraison des installations pour les coûts et les délais (les Jeux de Montréal sont loin -)). Le budget de l’ODA (14,6 milliards de dollars) est entièrement public et se limite aux infrastructures (la livraison des installations et accès). Un peu plus d’un an avant les Jeux, le LOCOG a reçu les «clés» de ces infrastructures avec la mission de les habiller (équipement, mises en route, tests et surtout l’organisation des jeux eux-mêmes) avec un budget entièrement privé, estimé à plus de 3,5 milliards de dollars.

Les rentrées de fonds pour le budget du LOGOC sont présentées ci-dessous et on peut en particulier noter l’importance de la catégorie des commandites locales (droits des Jeux commerciaux vendus au Royaume-Uni). Ce nouveau record budgétaire pour des JO a été atteint très rapidement (plus de 70% de la somme avait été confirmé dès le début 2011). Cette efficacité a été atteinte grâce à une procédure sans compromis et en s’assurant que les sponsors s’engageaient également pour les Jeux paralympiques, plaçant également ces jeux au centre de l’année olympique. Les organisateurs se sont assuré de l’unicité de cette approche autour des Jeux de Londres, en espérant servir de référence et de conscience aux futures olympiades.

Deux caractéristiques de Londres 2012
Plus qu’un projet de rayonnement mondial et d’excellence, ces jeux se démarquent également par une prise de conscience de l’importance de deux facteurs clés:

1. L’opportunité immense de se servir des jeux pour lancer des grands travaux de réhabilitation et de revitalisation du paysage londonien en créant un parc olympique dans un des endroits les plus pollués et délabrés de Londres. Ce projet fou est réussi à l’heure actuelle alors qu’à la place de l’ancien dépotoir industriel (vieux de plus de 100 ans) a été construit ce magnifique parc olympique (plus petit que celui de Pékin) qui donne une deuxième vie à cette partie de Londres et à sa rivière, entièrement nettoyée. L’après-jeu est déjà prêt avec le plus grand centre commercial d’Europe, des projets immobiliers et surtout une équipe qui travaille entièrement à attirer dans ce lieu unique de nombreuses compétitions internationales (championnat du monde, épreuves de la coupe du monde, championnat d’Europe..). Tout est prêt, même le legs olympique et la stratégie post-jeux souvent oubliée par les comités organisateurs (Athènes par exemple).

2. L’expérience olympique que vont vivre les spectateurs (avec et sans billets) se veut incomparable. Pour la première fois depuis longtemps et après les initiatives reconnues des Jeux de Vancouver en termes d’expérience pour les visiteurs, le CIO et le LOCOG consacrent beaucoup de leur énergie pour que la présence des fans des JO à Londres soit unique. Ainsi, sont prévues des aides à la planification en ligne sur le site du LOCOG mais aussi la création de zones sur le parc olympique pour vivre l’expérience olympique (et pas seulement voir des sponsors) ainsi que des animations dans la ville et les maisons de comités olympiques nationaux. Ces initiatives sont destinées à renforcer l’attachement des fans à des valeurs uniques et à la marque olympique. Un des intervenants au séminaire disait d’ailleurs: «Les fans sont la marque». Des fans heureux et parties prenantes au spectacle garantissent le succès des Jeux. Alors croisons les doigts, car les Jeux de Londres sont pleins de promesses.

Sur une note toute personnelle, j’ai observé que si tout est prêt ou quasiment à Londres, beaucoup de Londoniens ne perçoivent encore que les contraintes et effets négatifs des Jeux… Sans doute la nature humaine placée devant des travaux continuels et des billets difficiles à obtenir, mais c’est apparemment le cas pour tous les Jeux… Attendons que la magie prenne à la fin juillet!

Bons JO à Londres du 27 juillet au 13 août! Et beaucoup de médailles au Canada et à la France, mon deuxième pays -))